Contenu du sommaire : La transition, une utopie concrète ?

Revue Mouvements Mir@bel
Numéro no 75, automne 2013
Titre du numéro La transition, une utopie concrète ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : La transition, une utopie concrète ?

    • La transition, une utopie concrète ? - Simon Cottin-Marx, Fabrice Flipo, Antoine Lagneau p. 7-12 accès libre
    • Jardins collectifs urbains : leviers vers la transition ? - Cyrielle Den Hartigh p. 13-20 accès libre avec résumé
      Si planter restaurait le lien social et rendait heureux ? Apparemment rien de moins « social » que de s'adresser aux plantes. Pourtant l'expérience des jardins partagés atteste une nouvelle fois que le faire est parfois plus efficace que les paroles pour générer le bien commun, certes modeste, certes local, mais ne faut-il pas commencer quelque part pour construire le monde de demain ?
    • Les Amap : agir local pour agir global : Entretien avec Stéphanie Cabantous, porte-parole du Miramap - Simon Cottin-Marx, Stéphanie Cabantous p. 21-30 accès libre avec résumé
      Dans cet entretien, Stéphanie Cabantous, agronome, co-créatrice et porte-parole du Mouvement interrégional des associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Miramap), revient sur la genèse de son organisation. En proposant une relation solidaire entre producteurs et consommateurs, les Amap présentent un projet alternatif de consommation et de production agricole. En essaimant au niveau local l'impact devient global et c'est un véritable modèle politique de transition, de transformation sociale qui est porté par les acteurs eux-mêmes.
    • Reprises d'entreprises : Table ronde avec François Longérinas et Maxime Quijoux - Simon Cottin-Marx, Fabrice Flipo, François Longérinas, Maxime Quijoux p. 31-43 accès libre avec résumé
      Pour cette table ronde, Maxime Quijoux, sociologue post-doctorant à l'IDHE ENS Cachan, présente deux exemples emblématiques de reprises d'entreprises en Argentine, celles de Brukman et Zanon1. De son côté, François Longérinas, journaliste, président de l'École des métiers de l'information (coopérative de formation professionnelle), nous présente la lutte des Fralib qu'il continue d'accompagner2. Ces luttes nées de la crise économique montrent le processus de conscientisation des salariés qui les a amenés au choix de prendre en main la production pour sauvegarder leurs emplois. Aux débats sur l'autogestion et la répartition des bénéfices, historiquement présents dans le mouvement ouvrier, semble poindre de nouvelles préoccupations : celle de la finalité de la production et la question écologique.
    • Conflits, chocs et résiliences : L'extractivisme questionne-t-il la transition ? - Anna Bednik p. 44-52 accès libre avec résumé
      La transition s'efforce d'anticiper les chocs et prépare le changement. Les résistances aux projets extractivistes s'opposent à des changements irréversibles. L'une refuse le conflit, les autres y trouvent leur raison d'être. Quelles perspectives dessinent ces divergences ?
    • Scénariser les possibles énergétiques. Les gaz de schiste dans la matrice des futurs - Francis Chateauraynaud, Josquin Debaz p. 53-69 accès libre avec résumé
      L'avenir fait l'objet de projets, mais aussi de calculs. Dans cet article, Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz montrent de quelle manière les populations peuvent s'inviter dans un espace de calcul monopolisé par d'autres, dans le but non seulement d'en reconfigurer la structure et les contours, mais aussi de s'en saisir pour prendre les décisions qui leur semblent nécessaires, pour exercer leur autonomie.
    • Initiatives de transition : la question politique - Christian Jonet, Pablo Servigne p. 70-76 accès libre avec résumé
      Puissant outil de mobilisation citoyenne suscitant un intérêt croissant du public et des médias, les initiatives de transition troublent les sensibilités de gauche par leur silence remarqué sur la question des inégalités et des luttes sociales. Le mouvement est-il « apolitique » ? N'est-il pas au contraire pleinement politique ? Quelles opportunités et quels risques comportent ces nouvelles pratiques et cette manière de concevoir la politique ?
    • Écologie sociale et transition : Entretien avec Vincent Gerber - Antoine Lagneau p. 77-85 accès libre avec résumé
      Le projet de la transition emprunte beaucoup à l'écologie sociale, notamment dans son approche de la gouvernance, de son échelle d'action essentiellement locale ou encore dans son analyse de la crise sociale et environnementale. Militant et essayiste américain, Murray Bookchin1, décédé en 2006, est considéré comme le fondateur de l'écologie sociale. À travers cet entretien avec Vincent Gerber, auteur du livre Murray Bookchin et l'écologie sociale et animateur du site internet EcologieSociale.ch, Mouvements propose de découvrir une pensée largement méconnue en France et de confronter la transition à une écologie radicale.
    • Des devenirs minoritaires. Retour sur l'expérience politique des « indignés » espagnols - Jérôme Ferret p. 86-98 accès libre avec résumé
      Nombreux sont les observateurs qui se sont montrés dubitatifs sur la capacité des mouvements tels que les Indignés à « trouver un débouché politique », mettant en doute leur efficacité, au regard des revendications affichées sur un mode déclaratif. Et si c'étaient les cadres interprétatifs mobilisés qui ne permettaient pas de saisir le mode d'action propre à ces groupes ? Jérôme Ferret, sociologue du politique, nous livre son parcours personnel, d'une posture dubitative, « classique » ou en tout cas assez commune, à une remise en cause, un effort conceptuel réhabilitant « l'agir minoritaire ».
    • Les mouvements de « la transition » ou l'importance de la complémentarité - Fabrice Flipo p. 99-109 accès libre avec résumé
      Apparue il y a moins de 10 ans, la transition peine à être clairement identifiée et définie à travers les grilles d'analyses politique et sociale traditionnelles. La plupart de celles-ci se heurtent à la difficulté d'interpréter ce mouvement tant ce dernier semble éloigné de la conception unifiée fondée sur le modèle de la lutte des classes que nous connaissons. Le caractère protéiforme de la transition ne facilite pas son étude même si l'on peut distinguer un trait commun autour de l'insistance « du faire », en posant des actes dans l'espace public. Fabrice Flipo s'attache ici à donner des pistes de réflexion à partir d'éléments théoriques pouvant dévoiler certains aspects de la stratégie de ces mouvements. À travers la réflexion de Sartre sur la notion d'« ensembles pratiques », il apporte un éclairage sur la structure de ces collectifs. Puis, en s'attardant sur le travail de Moscovici, il livre des éléments de compréhension sur les rapports et les modalités d'influence entre minorité et majorité, délivrant ainsi ses pistes sur l'orientation suivie par la transition.
    • Dans les débats publics, l'art d'être l'empêcheur de tourner en rond - Gildas Le Saux p. 111-117 accès libre avec résumé
      Avec le lancement en 2008 d'un scénario de sortie du nucléaire et de lutte contre le dérèglement climatique, l'association Virage-énergie Nord-Pas-de-Calais a souhaité s'inviter dans le débat énergétique. Six années après, et quelque 200 interventions auprès des décideurs et citoyens régionaux, qu'en est-il ? Peu considérée à ses débuts par les institutions publiques, du fait notamment de son objet antinucléaire, l'association a pu progressivement exposer son point de vue et ses idées, à défaut de les imposer, auprès des élus et techniciens responsables des politiques publiques.
    • Penser le futur énergétique des territoires ruraux. L'exemple d'un projet de prospective collaborative en Ardèche - Joseph Bourez, Lucas Durand, Pascal Mao, Nicolas Senil p. 118-124 accès libre avec résumé
      Si la question de la transition énergétique est aujourd'hui débattue au niveau national, sa construction dans les territoires ne va pas de soi. Les évolutions des pratiques, des technologies, des économies et des politiques nécessitent de penser et d'accompagner le changement. Ce constat général est encore plus prégnant en contexte de ruralité où les spécificités de ces espaces méritent que l'on s'y attarde. Pourtant, alors que les enjeux énergétiques y sont particulièrement prégnants et risqués, peu de travaux et de débats questionnent encore spécifiquement cela. La prospective énergétique mise en place dans le projet Prospective énergétique dans les territoires ruraux ardéchois (Petra) vise à travailler avec ces incertitudes.
    • Plans climat-énergie territoriaux et Agendas 21. Des outils institutionnels au service de la transition ? - Sylvère Angot p. 125-134 accès libre avec résumé
      Les initiatives citoyennes des « villes en transition » peuvent-elles trouver une traduction institutionnelle ? Ce mouvement repose sur la notion de do it yourself ! et du passage à l'action, en réponse à un diagnostic assez largement partagé : une forme d'inertie des pouvoirs publics. La multiplication des initiatives liées à la transition pose la question de leur diffusion dans les politiques publiques.Agendas 21 et Plans climat sont des démarches participatives territoriales à même de faire du lien avec les mobilisations citoyennes. Mais on constate qu'elles n'arrivent pas réellement à les relayer de manière opérationnelle, ce qui peut avoir pour effet d'essouffler les bonnes volontés sur les territoires.
    • Pour une transition écologique à visée sociétale - Lydie Laigle p. 135-142 accès libre avec résumé
      Les experts nous expliquent que le pétrole va manquer, que le carbone est nocif, que les inégalités augmentent. Mais le lien entre ces constats statistiques et dispersés et les activités quotidiennes est souvent extrêmement ténu. Comment mettre en place des activités qui inversent les tendances néfastes ? Un message ressort cependant, d'une manière générale : cette dispersion et incohérence des institutions établies risquent de durer, chacun préservant son pré carré, avec la force de l'inertie. Le renvoi de questions politiques à l'expertise technique ne correspond-il pas à cela : une volonté institutionnelle d'éviter toute remise en cause des compétences acquises ? L'action instituante doit donc prendre le relais, et poser les jalons de nouvelles institutions. D'abord locales et extrêmement plastiques, peu stabilisées, elles croissent discrètement à l'ombre de leurs aînées, et ambitionnent de les remplacer.
  • Itinéraire

    • « Plutôt que d'avoir une indignation globale, il vaut mieux agir » : Entretien avec Miguel Benasayag - Antoine Lagneau, Gus Massiah, Elif Karakartal p. 143-156 accès libre avec résumé
      Miguel Benasayag, philosophe, psychanalyste et essayiste franco-argentin, militant guévariste durant la dictature en Argentine (PRT-ERP), s'inscrit dans la mouvance libertaire. Critique envers « la militance triste », méfiant vis-à-vis des partis, il revient sur son expérience dans la guérilla et sur ses idées développées par la suite dans Pour une nouvelle radicalité1. Du collectif Malgré Tout à son travail actuel avec le mouvement coopérativiste en Italie, il détaille pour Mouvements ses différents engagements fondés sur l'expérimentation (théorique et pratique) et formule des hypothèses sur les nouvelles ontologies en cours d'émergence : quelle sera donc cette « nouvelle bête » qui marquera notre époque comme les figures de Dieu, puis celle de l'Homme, avaient marqué les précédentes ?
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