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Titre Refondre l'action publique sportive locale dans l'Union soviétique des années 1980. Le cas léningradois
Auteur Sylvain Dufraisse
Mir@bel Revue Parlement[s]
Numéro no 39, 2024/1 Gouverner et administrer l'URSS post-stalinienne (1953-1992)
Rubrique / Thématique
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Page 47-62
Résumé Les années 1980 correspondent, dans le domaine des activités physiques et sportives, à une transformation des aspirations qui témoignent de velléités d'autonomie et d'individualisation des pratiques et à une évolution des politiques sportives (développement de la pratique de masse). L'intégration de l'Union soviétique à des espaces transnationaux comme la Conférence européenne du sport (à partir de 1973) contribue à réorienter les enjeux et les formes de l'action publique vers la satisfaction des besoins des habitants et l'ouverture de la pratique à tous et toutes, quel que soit l'âge. À l'échelle locale, ici la ville de Leningrad, il s'agit de rapprocher les activités physiques des habitants et de répondre à leurs attentes. L'arrivée de Mikhail Gorbatchev accélère ce processus. Le comité de culture physique et de sport local, suivant les indications centrales, autorise le développement de services sportifs payants et cherche à soutenir la démocratisation du mouvement sportif, le développement de cercles de pratiques autogérés et leur autonomisation. Confronté à ces tâches, le Comité de Culture physique local doit répondre à de nouveaux objectifs : connaître les pratiques effectives des Léningradois, recenser les équipements et leur occupation et rationaliser leur usage pour les ouvrir à des publics plus variés. En partant d'une analyse des documents de la pratique politique locale, il s'agit de mettre en avant la manière dont l'administration de Leningrad se confronte, « au concret », à des questionnements similaires à ceux des démocraties occidentales. Cet article souhaite alors porter son attention sur des aspects peu connus du sport soviétique : les formes d'action publique locale en matière sportive. Les réponses soviétiques ne semblent pas totalement différentes de celles que les communes de l'Ouest adoptent à la fin des années 1980 : développement et canalisation de la pratique « libre », diversification des pratiques, rationalisation de l'usage des équipements, développement d'une offre privée complémentaire à l'offre publique…
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the Soviet Union, the 1980s saw a transformation in aspirations, reflecting a desire for autonomy and individualization, and an evolution in sports policies (development of mass practice). The integration of the Soviet Union into transnational arenas such as the European Sports Conference (from 1973 onwards) helped to redirect the stakes and forms of public action towards satisfying the needs of local residents and opening up the practice of sport to all, regardless of age. On a local scale, in this case the city of Leningrad, the aim was to bring physical activities closer to residents and meet their expectations. The arrival of Mikhail Gorbachev accelerated this process. The local Physical Culture and Sport Committee, following central guidelines, authorized the development of paying sports services and sought to support the democratization of the sports movement, the development of self-managed practice circles and their empowerment. Faced with these tasks, the local Physical Culture Committee had to respond to new objectives: to find out about the practices of the inhabitants of Leningrad, to take stock of the facilities and their occupancy, and to rationalize their use to open them up to a wider range of audiences. Based on the analysis of local political practice documents, the aim is to highlight the way in which the Leningrad administration faced issues similar to those of Western democracies. This article focuses on little-known aspects of Soviet sport: the forms of local public action in the field of sport. Soviet responses do not appear to be totally different from those adopted by Western municipalities at the end of the 1980s: development and channeling of “free” practice, diversification of practices, rationalization of the use of facilities, development of a private offer complementary to the public offer…
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PARL2_039_0047 (accès réservé)