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Titre Mourir de vieillesse augmente-t-il le risque de mal mourir ?
Auteur Véronique Fournier
Mir@bel Revue Socio
Numéro no 18, 2023 Racisme, antisémitisme, discriminations
Page 59-71
Résumé Cet article explore l'hypothèse selon laquelle les personnes vieilles risqueraient aujourd'hui davantage d'être mal accompagnées à mourir par la médecine, du seul fait de leur âge. Les facteurs à l'origine de cette possible discrimination sont principalement au nombre de trois : (1) la mort ne s'approche et ne se repère pas de la même manière lorsque l'on ne meurt pas de maladie mais de vieillesse, si bien qu'il y a une certaine méconnaissance de la médecine à cet égard, et notamment une inadaptation des soins palliatifs tels qu'ils ont été développés jusqu'ici vis-à-vis de ce type de mort survenant par « déclin lent » ; (2) la vieillesse est également un facteur de risque important pour le patient de ne pas être autant respecté dans son autonomie qu'une personne jeune, car il est potentiellement vite catalogué hétéronome et vulnérable, devant être protégé, y compris contre soi-même ; (3) enfin, si vieillir longtemps sans maladie grave est un privilège, celui-ci peut s'accompagner d'une plus grande difficulté d'accès à une aide active à mourir, puisque les lois autorisant celles-ci ne l'ont fait jusqu'à présent que pour les personnes dont le pronostic vital est menacé à moyen terme par une maladie mortelle ou pour une souffrance inapaisable, toutes conditions qui ne sont pas reconnues aujourd'hui comme faisant partie du tableau de la grande vieillesse.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper explores the hypothesis that elderly people are discriminate in the face of dying, by not having access to adequate medical and mainly palliative care, due to their age. The factors proposed to be at the origin of this discrimination are three: (1) The way death is approaching and can be detected as coming soon, are not the same than in other clinical situations, due to illnesses as cancer for example. There is still a deficit of medical knowledge, about what biologically and physiologically means to become very old and dying of aging. Palliative care has not been developed for assisting people dying due to old age and remains quite inappropriate for that in their current conception. (2) Old age is a risk factor of not being as much respected in one's autonomy as young people. Indeed, elderly are frequently considered as heteronomous and vulnerable, deserving to be protected, even against themselves and what they express. (3) Lastly, if becoming very old without getting a fatal disease can be considered as a privilege, it can indeed come with difficulties to have access to active assistance in dying. Actually, the laws that open the access to such a procedure autorize it only for people whose vital prognosis is compromised at short term because of a terminal illness fatal or for people who suffer without possibilities to be relieved, all conditions that are usually not part of the picture of dying from aging.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/socio/14653