Contenu du sommaire : Sociologie politique de la Bolivie

Revue Problèmes d'Amérique Latine Mir@bel
Numéro no 91, hiver 2013-2014
Titre du numéro Sociologie politique de la Bolivie
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  • Introduction : Sociologie politique de la Bolivie - Gilles Bataillon, Françoise Lestage p. 7-16 accès réservé avec indexation
  • Jean-Pierre Lavaud un itinéraire bolivianiste - Gilles Bataillon p. 17-39 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Jean-Pierre Lavaud retrace dans cet entretien avec Gilles Bataillon son itinéraire intellectuel. Il évoque à la fois la Bolivie, qu'il découvre en 1967 à l'occasion de son premier séjour comme coopérant, mais les milieux intellectuels boliviens et français engagés dans l'étude et la réflexion sur les changements sociaux politique en Amérique latine. Il brosse ainsi un tableau de ses recherches sur l'instabilité politique, les mobilisations paysannes ou celles de femmes de mineurs en les confrontant aux grandes thématiques en vogue dans les sciences sociales des années 1970 aux années 1990. Il s'interroge enfin sur certaines particularités des mœurs boliviennes et sur l'ancrage sociopolitique de la Présidence d'Evo Morales.
    Jean-Pierre Lavaud a bolivianist itinerary : Interview with Gilles Bataillon
    In this interview with Gilles Bataillon, Jean-Pierre Lavaud recounts his intellectual itinerary. He discusses Bolivia, which he discovered in 1967 as an expatriated French civil servant, as well as the French and Bolivian intellectual groups that engaged in the reflection about social and political change in Latin America. He goes on to describe his research about political instability, peasants or miners' wives mobilizations, while explaining how they related to the main themes that were debated within the social sciences between the early 1970s and the late 1990s. He finally reflects upon some of Bolivia's specific customs and upon the sociopolitical anchoring of Evo Morales' presidency.
  • Retour sur la pratique du pronunciamiento (1820-2013) - Marie-Danielle Demélas p. 41-51 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La vie politique bolivienne, célèbre pour l'instabilité qui la caractérise depuis deux siècles, a multiplié les formes de mobilisation dont beaucoup restent à étudier. Le pronunciamiento est de celles-ci. Né en Espagne, en 1820, il s'agissait, pour les militaires libéraux qui l'inventèrent, de se prononcer contre l'absolutisme et pour le retour à un régime constitutionnel. Rapidement adoptée dans l'ensemble de l'univers hispanique, la pratique quitta les casernes pour l'univers civil. Elle exprimait dès lors la volonté du pueblo contre un pouvoir abusif. Le pronunciamiento est redevenu d'actualité au cours du conflit du TIPNIS. Les organisations représentant les groupes indigènes hostiles au tracé de la route traversant leur territoire l'emploient désormais pour affirmer un pouvoir local et un peuple territorialisé face à un État de plus en plus perçu comme l'expression d'un groupe de pression local, celui des cocaleros, et d'une classe politique lointaine.
    Perspective on the Practice of Pronunciamiento (1820-2013)Political life in Bolivia has been infamously unstable during the past two centuries. It has however produced a plethora of forms of mobilizations, many of which are still understudied. The Pronunciamiento is one of them. It appeared in Spain, in 1820, and was, for the liberal servicemen who invented it, a way to oppose absolutism and to advocate for a return to a constitutional regime. It was quickly incorporated throughout the hispanic world, and shifted from a military practice to a civil one. It became a way for the pueblo's to oppose an abusive power. The pronunciamiento returned to the center stage during the TIPNIS conflict. Organizations that represent indigenous groups hostile to the construction of a road that will cross their territory use the pronunciamiento in order to assert local power and their right on their own territory, and as a way to confront a State that is increasingly perceived as local lobby, controlled by the cocaleros, and a distant political class.
  • « Le genou d'Evo » ou les usages politiques du corps - Verushka Alvizuri p. 53-67 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    A partir de la réflexion autour des usages politiques du corps initié par Ernest Kantorowicz, cet article étudie comment s'est construit l'image ethnique de Morales, le sens électoral de son omniprésence médiatique et rôle que joue son entourage dans la pratique du culte à la personnalité.
    “Evo's knee :” Political Uses of the Body
    Using as starting point the study by Ernest Kantorowicz about political uses(practices) of the body, this article examines the construction of the ethnic image of Evo Morales, his omnipresence in the media, and the role of his entourage in the practice of worship of a personality.
  • Janus dans les Andes : à la recherche du « berceau mythique » de la nation : Archéologues et enseignants face à la Semaine indianiste bolivienne de 1931 - Pablo Stefanoni p. 69-100 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'article analyse comment un groupe intellectuel fit du Tiwanaku un âge d'or qui devait permettre une future renaissance de la Bolivie. Ces intellectuels concilièrent deux termes jusqu'alors contradictoire, l'indianité et la nation. L'auteur analyse un temps fort de cette reconstruction, la Semaine indianiste réalisée en 1931 par des arquéologues amateurs, des maîtres d'école et des artistes fascinés par le passé préhispanique. C'est au sein de ce groupe intellectuel que naquît un récit de la refondation dont les idées et l'imaginaire millénaire furent ensuite réarticulées par un nouveau nationalisme révolutionnaire (tout d'abord sous l'hégémonie des militaires plus tard au sein d'une alliance avec les secteurs populaires) dans un projet nationaliste où les ruines de Tiwanaku ne furent plus le berceau mythique des seuls Aymaras mais de toute la Bolivie.
    Jano in the Andes : searching for the nation s mythical cradle
    This article focusses in a group of intellectuals (archeologists and teachers) who looked to Tiwanaku's past glories as a Golden Age energy that should be renewed in order to think a glowing future for Bolivia. They even got to reconcile two terms, until then contradictory : Indians and nation. The author deals with the Indianist Week carried out in 1931 as well as with the indianist cultural archeological movement, whose actions, intended to find a new future for Bolivia in the pre-colonial past. So, argues the author, nationalism and autochthonism were threading up a foundational narration. After the Chaco war, most of these ideas — and millenarian imaginaries — are to be articulated by the new revolutionary nationalism (first with military hegemony, and later with a popular/civilian one) to a national project where Tiwanaku splendid ruins were not just the mythical cradle for aymaras but for the whole Bolivia.
  • Identité et politique : le courant Tupac Katari en Bolivie - Jean-Pierre Lavaud p. 101-151 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En Bolivie, la mobilisation indianiste démarre au début de la décennie 1970 au sein des syndicats paysans de l'altiplano. Il prend le nom de Tupac Katari, chef d'un des soulèvements les plus importants de l'époque coloniale contre la couronne espagnole, pour symboliser la continuité du combat indianiste actuel avec celui de ce résistant célèbre. Comment interpréter l'irruption de ce courant syndical, et bientôt politique, dans le paysage social bolivien ? Tel est l'objet de cet essai écrit en 1982, avant la mise en perspective historique de Silvia Rivera Cusicanqui (Oprimidos pero no vencidos. Luchas del campesinado aymara y qhechwa, La Paz, Hisbol, 1986) et l'importante somme documentaire de Javier Hurtado (El katarismo, La Paz, Hisbol, 1986). Une post-face rédigée pour cette publication complète ces réflexions à l'aune de l'histoire récente de la Bolivie.
    Identity and Politics : the Tupac Katari Movement in Bolivia
    In Bolivia, the Indianist movement emerged at the beginning of the 1970s, among the altiplano's peasant trade-unions. It was coined Tupac Katari after the leader of one of the main uprising against the Spanish crown during the colonial times and in order to stress the continuity of the Indianist struggle.How can one interpret the emergence in Bolivia of this trade-union, which soon became a political movement ? This was indeed the objective of this essay, written in 1982, before Silvia Rivera Cusicanqui published her historical study (Oprimidos pero no vencidos. Luchas del campesinado aymara y qhechwa, La Paz, Hisbol, 1986) and before Javier Hurtado assembled a vast collection of documents on the subject (El katarismo, La Paz, Hisbol, 1986). Jean-Pierre Lavaud has now added a postface incorporating Bolivia's recent history to supplement his 1982 essay.
  • Postface - Jean-Pierre Lavaud p. 153-160 accès réservé
  • Lectures - p. 161-166 accès réservé