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Titre Gouverner la nature, moderniser le colonialisme : Hans J. Brédo, la recherche antiacridienne et la coopération interimpériale en Afrique (années 1930 – années 1950)
Auteur Damiano Matasci
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 48, septembre-décembre 2022 Ressources naturelles et tensions d'empire : Maghreb, Proche-Orient, Afrique (XIXe-XXe siècle)
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé À partir de la trajectoire professionnelle de l'entomologiste belge Hans J. Brédo, cet article retrace les tentatives menées à partir des années 1930 pour établir une coopération interimpériale visant à prévenir les invasions de criquets en Afrique. Figure majeure de la recherche antiacridienne au Congo belge, Brédo dirige en effet dès 1941 l'un des premiers organismes consacrés à la lutte contre ce fléau, l'International Red Locust Control Service d'Abercorn (Rhodésie du Nord). Son travail permet de mettre en lumière un aspect encore peu connu de la production des savoirs coloniaux ainsi que les manières dont les scientifiques européens ont pensé, de façon concertée, les interdépendances entre les mondes végétal, animal et humain. Le parcours de Brédo dévoile aussi comment la gestion de l'environnement naturel a participé à la « modernisation du colonialisme » et aux politiques développementalistes menées après la Seconde Guerre mondiale. Enfin, cette approche microhistorique pose les jalons d'une histoire transimpériale de l'Afrique qui, tout en décloisonnant une recherche souvent focalisée sur des espaces impériaux singuliers, se veut attentive aux expériences et aux vécus individuels.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Drawing on the professional trajectory of the Belgian entomologist Hans J. Brédo, this article examines early attempts to establish inter-imperial cooperation in the field of locust control in Africa. After overseeing locust control research in the Belgian Congo during the 1930s, in 1941 Brédo became the director of the International Red Locust Control Service of Abercorn (Northern Rhodesia), which involved the Belgian, British and, later, Portuguese governments. His work sheds light on a little-known aspect of knowledge production in a colonial context and illuminates the ways in which European scientists collectively considered the interdependencies between the plant, animal and human worlds. It also reveals how the management of the natural environment contributed to the “modernization of colonialism” and to the developmentalist policies launched after the Second World War. Finally, this micro-historical approach demonstrates that a trans-imperial history of Africa should take into account individual paths and experiences.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/histoirepolitique/8669