Contenu du sommaire
Revue | Communication & Langages |
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Numéro | no 9, mars 1971 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Linguistique
- Les mots, les phrases et la mémoire - François Richaudeau p. 25 pages Dans le premier numéro de Communication et Langages, nous avons donné quelques extraits du livre de François Richaudeau : « La Lisibilité », qui devait paraître à la fin de 1969. Poursuivant ses recherches, F. Richaudeau vient de publier une étude intitulée : « Processus de lecture et d'audition et mémoire immédiate ». C'est le compte rendu d'expériences rédigé dans un style scientifique, à l'intention des spécialistes en psycho-linguistique. Nous en donnons ici la substance, non pas un résumé, mais une version abrégée, allégée des tableaux, graphiques et calculs statistiques. Aux lecteurs qui voudraient en savoir plus, Communication et Langages offre de leur envoyer l'étude complète de François Richaudeau.
- L'ambiguïté - Danièle Fleury p. 11 pages « Ambigu : dont le sens est incertain », disent les dictionnaires. Une phrase ambiguë comporte plusieurs significations ; un propos ambigu également, bien qu'en général, dans ce cas, l'ambiguïté profonde serve à faire comprendre ce que l'on entend véritablement dire ; le sens réel n'est plus incertain, mais le sens apparent le demeure. Il serait évidemment souhaitable, dans toute communication verbale ou écrite, que les ambiguïtés soient réduites au minimum. Mais est-ce possible ? Ce serait oublier qu'un texte comporte son sens, mais comporte aussi celui que le lecteur ou l'auditeur construit en le lisant ou en l'écoutant. Danièle Fleury, ici, se place exclusivement à un point de vue linguistique : comment peut-on comprendre les mécanismes qui régissent une phrase ambiguë, par quels moyens les mettre en lumière, qu'il s'agisse d'une ambiguïté apparente que révèle la structure de surface d'une phrase ou d'une ambiguïté plus fondamentale que révèle l'étude d'une structure profonde ?
- Les mots, les phrases et la mémoire - François Richaudeau p. 25 pages
Graphisme
- L'affiche à Cuba - Guy Gauthier p. 13 pages Guy Gauthier, l'auteur de cet article, appartient à la Ligue française de l'enseignement. Il est intéressant de noter que, venu de l'enseignement, il a immédiatement situé son action par rapport au cinéma, puis, à la suite d'une évolution compréhensible, par rapport à la télévision. Il a promu l'usage du magnétophone dans les stages d'enseignants et dirige la réalisation de dossiers pédagogiques comportant tjes diapositives commentées. D'un récent voyage à Cuba il a rapporté les éléments de cette étude et une interview de Fremez (le Pellaert de l'affiche cubaine) dont il nous donne l'essentiel. Guy Gauthier explique ici comment l'art de l'affiche s'est développé après la révolution castriste, mais aussi quel rôle essentiel l'affiche joue dans la vie quotidienne : propagande, information, formation, instruction même. C'est le grand moyen de communication populaire d'un pays en voie de transformation.
- La création de caractères aujourd'hui - Albert Hollenstein p. 6 pages A mesure que les arts mécaniques pénètrent dans les arts, on est en droit de se demander si toute rentable création, devenue impossible puis inutile, ne va pas disparaître. La question se pose dans de multiples domaines : photo, reproduction de tableaux, musique par ordinateur, etc. Elle se pose avec tout autant d'acuité en typographie. Dans ce dernier cas, les notions d'investissements, de prix de revient et d'amortissement semblent aggraver encore la situation. En fait, voilà le type même du problème mal posé. Nous pensons — et nous croyons que cela est suffisamment visible aujourd'hui pour devenir évident — qu'aucun art mécanique n'a jamais supplanté un art. Il se superpose à lui en élargissant ainsi la gamme de ses modes d'expression. Si les moyens mécaniques évitent certaines opérations fastidieuses, ils ne briment en rien les facultés créatrices : c'est un homme qui introduit les éléments dans une machine et c'est un homme qui les choisit et les juge à leur sortie.
- L'affiche à Cuba - Guy Gauthier p. 13 pages
Sociologie
- Un même destin : « Lui» et « Playboy» - Jacques Mousseau p. 11 pages En septembre 1970, les éditions Denoël publiaient Cinq dollars pour un empire : le phénomène Playboy, de Jacques Mousseau. Cet ouvrage était constitué pour l'essentiel par une thèse de doctorat de sociologie (3e cycle) soutenue quelques mois auparavant à la Sorbonne devant un jury composé de M.M. Alain Girard (président), Raymond Boudon et Jean Cazeneuve. Dans l'article ci-dessous, Jacques Mousseau étudie le phénomène « Lui » en France pour découvrir quelles similitudes ou différences il peut présenter avec le phénomène « Playboy ». Sa conclusion est que les deux publications sont le produit d'un même système socio-économique qui devait nécessairement engendrer de semblables phénomènes de presse.
- Qu'est-ce que le Kitsch ? - Abraham A. Moles p. 14 pages Kitsch : voilà un mot qui n'est pas encore dans le langage courant, bien qu'il désigne une catégorie d'objets si courants eux-mêmes qu'on peut parler d'un phénomène kitsch. C'est, au premier abord, un phénomène qui caractérise notre civilisation de masse. Mais si l'on va plus loin, il pourrait caractériser l'esprit humain lui-même. Abraham Moles le dit dans cet ouvrage dont nous publierons un extrait « [...] Il n'est pas d'être humain, d'artiste, d'ascète ou de héros qui n'ait quelque chose de kitsch dans la mesure où il est quotidien [...] et plus loin, [...] nul ne peut, saut par intervalles, vivre sur les hauteurs : d'où le totalitarisme du kitsch. » A la limite, donc, tout est kitsch, sauf quelques cas rares de création absolue échappant à toute société, tout milieu, toute détermination, toute règle normative et qui ne peut être démonté et expliqué qu'a posteriori, l'acte créateur étant achevé. Mais l'esthétique des dieux n'est pas pour les hommes et la métacréation des dieux qui se mettent au service des hommes reste, sinon entre parenthèses, en tout cas en marge ».
- Un même destin : « Lui» et « Playboy» - Jacques Mousseau p. 11 pages
Mass media
- Audio-visuel à la télévision canadienne - Francine Achaz p. 17 pages L'article qui suit a été rédigé à partir de documents qui nous ont été remis par Jean Cloutier, directeur du Centre audio-visuel de l'université de Montréal. Nous avons, dans notre précédent numéro, développé une partie du cours de Jean Cloutier dans le même cadre : l'audio-scripto-visuel. Aujourd'hui, nous examinons la totalité du cours sur l'audio-visuel dispensé à l'université de Montréal. Les lecteurs français seront peut-être déroutés par l'aspect systématique et technique de ce cours. C'est qu'ici il faut bien faire la distinction avec ce qui se passe en France. L'enseignement par les méthodes audiovisuelles, dans notre pays, est non seulement en retard dans ses réalisations, mais encore dans ses conceptions. H. Cormary, au retour d'un congrès en Hongrie, le constatait ici même. On pourrait même dire que cet enseignement à proprement parler n'existe pas chez nous et qu'on désigne ainsi une utilisation approximative de moyens visuels et auditifs : l'usage de bandes sonores ou de films n'est pas en soi une méthode. Ce que tes Canadiens ont tenté et, semble-t-il, réussi, est neuf : initier les élèves et les téléspectateurs à l'audio-visuel par une méthode audio-visueile elle-même. Il ne s'agit plus de se servir des moyens audio-visuels comme d'un alibi destiné à faire croire à la modernité d'un enseignement traditionnel, mais d'une réalité nouvelle reposant sur une conception originale.
- Audio-visuel à la télévision canadienne - Francine Achaz p. 17 pages
Publicité
- La publicité Prisunic - Thérèse Enderlin p. 14 pages L'article que nous publions ici est le résultat d'une enquête. Thérèse Enderlin a étudié pendant de nombreux mois les diverses méthodes de publicité utilisées par les magasins Prisunic. Elle en a tiré un certain nombre de conclusions, réflexions appuyées sur des faits. Ce texte donne à la fois les faits et les réflexions, mais naturellement ces dernières n'engagent que leur auteur.
- Un catalogue qui vend vraiment... entretien avec Francis Bruguière - Alain Jacquelle, Francis Bruguière p. 9 pages Voici une opération qui reposait sur une contradiction et dont le succès a dépendu de cette contradiction même. Les magasins Prisunic, en raison du nombre de leurs points de vente (400 dans le monde, environ 300 en France) et de l'importance de leur clientèle, devaient pouvoir vendre des meubles. Mais ces mêmes points de vente ne pouvaient réserver aux meubles la surface nécessaire à leur exposition. Francis Bruguière a trouvé une solution toute simple : établir un catalogue, mis à la disposition des acheteurs sur les lieux mêmes de la vente. Le catalogue est conçu de telle sorte que les objets sont présentés selon l'angle sous lequel les. verrait le public dans un hall d'exposition. Le succès fut immédiat, puis rapidement confirmé. C'est sur l'ensemble de cette opération que Francis Bruguière, chef de service du catalogue Prisunic, répond aux questions de Jacquelle Alain.
- Les mots, les phrases et la mémoire - François Richaudeau p. 5-29
- L'ambiguïté - Danièle Fleury p. 30-40
- L'affiche à Cuba - Guy Gauthier p. 42-54
- La création de caractères aujourd'hui - Albert Hollenstein p. 55-60
- Un même destin : « Lui» et « Playboy» - Jacques Mousseau p. 63-73
- Qu'est-ce que le Kitsch ? - Abraham Moles p. 74-87
- Audio-visuel à la télévision canadienne - Francine Achaz p. 89-105
- La publicité Prisunic - Thérèse Enderlin p. 107-120
- Un catalogue qui vend vraiment... entretien avec Francis Bruguière - p. 121-129
- La publicité Prisunic - Thérèse Enderlin p. 14 pages