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Titre « Visiter les pauvres » Sur les ambiguïtés d'une pratique humanitaire et caritative à Calcutta
Auteur Xavier Zunigo
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 170, décembre 2007 Nouvelles (?) frontières du tourisme
Rubrique / Thématique
Nouvelles (?) frontières du tourisme
Page 102
Résumé Les Missionnaires de la charité, l'ordre religieux fondé à Calcutta par Mère Teresa, attirent chaque année des centaines de bénévoles occidentaux de toutes nationalités et de toutes obédiences religieuses. Dans les centres d'accueil de malades, blessés ou mourants, ces individus, généralement sans compétences pour des activités plus professionnelles, assouvissent leurs aspirations à « servir le Christ » ou à soulager la misère indienne. L'amateurisme de cette pratique humanitaire confère cependant au volontariat un caractère ambigu : il peut aussi bien être perçu comme une pratique caritative que touristique. Il représente en fait une forme atypique de tourisme que l'on peut qualifier de « tourisme humanitaire ». Aucun volontaire ne considère cependant son séjour comme touristique et les attributs généralement associés au tourisme (visites, détente, consommation, etc.) sont fortement stigmatisés dans un univers tourné vers l'assistance aux populations miséreuses. Ces ambiguïtés de la pratique sont au fondement de la prise de distance avec un « tourisme ordinaire » et de la sauvegarde de la noblesse d'une pratique qui repose sur le désintéressement et le « don de soi ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Every year, the Missionaries of Charity, a religious order founded in Calcutta by Mother Teresa, attracts hundreds of volunteers coming from Western countries and from all religious backgrounds. In the centers where sick, wounded or dying people are cared for, these volunteers, who are generally deprived of skills that would allow for more professional activities, fulfill their aspirations to “serve Christ” or to alleviate misery. Because of their amateurish character, these humanitarian practices are rather ambiguous: volunteering becomes a practice that can be considered charitable as much as touristic. In fact, it represents a peculiar form of tourism that can be described as “humanitarian tourism.” Yet, no volunteer would consider their stay as tourism, and the attributes generally associated with tourism (visits, relaxation, consumption, etc.) are heavily stigmatized in a universe orient-ed toward assisting the poor. These ambiguities explain the need to distinguish strictly between these activities and “ordinary tourism”; they also explain the nobility of a practice that is based upon disinterestedness and self-sacrifice.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_170_0102