Contenu du sommaire : Où en est la politique positive ?
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 70, no 1, janvier 2007 |
Titre du numéro | Où en est la politique positive ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Où en est la politique positive ? : Présentation - Michel Bourdeau p. 5-22 La politique positive est la politique de l'ère positive. Elle s'oppose à la politique métaphysique (c'est-à-dire la philosophie politique classique, dont Comte croyait pouvoir annoncer la prochaine disparition) comme le réel au fictif, ou le relatif à l'absolu. Elle se résume à deux principes: pas de société sans gouvernement, pas de société sans un sacerdoce quelconque. La théorie du gouvernement: contenir les divergences et développer les convergences. La théorie du pouvoir spirituel : consensus et autorité; rapports de la politique à la morale et à la religion.
- Fétichisme et politique positive - Mike Gane p. 23-40 Le rôle crucial donné par Comte à un néo-fétichisme renaissant constitue un des aspects importants, voire surprenants, de l'élaboration utopiste de la politique positive. La combinaison du fétichisme et du positivisme se justifie par un certain nombre de raisons, pas seulement épistémologiques. L'article examine l'évolution du concept de fétichisme dans l'?uvre de Comte et la façon dont il pensait que ses différentes formes pouvaient être réconciliées. Le positivisme intégral aurait accès au monde à un double niveau, abstrait et concret, et selon deux modalités, objective et subjective. Un fétichisme apprivoisé et contrôlé serait un frein conservateur pour les changements sociaux à venir.
- Sortir du cercle : Auguste Comte, la critique et les rétrogrades - Frédéric Brahami p. 41-55 La physique sociale commence, dans le Cours, par prendre acte du cercle où s'enferme la modernité: l'esprit critique refuse toute perspective d'organisation sociale; l'esprit rétrograde refuse l'idée même de progrès. Comte, progressiste, considère que l'on ne pourra sortir de ce cercle qu'en assumant l'héritage des rétrogrades, de manière à dépasser le danger qu'enveloppe la critique. Notre époque, totalement révolutionnaire, n'a d'autre horizon que sa propre critique. Or, ce qu'enseigne le Moyen-Âge interprété par les rétrogrades, c'est que sans horizon positif, la critique nécessairement en vient à faire le jeu de la force, et en ce sens à détruire la société. C'est donc la comparaison des rétrogrades et des révolutionnaires qui, non seulement justifie le recours au concept de pouvoir spirituel, mais permet de mesurer ce que devient une société qui prétend s'en passer.
- La question de l'égalité des sexes dans la correspondance Comte-Mill : Une approche méthodologique - Vincent Guillin p. 57-75 A. Comte et J.-S. Mill s'accordaient sur la nécessaire « scientificisation » de la politique. Ce consensus masque pourtant un désaccord profond sur le contenu à donner à cette « scientificisation ». La question de l'assujettissement des femmes jette une lumière particulièrement vive sur la nature de ce différend. D'une part, on montrera comment le rôle que Comte faisait jouer à la considération des facteurs biologiques dans les explications sociologiques na va pas sans remettre en cause le statut de Comte comme fondateur d'une sociologie autonome. D'autre part, on montrera que le biais environnementaliste qui caractérise la méthodologie millienne ne doit pas nécessairement nous la faire abandonner.
- L'art de vivre ensemble : Science politique et sociologie chez Comte - Thierry Leterre p. 77-93 La sociologie de Comte nous permet d'aborder une question qui se pose, aujourd'hui encore, aux sciences sociales: celle des rapports entre sociologie et science politique. En dépit d'une intégration de principe, dont on analyse les principaux aspects, Comte pense la politique d'une façon spécifique au sein de sa sociologie. La politique relève d'une science de l'acteur et non seulement de l'analyse des rapports collectifs. En cela l'invention de la science sociale chez Comte démontre une capacité à penser la politique plus pertinente que les sociologies qui lui succéderont.
- L'opinion publique organique : Auguste Comte et la vraie théorie de l'opinion publique - Dominique Reynié p. 95-114 Auguste Comte accorde à l'opinion publique une place centrale dans sa sociologie et, par voie de conséquence, dans la politique qu'il en déduit. Cet intérêt le distingue dans son temps comme dans la tradition sociologique. La singularité d'Auguste Comte s'affirme surtout dans l'analyse qu'il fait de l'opinion publique, lui attribuant le statut de force sociale par excellence, jouant d'abord un rôle majeur, au cours de la phase intermédiaire, dans la résistance de la société aux forces de dispersion, puis, à l'âge positif, un rôle de gouvernement des affections bienveillantes et du lien social. C'est l'opinion publique organique. La tâche de défendre la société assignée par Auguste Comte à la philosophie positive, place ainsi la sociologie dans une relation symbiotique avec l'opinion publique.
- Auguste comte - p. 115-121
- Comptes rendus - p. 122-131
- Bulletin cartésien XXXV : Centre d'Études Cartésiennes (Paris IV ? Sorbonne) / Centro di Studi su Descartes e il Seicento dell'Università di Lecce / Bibliographie internationale critique des études cartésiennes pour l'année 2004 - p. 135-175