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La Chine est devenue une puissance mondiale. Elle a de plus en plus besoin de s'insérer dans la société internationale. Atteinte par la crise asiatique, elle a maintenu la force du yuan. Quelle place prend cette République populaire dans le contexte de la mondialisation? Quels sont les défis à relever pour l'avenir?

Face à l'Occident, la Chine surprend par ses évolutions. Si le régime demeure politiquement communiste, l'économie s'est métissée et la société s'est à la fois modernisée, occidentalisée et différenciée. Le comportement international de la Chine comme puissance souveraine reste une énigme. Quelle va être l'évolution politique du pays et quelles sont ses capacités à maintenir une cohésion interne?

Les transformations en Chine des vingt dernières années s'inscrivent-elles dans une continuité historique communiste? La réforme a-t-elle opéré une rupture? Quelles en sont les perspectives? L'auteur éclaire le présent à l'aide d'un retour sur les cinquante ans de la Chine populaire. La transformation du système malgré le Parti est peut-être un signe de sortie de l'impasse communiste.

L'emprise du parti communiste chinois fut plus facile sous le règne de Mao Zedong. L'ouverture sur l'extérieur a compliqué sa tâche. Le contrôle de la société devient de plus en plus difficile. Le pouvoir du parti communiste n'est pas menacé et le parti garde la haute main sur l'armée en dirigeant l'Armée populaire de libération à la place du gouvernement.

Après cinquante ans de pouvoir, la direction du parti communiste chinois affiche toujours la même unité de façade. La Chine actuelle connait pourtant une situation économique et sociale difficile. Alors que les dirigeants marxistes conservateurs s'opposent aux réformistes, le gouvernement hésite sur les changements qui sont de plus en plus inévitables.

Cinquante ans après l'avènement de la République populaire, le régime communiste est toujours en place. La marche forcée de la Chine vers la modernisation et l'intégration à l'économie mondiale s'accompagne d'une résurgence de cultures et pratiques traditionnelles d'un autre temps. La tradition s'investit dans des pratiques qui évoluent, et l'espoir demeure que la mobilisation sociale prenne une autre portée politique.

En cinquante années de politique extérieure menée par le parti communiste chinois, d'extraordinaires variations ont été à l'oeuvre. La Chine communiste donne l'impression d'avoir sans cesse été à la recherche de sa place sur la scène internationale. Si elle rêve d'être une puissance asiatique, elle en est loin, elle n'est plus le modèle ou le protecteur qu'elle a été au temps de sa splendeur impériale.

La question de Taiwan reste aux yeux de la Chine comme une ombre au tableau. A la complexité des relations diplomatiques entre la Chine et Taiwan s'ajoute le rôle des Etats-Unis dans une stratégie constante. La réunification souhaitée par la Chine n'est pour l'instant pas envisageable. Les deux Etats s'efforcent de maintenir un dialogue lourd de tensions.

C'est en Asie du Nord-Est que la situation est particulièrement difficile pour la Chine: elle doit y faire face aux conflits inter-coréens, à la rivalité japonaise et à l'hégémonisme américain. Point névralgique de la région, la Corée est le lieu d'affrontements entre les intérêts stratégiques divergents des grandes puissances.

L'armée chinoise, la plus nombreuse du monde reste mal entraînée et peu opérationnelle. Son effort d'équipement est peu de chose par rapport à l'immensité d'un parc militaire largement obsolète, tandis que son budget réel de défense reste inférieur à celui du Japon. L'armée populaire de libération a modernisé sa doctrine de guerre populaire tout en se dotant de l'arme nucléaire et en exportant la technologie des missiles.

La crise jaillie en Asie du Sud-Est en 1997 est celle de l'Asie la plus éveloppée. La Chine a largement échappée à la contagion cependant elle a connu une baisse du taux d'exportations et un essouflement du commerce extérieur qui a provoqué la tendance à la déflation. En réponse à la crise, s'est lancée la restructuration de l'économie.

Une course de vitesse se joue aujourd'hui entre la montée des mécontentements économiques et sociaux, alimentés par la crise et toile de fond du nationalisme agressif, et la reprise de la croissance. Celle-ci ne peut venir que d'un coup de fouet des investissements internationaux. L'idéal serait la combinaison de l'entrée à l'OMC avec une dévaluation.

La Chine poursuit sa stratégie de grande puissance régionale, embarrassée dans ses contraintes. Le poids du passé, l'héritage maoïste, les pesanteurs idéologiques, structurelles, démographiques. Plus dépendant des lourdeurs du Continent, Hong-Kong garde pourtant son utilité à condition de conserver des qualités de flexibilité et d'adaptation qui ont fait son succès dans le passé.

De l'audace urbaine du temps des Concessions, il y a soixante dix ans à la démesure de la ville d'aujourd'hui, peuplée de quatorze millions d'habitants, Shanghai évolue dans la modernité. L'auteur retrace un historique d'une cité stratégique qui a joué le rôle de phare de l'économie chinoise.

La Chine et le monde chinois font appraître une dissymétrie géographique et humaine mais surtout économique et sociale qui va, dès que change la conjoncture géopolitique dans les années 80, devenir le moteur du développement et d'une certaine mutation de la République populaire.

Les évolutions politiques opposées de la Chine et de l'Inde ont peu influencé leur relations qui sont allées de l'ignorance réciproque à la rivalité. Dans les deux pays, le processus de réformes économiques est en marche mais de façon très différente. Une analyse de l'histoire de ces relations permet de mieux comprendre le présent de deux voisins puissants.

La politique indienne est gagnée par l'instabilité depuis dix ans. La cause est à chercher dans l'absence de parti majoritaire. Les années 90 ont été marquées par l'intensification de l'antagonisme entre hindous et musulmans. Au clivage communautaire s'ajoute aussi celui des castes. La désintégration du système congressiste devrait permettre l'émancipation de la plèbe indienne.