Contenu du sommaire : Varia

Revue Les Cahiers d'Outre-Mer Mir@bel
Numéro no 233, janvier-mars 2006
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Actualités

  • Articles

    • Risques et enjeux environnementaux et changements sociétaux à Futuna (Pacifique français) - Christian Jost p. 13-28 accès libre avec résumé
      Îles hautes, exposées à des risques naturels majeurs (séismes, tsunamis, cyclones), les îles Horn de Futuna et d'Alofi offrent peu de protection aux populations vivant sur l'étroit trottoir littoral dépourvu de récif barrière protecteur. Mais une partie de la population est engagée depuis peu dans un effort de valorisation des reliefs dominants par souci de protection contre les risques et afin de répondre à l'accroissement des besoins, notamment d'un cheptel porcin croissant. L'exploitation de nouvelles terres a ainsi pour effet d'accroître la pression sur les pentes et de dégrader peu à peu le milieu naturel des plateaux. Il apparaît dès lors urgent de mettre en ?uvre une politique d'occupation et de gestion du milieu avant que le processus engagé de dégradation ne soit irréversible.
    • Tourisme et politique en Mauritanie ou comment (re)visiter le Sahara : l'exemple de l'Adrar mauritanien - Armelle Choplin, Lucie Roullier p. 29-50 accès libre avec résumé
      Cet article entend présenter le tourisme saharien, à travers l'exemple de la Mauritanie et mettre en lumière les différentes interactions qui existent entre le tourisme et la politique en Mauritanie. Pays encore peu connu des touristes il y a dix ans, il apparaît aujourd'hui comme l'une des destinations phares de certains tours-opérateurs. Comment expliquer un tel engouement ? Quelles sont les caractéristiques de ce tourisme ? La question se pose avec acuité dans la mesure où les touristes ne circulent que dans une infime partie du désert mauritanien : l'Adrar. Hier en proie à la désertification, cette région est en passe de devenir un pôle touristique saharien de toute première importance. Or, le choix de l'Adrar n'est pas anodin. Région dont sont originaires les plus grands dirigeants et les tribus les plus puissantes de Mauritanie, c'est encore la région d'origine de l'ex-président, renversé en août 2005 par un coup d'État. Il s'agit donc de voir quels sont les liens entre le pouvoir central et cette nouvelle activité économique. De même, au niveau local, il convient de s'interroger sur les retombées de cette manne touristique. Les changements sont nombreux : l'espace s'urbanise, les anciens terrains de parcours sont « recyclés » en circuits touristiques et des renversements hiérarchiques s'opèrent. Au final, la région, à travers sa capitale Atar et les vieilles villes de Chinguetti et Ouadane, tend à renforcer son rôle prédominant à l'échelle nationale. En cela, l'Adrar est visité par de nombreux touristes mais peut-être plus encore re-visité par les autorités qui l'ont mythifiée.
    • Le café au Timor-Oriental - Olivier Sevin p. 51-76 accès libre avec résumé
      Le café timorais a la réputation d'être d'excellente qualité. C'est d'ailleurs le principal produit d'exportation de la partie orientale de l'île depuis près d'un siècle et demi. Aujourd'hui, alors que l'ancienne colonie portugaise est devenue un État indépendant doté de faibles ressources, moderniser les plantations est une priorité d'autant que les caféières ont mal vieilli.
    • Une géographie musicale et cinématographique de Madagascar : regards géographiques sur le film Mahaleo - Catherine Fournet-Guérin p. 77-94 accès libre avec résumé
      À travers la vie quotidienne de sept membres d'un groupe musical engagé dans la vie politique malgache depuis 1972, le film Mahaleo (du nom du groupe) sorti en 2005 dans les salles françaises, a pour but de présenter un tableau économique et social de la situation actuelle de l'un des pays les plus pauvres du monde, Madagascar. Ce film développe une approche très réaliste et sans complaisance du pays, aussi bien de son contexte général de paupérisation, que de la vie dans la capitale, présentée de manière très vivante et appréhendée à travers les pratiques des citadins. C'est en cela qu'il offre un regard novateur sur ce pays qui a si souvent suscité des visions idéalisées et caricaturales. Toutefois, il n'échappe pas à un certain conservatisme social, et de nombreux non-dits sur la société demeurent.
    • L'isthme centraméricain : un remarquable carrefour aérologique - Emmanuel Barbier p. 95-114 accès libre avec résumé
      À l'échelle du continent américain, l'isthme centraméricain se caractérise par un abaissement marqué du relief entre deux puissantes barrières orographiques d'orientation méridienne. À l'échelle de l'Amérique Centrale, l'abaissement du relief est encore plus prononcé au niveau des isthmes secondaires de Tehuantepec, du Nicaragua et du Panama. Cet abaissement du relief, associé à l'étroitesse du lien de terre ferme observé entre les deux océans favorise, dans les basses couches, la communication aérologique entre le domaine Atlantique et le domaine Pacifique. La limite interocéanique marquée, sur le plan aérologique, par la Discontinuité d'alizé, ou par l'Équateur Météorologique est d'ailleurs fluctuante, l'isthme appartenant aux flux atlantiques en hiver boréal, et aux flux pacifiques (mousson) en été boréal. L'isthme centraméricain n'est pas isolé, mais est bien au contraire le point d'aboutissement des deux circulations hémisphériques ; l'une partie du Nord ? fait tout descendre vers le Sud en hiver boréal ? ; l'autre partie du Sud ? fait tout remonter vers le Nord en hiver austral. L'isthme centraméricain se révèle être un formidable carrefour climatique, unique au monde où l'interaction des phénomènes est maximale. Les phénomènes climatiques ne connaissent pas de barrière, les découpages en grandes zones compartimentées (tempérées et tropicales) indépendantes les unes des autres sont par conséquent obsolètes, suggérant une séparation des domaines alors qu'ils communiquent entre eux.
    • Logiques d'acteurs et échelles de risques dans l'exploitation forestière au Cameroun - p. 115-132 accès libre avec résumé
      Les forêts du Bassin du Congo sont, après celles de l'Amazonie, les plus vastes forêts du monde. Renommées pour leur biodiversité, elles abritent des populations qui les exploitent à des fins diverses : alimentation, construction, santé. Au début des années 1990, le Cameroun qui possède certaines des forêts les plus diverses et les plus menacées, a pris l'initiative d'un processus de réforme de sa politique forestière en liaison avec un prêt d'ajustement structurel accompagné de la libéralisation, de la privatisation et de la violence du marché. À l'échelle internationale, le risque déclaré est celui de la disparition des forêts tropicales sous l'effet des processus de déforestation qui constituent la menace principale et en même temps l'aléa parce qu'il est le fait d'une conjonction de facteurs difficiles à maîtriser. Dans la pratique, l'iniquité des rapports Nord-Sud fournit les principaux facteurs de vulnérabilité. L'État affaibli doit paradoxalement continuer à jouer son rôle régalien dans un contexte où les logiques de profit se trouvent exacerbés. Il redoute davantage une baisse des revenus fiscaux du secteur de nature à mettre en péril son fonctionnement interne et ses engagements externes vis-à-vis des bailleurs de fonds. Le secteur forestier au Cameroun offre donc la possibilité d'apprécier les imbrications du global et du local et inversement pour une lecture nouvelle des risques prenant en compte les motivations des acteurs.
  • Notes