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Titre Le droit social comme réponse à la crise de la démocratie : la contribution de Georges Gurvitch
Auteur Olivier Agard
Mir@bel Revue Revue d'Allemagne
Numéro Tome 55, no 1, janvier-juin 2023 Mémoire du passé colonial et politique mémorielle allemande : la reconnaissance du génocide des Hereros et des Namas | Discours critiques sur la démocratie dans l'entre-deux-guerres
Rubrique / Thématique
Discours critiques sur la démocratie dans l'entre-deux-guerres
Page 123-135
Résumé Cet article se penche sur la contribution de Georges Gurvitch à la pensée juridique et politique, et insiste sur les sources allemandes de cette pensée (que Gurvitch a parfois occultées). Dans cette pensée, la notion de pluralisme occupe une place centrale. Contre une conception qu'il considère comme « moniste » de la volonté générale, Gurvitch valorise la pluralité des groupes sociaux et leur capacité à produire un « droit social » qui est l'expression de la société en train de se faire. Cette conception doit beaucoup à des impulsions venues de la pensée allemande : la Genossenschaft de Gierke, la théorie des conventions collectives de Sinzheimer. Elle trouve un fondement philosophique dans une vision personnaliste et vitaliste de la société qui sur certains points est proche de celle de Max Scheler. Pour Gurvitch comme pour Scheler, la solidarité prend sa source dans l'expérience collective d'une communauté et le monde social est constitué d'une multiplicité de communautés. Toutefois, Gurvitch, tout en reconnaissant sa dette envers Scheler, lui reproche sa conception trop hiérarchique et statique de l'ordre des valeurs et de l'ordre social. Contre cette vision de l'ordre social marquée par le catholicisme, Gurvitch croit en la possibilité de la société à réguler de façon dynamique les conflits qui naissent de la pluralité des intérêts.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article examines the contribution of Georges Gurvitch to legal and political thought, with an emphasis on the German sources of this thought (which Gurvitch sometimes denied). The notion of pluralism occupies a central place in this thought. Against a conception of the general will that he considers ‘monistic', Gurvitch values the plurality of social groups and their capacity to produce a ‘social law' that is the expression of the society in the making. This conception owes much to impulses from German thought: Gierke's Genossenschaft, Sinzheimer's theory of collective agreements. It is philosophically based on a personalist and vitalist vision of society, which in some respects is close to that of Max Scheler. For Gurvitch, as for Scheler, solidarity is rooted in the collective experience of a community and the social world is made up of a multiplicity of communities. However, Gurvitch, while acknowledging his debt to Scheler, rejects his hierarchical and static conception of the order of values and the social order. Against this vision of a social order marked by Catholicism, Gurvitch believes in the possibility of society to regulate in a dynamic way the conflicts that arise from the plurality of interests.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/allemagne/3559