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Titre Quelles poursuites internationales des crimes commis en Ukraine ?
Auteur Rafaëlle Maison
Mir@bel Revue Confluences Méditerranée
Numéro no 126, automne 2023 Justice pénale internationale : les magistrats sauvent l'honneur
Rubrique / Thématique
Dossier Justice pénale internationale : les magistrats sauvent l'honneur
Page 61-74
Résumé Loin d'un engouement « international » pour la poursuite des crimes commis en Ukraine, nous sommes en présence d'une forte pression occidentale. Cette pression soulève différents problèmes. L'insistance européenne et états-unienne risque d'alimenter la réserve d'États non-occidentaux vis-à-vis de la Cour pénale internationale et fait craindre une fragilisation des enquêtes qu'elle mène sur d'autres situations. La licéité des poursuites pour crimes de guerre visant le Président russe récemment annoncées par la Cour pénale internationale est incertaine dès lors, notamment, que le conflit en Ukraine n'a pas fait l'objet d'un renvoi par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qu'il concerne deux États non-parties au Statut de la Cour, et que le travail de celle-ci paraît grandement influencé par un troisième État non-partie, les États-Unis. Enfin, l'impossibilité pour la juridiction pénale internationale de se saisir du crime d'agression, dont la définition est d'ailleurs très stricte au regard des précédents de Nuremberg et de Tokyo, conduit les États occidentaux à contourner la Cour en proposant la création d'un Tribunal ad hoc, au risque de modifier l'état du droit international tel que consacré dans la Charte des Nations Unies.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Far from an "international" enthusiasm for prosecuting the crimes committed in Ukraine, we are witnessing a strong Western pressure. This pressure raises a number of problems. The insistence of Europe and the United States risks fueling reservations about the International Criminal Court on the part of non-Western States and raises fears that the Court's investigations into other situations will be undermined. The legality of the war crimes prosecutions against the Russian President recently announced by the International Criminal Court is questionable, particularly given that the conflict in Ukraine has not been referred by the United Nations Security Council, that it involves two States that are not parties to the Court's Statute, and that the Court's work appears to be greatly influenced by a third non-party State, the United States. Lastly, the impossibility for the international criminal court to deal with the crime of aggression, which is, moreover, very strictly defined by the Nuremberg and Tokyo precedents, has led the Western States to bypass the Court by proposing the creation of an ad hoc Tribunal, at the risk of changing the state of international law as enshrined in the United Nations Charter.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_126_0062 (accès réservé)