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Titre Ces non-humains qui résistent à la sociologie symétrique : L'épreuve des soucoupes volantes
Auteur Pierre Lagrange
Mir@bel Revue Politiques de communication
Numéro Hors série no 2, 2023 Politique des non‑humains
Page 15-54
Résumé Longtemps exclus des sciences sociales, les non-humains ont été introduits en sociologie dans la foulée de la sociologie des sciences et des techniques développée notamment par Bruno Latour. Cette prise en compte des non-humains a conduit la discipline à se transformer profondément en passant de l'étude du social à l'étude des associations. Mais au lieu de bénéficier de cette transformation, l'étude des croyances, c'est-à-dire des non-humains qualifiés de croyances, est restée liée aux explications asymétriques développées par la sociologie du social. Certains ont proposé de « prendre les croyances au sérieux », une opération impossible à rendre cohérente avec la nouvelle sociologie symétrique des humains et des non-humains. Dans cet article j'essaie de rappeler comment s'est effectué le passage de la sociologie du social à celle des associations pour montrer comment l'analyse des croyances, au lieu d'essayer de « prendre ces croyances au sérieux », aurait dû symétriser les non-humains naturels/scientifiques et les non-humains « étranges » (comme les ovnis par exemple). En clarifiant les différences introduites par le passage de la sociologie du social à celle des associations, l'article espère aider à clarifier la manière dont les êtres de « croyance » pourraient être mieux étudiés dans le cadre de cette sociologie symétrique des associations en sortant du partage entre croyance et savoir hérité de la notion de « grand partage ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Long excluded from the social sciences, non-humans were introduced into sociology in the wake of the science and technolgy studies constructed among others by Bruno Latour. This consideration of non-humans has led the discipline to change profoundly from the study of the social world to the study of associations. But instead of benefiting from this transformation, the study of beliefs, i.e. non-humans labelled as beliefs, remained linked to the asymmetric explanations developed by the sociology of the social world. Some have proposed to « take beliefs seriously », an operation impossible to make coherent with the new symmetrical sociology of humans and non-humans. In this article I try to recall how the transition from sociology of the social world to that of associations was made to show how the analysis of beliefs, instead of trying to « take beliefs seriously », should have symmetrized natural /scientific non-humans and « strange » non-humans (like UFOs for example). By clarifying the differences introduced by this passage from the sociology of the social world to that of associations, the article hopes to help clarify how beings of « belief » could be better studied in the context of this symmetrical sociology of associations by abandoning the division between belief and knowledge inherited from the notion of grand partage.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PDC_HS02_0015 (accès réservé)