Contenu du sommaire : La ville brûle-t-elle ?

Revue Mouvements Mir@bel
Numéro no 74, été 2013
Titre du numéro La ville brûle-t-elle ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Vincent Bourdeau, Agnès Deboulet, Simon Cottin-Marx, Julienne Flory, Vincent Bonnet p. 7-12 accès libre
  • Le droit à la ville, une perspective internationale - Yves Cabannes, Agnès Deboulet p. 13-23 accès libre avec résumé
    Yves Cabannes est professeur et titulaire de la Chaire de planification du développement au Development Planning Unit, University College London. Il a été pendant plusieurs années le coordinateur [ou Président] du Groupe de conseil sur les expulsions forcées auprès des Nations unies (Habitat). Son expérience sur les questions d'habitat populaire a démarré au milieu des années 1970, puis au Brésil ou il travaille à la fin des années 1980, à partir de la fin de la dictature. Il est aujourd'hui l'un des meilleurs spécialistes des questions relatives au droit à la ville et aux mouvements sociaux urbains.
  • Une discipline olympique ? Le retour des politiques d'éradication des favelas à Rio de Janeiro - Rafael Soares Gonçalves p. 24-32 accès libre avec résumé
    La ville de Rio de Janeiro est entrée définitivement dans le marché international des grands événements internationaux. Elle a accueilli ou est en passe d'accueillir des événements de grande visibilité, tels que la Coupe du monde de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016. Le présent article se penche sur les effets, dans les favelas, de la préparation de la ville à partir de l'analyse, d'une part, du retour des politiques des relogements des favelas et, d'autre part, des impacts actuels de la gentrification urbaine dans ces espaces.
  • Le droit à l'espace : l'exemple des Gens du voyage en Île-de-France - Jérôme Desbois p. 33-41 accès libre avec résumé
    Le mode de vie singulier des Gens du voyage – environ 50 000 personnes en Île-de-France – ainsi que leur habitat spécifique, la caravane, sont connus, pourtant rien n'est fait pour permettre qu'ils soient respectés. Dans cet article Jérôme Desbois propose de présenter la situation des Gens du voyage en Île-de-France, en pointant les difficultés et obstacles administratifs qu'ils rencontrent pour accéder à un habitat décent. L'auteur interroge le rôle que jouent ces obstacles administratifs dans le parcours du combattant que constitue la satisfaction, par les populations nomades, d'un droit à l'espace : les outils administratifs mis en place ne sont-ils pas, purement et simplement, à l'origine d'une stigmatisation et relégation institutionnalisées de ces populations, et en particulier des Tsiganes, en Île-de-France ?
  • « L'État nous quitte » : Question sociale, question urbaine et culturelle en Israël - Sylvaine Bulle p. 42-51 accès libre avec résumé
    Pendant 6 mois entre l'été 2011 et l'hiver 2012, un large mouvement de contestation populaire israélien a pris corps dans les villes, bénéficiant de relais dans l'opinion publique et l'espace médiatique et a ébranlé la vie politique israélienne. Le soulèvement intervenu dans le contexte des « printemps des peuples » qui se prolonge aujourd'hui par des actions collectives plus ou moins robustes (campements, tribunal populaire, assemblée du peuple) doit pouvoir être lu à partir de visées sociologiques et politiques renvoyant à la question économique sociale et culturelle en Israël. Celle-ci est en tout état de cause le reflet du recul de l'État social qui était au cœur du projet sioniste. Dans cet article, l'auteure porte l'attention sur cette question de deux ordres : l'analyse des justifications critiques qui ont pu permettre, le temps d'une révolte de dénoncer la réalité et la façon dont les controverses (notamment dans le domaine du logement) sont portées en public.
  • La traversée historique du Grand Paris - Emmanuel Bellanger p. 52-62 accès libre avec résumé
    Le Grand Paris fut et demeure un territoire que l'imaginaire collectif associe à une histoire conflictuelle opposant la ville de Paris dominatrice et arrogante à ses banlieues jalouses de leur indépendance. Pourtant le Grand Paris est aussi l'histoire d'une solidarité oubliée. L'historien Emmanuel Bellanger nous narre comment cette entité, née au début du XIXe siècle, a su créer des projets communs profitant à tous et inventer une gestion partagée des territoires. La loi de réorganisation de la région parisienne du 10 juillet 1964, en redécoupant le maillage départemental de l'agglomération parisienne et en désolidarisant Paris de son environnement, a fait basculer ce territoire capitale dans l'éclatement et les rivalités.
  • Un « nouveau » Grand Paris ? : Table ronde avec Daniel Béhar, Patrick Braouezec, Emmanuelle Cosse - Renaud Epstein p. 63-76 accès libre avec résumé
    Initié par Nicolas Sarkozy en 2007, le projet du Grand Paris visait à « permettre à la France de tenir son rang dans la compétition des territoires, en faisant de sa capitale une “ville monde” ouverte, dynamique, attractive, créatrice de richesses et d'emplois1 ». À cette fin, diverses démarches ont été entreprises, visant à élaborer une vision prospective du devenir de la métropole francilienne, à réformer son organisation institutionnelle et à construire le Grand Paris Express, réseau de transport public reliant les principaux pôles économiques de la région, les aéroports, les gares TGV et le centre de Paris. Au lendemain du discours de Jean-Marc Ayrault sur le « nouveau Grand Paris », Mouvements a souhaité revenir sur ce projet, ses orientations et son processus d'élaboration, en invitant deux élus et un universitaire : Patrick Braouezec (Front de gauche), président de la communauté d'agglomération Plaine commune, Emmanuelle Cosse (Europe Ecologie – Les Verts) Vice-présidente du Conseil régional Ile-de-France, chargée du logement, de l'habitat, du renouvellement urbain et de l'action foncière, et Daniel Béhar, géographe, professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris.
  • Portraits de la ville militante - p. 77-79 accès libre
  • La ville vue par... Droit au logement (DAL) - Jean-Baptiste Eyraud, Vincent Bourdeau, Julienne Flory p. 80-88 accès libre
  • La ville vue par... L'Intersquat de Paris - Lauriane Pasdeloup p. 89-90 accès libre
  • La ville vue par... Quartiers en transition - Antoine Lagneau p. 91-100 accès libre
  • La ville vue par... le collectif Jeudi noir - Lionel Primault p. 101-102 accès libre
  • La ville vue par... l'Ambassade du PEROU à Ris-Orangis : Entretien avec Sébastien Thiery, politologue, fondateur du PEROU, et Merril Sinéus, architecte urbaniste, membre de l'association - Sébastien Thiery, Agnès Deboulet p. 103-111 accès libre
  • Question urbaine et droit à la ville - Grégory Busquet p. 113-122 accès libre avec résumé
    « La question urbaine » et « le droit à la ville », mots d'ordre du marxisme urbain, ont marqué les décennies 1960 et 1970, sans aboutir toutefois aux espérances dont ils étaient porteurs. Les luttes urbaines en ont usité sans jamais vraiment parvenir à mêler, ce qui était pourtant leur raison d'être, critique globale du capitalisme et revendications spécifiquement urbaines. Aujourd'hui, la réémergence de ces slogans au sein du mouvement social mondialisé et celle de la critique urbaine radicale posent sous un jour nouveau, et avec de nouvelles espérances, cette question du rapport entre changement urbain et changement social.
  • Les budgets participatifs européens peinent à lutter contre la ségrégation - Héloïse Nez p. 123-131 accès libre avec résumé
    Mis en place pour la première fois dans la ville brésilienne de Porto Alegre, en 1989, le budget participatif s'est depuis diffusé en Amérique latine et en Europe, et plus récemment sur d'autres continents, avec des succès divers. Alors que la redistribution des richesses est l'un des principaux objectifs de l'expérience pionnière, l'auteure montre, à partir d'une enquête de terrain sur deux expériences en France (le 20e arrondissement de Paris) et en Espagne (Cordoue), que les résultats sociaux de ces processus de démocratie participative sont plus mitigés en Europe.
  • Le squat, un droit à la ville en actes - Thomas Aguilera, Florence Bouillon p. 132-142 accès libre avec résumé
    Le squat est le plus souvent appréhendé par les sciences sociales sous l'angle des mobilisations collectives. L'idée de « droit à la ville » est au cœur de la rhétorique des squatteurs politiques et de leurs répertoires d'action. Les auteurs reviennent, dans cet article, sur cette hypothèse en mobilisant des résultats d'enquêtes réalisées à Paris, à Marseille et à Madrid. Il s'agira alors d'évoquer un tout autre visage du squat, souvent négligé car plus discret : celui des squats de « pauvreté », occupés par les citadins les plus démunis et disqualifiés.
  • Un logement foncièrement solidaire : le modèle des community land trusts - Jean-Philippe Attard p. 143-153 accès libre avec résumé
    Inéquitables, parce qu'elles absorbent une partie de la richesse socialement produite, les plus-values foncières induisent aussi une ségrégation spatiale dans les zones tendues, en verrouillant l'accès du marché immobilier aux catégories de la population à revenu modeste. La taxation des plus-values demeure la réponse privilégiée par les pouvoirs publics, bien que ses résultats ne paraissent pas à la mesure de l'enjeu. Les organismes américains connus sous le nom de community land trusts ont opté pour une autre solution : une démarchandisation du foncier couplée à une restriction conventionnelle des droits du propriétaire sur son logement. Selon ce modèle, une limitation librement consentie des plus-values au moment des reventes garantit l'accessibilité permanente des unités de logements aux ménages à faible revenu. Avec près de trente ans d'exercice, leur bilan démontre l'efficacité d'un usage du foncier comme patrimoine social, vecteur de solidarité dans l'accès au logement.
  • Itinéraire

    • « Intégration, piège à cons ! » : Entretien avec Abdelaziz Gharbi - Sylvie Tissot p. 155-164 accès libre avec résumé
      Fils d'un ouvrier algérien membre du FLN, Abdelaziz Gharbi est l'héritier, à sa manière, d'une histoire ouvrière profondément intriquée à celle du colonialisme. Sa trajectoire nous éclaire sur le racisme du monde scolaire, et sur les points aveugles d'une gauche et d'une extrême gauche trop longtemps indifférentes aux combats contre les violences policières et contre les discriminations de toutes sortes. Ancien militant du Mouvement immigration banlieue (MIB), aujourd'hui directeur d'une régie de quartier à Aubervilliers, il ne cesse de rappeler la violence des inégalités économiques alors que la longue histoire des trahisons du Parti socialiste se poursuit. Sa voix précieuse tranche avec celle, bruyante, des experts et des politiques qui se pressent au chevet du « problème des banlieues » depuis plus de vingt ans.
  • Livre et Thème