Contenu du sommaire : Traite et esclavage

Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales Mir@bel
Numéro vol. 63, no 4, septembre 2008
Titre du numéro Traite et esclavage
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Traite et esclavage

    • Les réseaux de la traite ibérique dans l'Atlantique nord (1440-1640) - António de Almeida Mendes p. 739-768 accès libre avec résumé
      Cet article propose une vision détaillée des temps de la traite et des réseaux négriers dans l'Atlantique à l'époque moderne. Entre 1440 et 1640,350 000 à 400 000 esclaves africains ont été introduits au Portugal et en Espagne et 800 000 ont été déportés aux Amériques espagnoles et au Brésil. Si les deux siècles ibériques de la traite atlantique ne sont pas ceux où l'on déporta le plus grand nombre d'Africains et où l'on édifia les plus grands engenhos, ils constituent néanmoins un moment clef dans la construction d'un système atlantique mondial intégré et dans la mise en place des mécanismes, des logiques et des réseaux qui aboutiront à la déportation de plus de douze millions d'esclaves à travers l'Atlantique.
    • Les États de l'Angola et la formation de Palmares (Brésil) - John K. Thornton p. 769-797 accès libre avec résumé
      Au début du XVIIe siècle, les esclaves en fuite créèrent les mocambos de Palmares et en firent un véritable État à l'intérieur du Brésil, gouverné par un roi et une classe dirigeante. Les historiens s'interrogent sur les origines de cet État, sur sa structure et ses institutions. Pourquoi un État hiérarchique ? La réponse est à chercher dans l'origine géographique des esclaves africains, dont beaucoup venaient d'Angola. Avant d'être réduits en esclavage, la plupart d'entre eux avaient été enrôlés dans les armées des États guerriers de la région et, selon John Thornton, c'est dans ces structures militaires que les esclaves sont allés chercher le modèle qui a conduit à l'élaboration d'une formation politique d'un type nouveau.
    • Parler en son nom ? : Comprendre les témoignages d'esclaves africains originaires de l'océan Indien (1850-1930) - Edward A. Alpers, Matthew S. Hopper p. 799-828 accès libre avec résumé
      Cet article examine des témoignages d'esclaves affranchis retrouvés dans les archives de l'amirauté britannique, dans celles des consulats ou des cours de justice de l'océan Indien occidental. À la différence des récits mieux connus concernant la traite atlantique, ces documents sont généralement brefs et ne sont pas directement produits par les esclaves africains eux-mêmes. Bien que difficiles à analyser, en raison de multiples strates de transcription, traduction et représentation, ces sources importantes permettent de mettre un visage sur les individus qui furent pris dans la tourmente de la traite en Afrique de l'Est au XIXe siècle. Ces témoignages font entendre la voix des Africains réduits en esclavage et fournissent des informations importantes sur les conditions de la capture, les déplacements des captifs, et certains aspects de la vie en esclavage. Nous montrons que ces sources sont d'une immense valeur en dépit de leurs limites, parce qu'elles nous offrent le meilleur aperçu dont nous disposons sur l'expérience vécue des Africains, hommes, femmes et enfants, qui furent victimes de la traite en Afrique de l'Est.
    • D'Europe et d'Orient, les approches de l'esclavage des chrétiens en terres d'Islam - M'hamed Oualdi p. 829-843 accès libre avec résumé
      L'esclavage en terres islamiques a suscité diverses relectures dans trois ouvrages récents, aussi bien pour reconsidérer la traite des Blancs au Maghreb que pour réévaluer l'importance d'un modèle de la servitude dans les mots et les gestes des premiers califes de l'Islam. À cet égard, ces études peuvent être distinguées d'autres approches qui concevaient l'esclavage des chrétiens dans le cadre plus large des échanges méditerranéens ou derrière l'emploi de mamelouks au sein des sociétés arabes. La confrontation de ces différents travaux sur l'esclavage repose surtout la question d'un particularisme islamique en la matière : jusqu'à quel point, l'esclavage peut-il être conçu au prisme de l'Islam ? Selon quelles sources et selon quelles méthodes, faut-il concevoir une comparaison entre les traites serviles ?
  • L'arpentage romain

    • Les transformations récentes de la centuriation : Une autre lecture de l'arpentage romain - Gérard Chouquer p. 847-874 accès libre avec résumé
      La centuriation ne peut être étudiée qu'avec des archives écrites (les textes des Gromatici veteres; les plans cadastraux d'Orange) qui sont largement postérieures au principal moment de mise en place de ces grands quadrillages agraires. De même, alors que l'archéologue peine à retrouver la trace matérielle de ces trames, l'archéogéographe qui étudie la morphologie agraire travaille sur des formes qui sont, elles aussi, très largement postérieures aux faits qui leur ont donné naissance. Pour ces raisons, la centuriation change en ce moment et devient objet d'une archéogéographie, entendue comme une archéologie du document afin de savoir de quoi celui-ci est la source.
  • L'invention du samouraï

    • L'invention du samouraï - Pierre-François Souyri p. 875-876 accès libre
    • Figures du samouraï dans l'histoire japonaise : Depuis Le Dit des Heiké jusqu'au Bushidô - Saeki Shin'ichi p. 877-894 accès libre avec résumé
      Comment l'idée de Voie du guerrier s'est-elle peu à peu fabriquée au cours de l'histoire japonaise ? Comment et pourquoi les guerriers médiévaux se sont-ils construits un univers culturel en rupture avec celui de la cour impériale de Kyôto ? Dans Le Dit des Heiké, composé dans la première moitié du XIIIe siècle, ce qu'on désigne alors comme la Voie de l'Arc et du Cheval suscite des réactions diverses, depuis la répulsion jusqu'à la sympathie. Cette tension donne peu à peu naissance aux grandes ?uvres de la littérature médiévale japonaise dite guerrière. Avec la paix de l'époque Tokugawa, le bushidô est rejeté par les élites samouraïs. Mais en même temps se recrée une éthique guerrière dans un monde désormais sans combats. C'est de cette contradiction que naît le bushidô moderne qui devient, à partir du XIXe siècle, l'une des pièces du discours nationaliste. Les samouraïs deviennent les chevaliers du Japon d'autrefois et le bushidô une forme de code chevaleresque. Mais il s'agit d'une reconstruction complète, d'une réinvention du passé, au service des objectifs du nouvel État-nation.
  • COMPTES RENDUS