Contenu de l'article

Titre Subsistance : Perspective féministe et écologique
Auteur Geneviève Pruvost
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 92, automne 2023 De la fourchette à la fourche
Rubrique / Thématique
Majeure - De la fourchette à la fourche
Page 132-138
Résumé Le « féminisme de la subsistance », à l'intersection du féminisme, de l'écologie et de l'anticapitalisme, a été remis en lumière par des théoricien·nes et activistes du Nord et du Sud dans les années 2010. L'étude des sociétés paysannes montre que l'accomplissement par les femmes des tâches vitales pour le groupe a été sous-estimé et leur confère puissance, sacralité et autonomie, en particulier pour assurer l'égale répartition des biens de subsistance. Face aux critiques dénonçant cet essentialisme, l'auteure propose un « écoféminisme vernaculaire » qui s'appuie sur les pratiques concrètes des femmes intégrant agriculture, artisanat, travaux de mécanique et de maçonnerie, agirs familiaux. Car, sous sa forme moderne, le travail domestique est doublement aliéné : non seulement, il n'est pas rémunéré, mais il est coupé de ses potentialités productives de subsistance pour se cantonner à la consommation et au care. Les écoféministes de la subsistance veulent s'opposer aux vocations « naturelles » des femmes et imaginer des perspectives : se réapproprier et partager collectivement des fonctions nourricières de base dans un monde où s'impose de façon accélérée l'aménagement agro-industriel de la planète.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The “feminism of subsistence”, at the intersection of feminism, ecology and anti-capitalism, has been revived by theorists and activists from the North and South in the 2010s. New studies of peasant societies show that women's performance of tasks vital to the group has been underestimated, and confers power on them, as well as sacredness and autonomy, particularly in ensuring the equal distribution of subsistence goods. In response to critics of this essentialism, the author proposes a “vernacular ecofeminism” based on women's concrete practices, including agriculture, crafts, mechanical and masonry work, as well as family activities. Yet in its modern form, domestic work is doubly alienated: not only is it unpaid, but it is cut off from its productive potential for subsistence and confined to consumption and care. The ecofeminists of subsistence want to oppose the “natural” vocations of women and imagine new perspectives: to collectively reappropriate and share the basic functions of subsistence, in a world where the agro-industrial development of the planet is imposing itself in an accelerated manner.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_092_0132 (accès réservé)