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Titre Les élites de l'ancien régime libyen : reconfigurations politiques en contexte transnational
Auteur Soraya Rahem
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 28, 2022 Dossier : Libye(s) en devenir. Déchiffrer le changement sociopolitique en diachronie et à plusieurs échelles
Rubrique / Thématique
Dossier : Libye(s) en devenir
Page 41-57
Résumé À l'effondrement de la Jamahiriya, les élites de l'ancien régime libyen subissent un déclassement politique et prennent la route de l'exil, notamment vers l'Égypte et la Tunisie voisine. Les bouleversements politiques induits par les révoltes et les révolutions arabes de 2011 tant en Libye que dans les pays voisins et l'émergence de nouveaux acteurs politiques rendent nécessaires une reconfiguration en contexte transnational. Héritiers de l'idéologie politique développée par Mouammar Kadhafi, les anciens du régime tentent de se réorganiser politiquement depuis l'étranger pour se repositionner en contexte postrévolutionnaire. S'ils dénoncent collectivement les évènements ayant conduit à la chute de Mouammar Kadhafi, ces acteurs n'incarnent pas pour autant une force politique unifiée. Une analyse de leur réorganisation politique met ainsi en évidence l'hétérogénéité de la « mouvance verte », divisée en plusieurs courants. Progressivement, les transformations géopolitiques induites par l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle présidence en Égypte en 2014 et par la mobilisation des acteurs internationaux pour la résolution du conflit depuis la Tunisie permettent aux élites en exil de faire entendre leur voix. Aussi, face à l'évolution de la guerre civile en Libye, les élites d'ancien régime parviennent à se redéployer politiquement par le biais de coalitions transnationales, en instrumentalisant l'instabilité politique et la menace islamiste. Elles se montrent ainsi capables de mobiliser leurs réseaux pour influencer le conflit à distance et façonner un environnement politique plus favorable à leur retour en Libye. Cet article analyse la reconfiguration des élites politiques de l'ancien régime libyen et met en lumière la façon dont l'espace transnational a pu constituer une opportunité politique leur permettant ultérieurement de se redéployer vers les sphères politiques nationales.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Following the collapse of the Jamahiriya, former Libyan regime elites suffered a political downgrading and went into exile, notably to Egypt and neighboring Tunisia. The political upheavals brought about by the 2011 Arab revolts, revolutions both in Libya and in neighboring countries and the emergence of new political actors make it necessary to rearrange their situation in a transnational context. Heirs to the political ideology developed by Muammar Gaddafi, the regime's elders are trying to reorganize themselves politically from abroad in order to reposition themselves in a post-revolutionary context. Although they collectively denounce the events that led to the fall of Muammar Gaddafi, these actors do not represent a unified political force. An analysis of their political reorganization thus highlights the heterogeneity of the "green movement", divided into several currents. Gradually, the geopolitical transformations brought about by the arrival in power of a new presidency in Egypt in 2014 and by the mobilization of international actors for the resolution of the conflict from Tunisia are allowing the exiled elites to make their voices heard. Also, in the face of the evolving civil war in Libya, former regime elites are managing to redeploy themselves politically through transnational coalitions, by instrumentalizing political instability and the Islamist threat. They are thus able to mobilize their networks to influence the conflict from a distance and shape a political environment more favorable to their return to Libya. This article analyses the reconfiguration of the political elites of the former Libyan regime and highlights the way in which the transnational space may have constituted a political opportunity that allowed them to redeploy to the national political spheres.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/anneemaghreb/11199