Contenu du sommaire : Jeunesse construite, jeunesse déconstruite

Revue Cahiers internationaux de sociologie Mir@bel
Numéro vol. 115, juillet-décembre 2003
Titre du numéro Jeunesse construite, jeunesse déconstruite
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La mémoire des familles populaires. : Effets biographiques des perspectives et souvenirs de vacances - Pierre Périer p. 205-227 accès libre avec résumé
    Dans les représentations dominantes, les formes et contenus de la mémoire empruntent largement à la culture et au style de vie des groupes dont l'existence, à travers l'héritage, la filiation, les biens et symboles accumulés, s'enracine loin dans le passé et obéit à un ensemble de codes et rituels précisément identifiés. Dès lors, s'intéresser à la mémoire des familles populaires et ouvrières implique un décentrement temporel et une attention à l'égard de productions symboliques dégagées des contraintes et références ordinaires. Ainsi le temps des vacances apparaît comme un terrain d'analyse privilégié pour saisir ce qui, dans la perspective comme dans le souvenir, participe d'une construction identitaire et contribue à la formation et la valorisation d'une mémoire familiale. Souvent conçu et vécu en rapport à un devoir de réussite, le temps des vacances est aussi investi d'un devoir de mémoire qui témoigne de l'enjeu biographique de ce moment privilégié de l'existence individuelle et collective.
  • La production universitaire du corps sportif - Loïc Jarnet p. 229-254 accès libre avec résumé
    L'installation et le développement de la discipline universitaire « Sciences et techniques des activités physiques et sportives » ne peuvent être pleinement compris que si l'on voit qu'ils résultent de l'action conjointe de facteurs cognitifs et sociaux. La perspective sociohistorique montre que ce qui est arrivé récemment a d'abord été préparé par un long processus non linéaire et complexe. Mais il a encore fallu sur le court terme un dynamisme cognitif interne et des effets sociaux multiples, enchevêtrés, voulus et non voulus, afin que s'établissent l'instutionnalisation irréversible de cette nouvelle discipline universitaire, son « académisation », puis son expansion « démographique ».
  • Pour une vue longitudinale sur les jeunes et le travail - Jacques Hamel p. 255-268 accès libre avec résumé
    Cet article cherche à retracer l'insertion professionnelle et sociale de jeunes diplômés dix ans après leur « entrée dans la vie adulte ». Après avoir discuté les thèses en vogue sur les jeunes et le travail, l'auteur expose les résultats de l'analyse de leurs récits d'insertion. Aujourd'hui, les jeunes diplômés de l'époque ont, non sans mal, pris pied dans l'orbite du travail et dans la société. Le travail revêt dans leur esprit une fonction instrumentale et une fonction expressive, y compris quand il se réduit à un moyen de subsistance. Cela traduit un véritable renversement par rapport au point de vue que les mêmes interlocuteurs soutenaient voilà dix ans.
  • Des skinheads dans la ville - Birgitta Orfali p. 269-291 accès libre avec résumé
    Le mouvement skinhead se compose de deux entités : les skinheads racistes-nationalistes et les skinheads antiracistes. S'inspirant des théories psychosociologiques relatives aux représentations sociales et aux minorités actives proposées par Serge Moscovici (respectivement en 1961 et 1979), il décrit les styles de comportement précis de chaque groupe skin, leurs divergences et leurs ressemblances, et analyse la façon dont la société, aidée par les media, ne retient qu'une seule représentation sociale, celle des skinheads nationalistes. Malgré l'univocité de la représentation, ce qui ressort de 19 entretiens avec les skinheads, c'est l'idée de pluralité identitaire (essentiellement politique et musicale) combinée à un ancrage urbain très important.
  • Engagement et connaissance : sens et fonction de l'utopie pour la recherche féministe - Ludovic Gaussot p. 293-310 accès libre avec résumé
    Cet article traite du rapport de l'engagement et de la connaissance sociologique, en prenant pour terrain la problématique des rapports sociaux de sexe et le féminisme. Plus exactement, c'est la question de l'utopie et de sa fonction heuristique et cognitive éventuelle pour la recherche qui fait l'objet de l'étude. Après avoir rappelé et présenté certains des travaux les plus importants sur la question, il est procédé à une tentative d'élucidation des vertus cognitives de l'utopie féministe matérialiste pour les recherches sur le genre, la différence des sexes et la domination masculine. La conclusion revient sur les implications épistémologiques et méthodologiques de cette étude.
  • Le lien entre santé mentale et précarité sociale : une fausse évidence - Maryse Bresson p. 311-326 accès libre
  • L'introduction de la traçabilité dans la filière de la viande bovine - Céline Granjou p. 327-342 accès libre
  • Comptes rendus

    - p. 343-350 accès libre