Contenu du sommaire : Le logement
Revue | Après demain |
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Numéro | no 33, février 2015 |
Titre du numéro | Le logement |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Le logement
- Le logement : un problème sans solutions ? - Guy Snanoudj p. 3
- Etalement urbain : la démocratie dans la ville - Paul Chémétov p. 4 Pour que le pouvoir du peuple, ou tout au moins celui délégué par le peuple à ses représentants, puisse s'exercer, il faut deux conditions premières : que le peuple habite en ville et surtout que la ville - comme terme générique-devienne enfin le sujet central de la politique, comme la question sociale le fut au siècle passé. Construire l'habitat en ville, dans l'acception étendue de ce mot, c'est rapprocher le peuple et son habitat des lieux partagés et du temps partagé de la démocratie. Le réinvestissement de la ville, comme concept, comme forme reconnue du monde contemporain est aussi la condition de la démocratie : le pouvoir du peuple suppose la ville comme condition et comme projet.
- Logement collectif, réflexion pour aujourd'hui et demain - Ronan Lacroix p. 6 Avant même qu'un projet architectural ne soit amorcé, les logements sont pour ainsi dire déjà dessinés. Ainsi, le travail de recherche est placé, dès le départ, en dehors de la question de l'habiter. Le projet se résume alors souvent à l'adaptation des modèles aux diverses contraintes, au sein d'une logique globale d'empilement des typologies, et à une recherche effrénée du spectaculaire en façade.Cette démarche, qui tend à réduire le logement à un produit standardisé et déconnecté du projet, a pour conséquence de placer au second plan deux éléments fondamentaux de l'habitat : l'habitant et le contexte existant.
- Foncier, construction, logement : statistiques et démocratie... - Patrick Bréaud p. 8 Toute statistique étant au service d'une politique, on peut se demander si le bourgeonnement, le désordre et les lacunes du « champ d'informations » concernant « foncier, construction et logement », ne traduisent pas au fond les hésitations, les incertitudes ou les renoncements des politiques publiques dans ce domaine.
- De la rénovation urbaine au renouvellement urbain : glissement sémantique ou nouvelle approche ? - Jeanne Slimani p. 11 Dix ans après le lancement du programme national de rénovation urbaine, un second chantier national est lancé pour répondre aux principales critiques du premier programme. Désormais, on ne parle plus de « rénovation », mais de « renouvellement » urbain qui privilégie une approche globale du quartier, et non pas, une intervention principalement axée sur le bâti. On sort d'une logique de « réparation urbaine » du cadre de vie, pour aller vers une banalisation des quartiers dans leur environnement, et leur inscription dans des dynamiques de développement plus larges.
- Le financement de la politique du logement : quel argent public au service de quel enjeu de construction et de réhabilitation - Pierre-René Lemas p. 14 Malgré une augmentation continue des interventions publiques, de nombreux besoins ne sont aujourd'hui pas satisfaits. Face à cette situation, dans un contexte où les ressources publiques consacrées au secteur du logement ne pourront pas augmenter, il est plus que jamais indispensable de s'assurer de l'efficience de l'intervention publique.
- Les effets de la loi Alur sur les rapports entre bailleurs et locataires : mythes et réalités - Débat entre Patrick Doutreligne et Henry Buzy-Cazaux p. 17
- Bilan du DALO : efficacité et limites du dispositif - René Dutrey p. 20 En matière de droit au logement opposable, et plus globalement de mal logement, face au renoncement, nous devons opposer l'indignation. L'indignation de constater que dans notre pays, un droit élémentaire, un droit fondamental, un droit inscrit dans la loi, celui d'avoir un toit au dessus de la tête, n'est pas respecté pour une partie, de plus en plus importante, de la population. Pourtant, avec une forte volonté politique, appliquer la loi Dalo, c'est possible.
- La métropole du Grand Paris face au défi du logement - Yannick Prost p. 23 Si la question du logement est un enjeu social sensible, elle prend un aspect aigu lorsqu'il s'agit de l'agglomération parisienne. L'asymétrie profonde entre l'offre et la demande entraîne une pénurie de logements et un coût excessif pour les ménages. En outre, la mauvaise répartition spatiale des logements et le malthusianisme des maires face aux nouvelles constructions entretiennent la ségrégation territorialisée dont les effets sociaux sont fondamentaux.
- Des enseignements tirés de l'expérience de voisins européens - Jacques Ténier p. 25 La persistance des difficultés, en dépit du montant élevé des dépenses budgétaires et fiscales consacrées aux politiques du logement, rend utile un franchissement des frontières. Les développements qui suivent invitent à réfléchir à l'intérêt de certains modes de fonctionnement peu ou pas expérimentés en France. Trois Etats sont choisis, l'Allemagne et le Royaume-Uni en tant que principaux partenaires de la France et les Pays-Bas, en raison de la satisfaction affichée par une majorité des Néerlandais quant à leurs conditions de logement, dans un pays où la densité moyenne de population est pourtant très élevée.
- La segmentation dans le logement social - Denise Royer p. 28 La segmentation territoriale, la constitution de grands ensembles urbains, est particulièrement accentuée en France. Dans la deuxième moitié du XXème siècle, le besoin de logements, dû à la croissance démographique de l'après-guerre et à l'arrivée des rapatriés d'Algérie, a entraîné la construction de quartiers HLM, là où le foncier était disponible, à l'écart du reste des agglomérations, sous l'impulsion de l'Etat et de municipalités volontaristes. A partir de la fin des années 1970, la paupérisation de ces quartiers s'est développée, avec la montée du chômage de masse, le départ progressif des classes moyennes, accentué par l'évitement scolaire, et la spirale à la baisse des attributions de logement dans ces quartiers, jusqu'à constituer des « ghettos urbains », des enclaves pauvres concentrant des familles immigrées en difficulté.
- Le logement dans les quartiers populaires - Claude Dilain p. 31 Le logement, et plus généralement l'habitat, constitue un enjeu majeur pour les quartiers populaires éligibles à la « Politique de la Ville ». Mal construits, mal entretenus, ils créent un cadre de vie de mauvaise qualité. L'image du quartier, de la « cité », de la « zone » voire de la ville, est ternie.Leur attractivité est faible et les habitants en souffrent quotidiennement, provoquant un sentiment d'exclusion. L'enjeu devient considérable si on prend en compte les interactions entre logement et écoles : la ghettoïsation d'un quartier a des répercussions fortes sur les établissements scolaires correspondants qui acquièrent alors une mauvaise réputation.
- Loger les SDF, au-delà de l'urgence : inventer des modes d'"habiter" - Anne Joubert p. 34 Malgré ses programmes successifs en faveur des SDF et les millions d'euros dépensés la France n'arrive pas à résoudre le problème de la grande exclusion et semble s'épuiser à tenter de vider un puits sans fond. Les solutions proposées ne sont plus adaptées à l'hétérogénéité des publics, à leur nombre, à leurs besoins et aux contextes national et international qui conduisent des milliers de personnes à la rue. Ainsi, il est temps de repenser en profondeur les dispositifs, les parcours, l'accompagnement social des personnes, d'innover et d'inventer de nouvelles formes « d'habiter ».
- Fiche pédagogique : La laïcité - Daniel Boitier p. 37
- La compagnie "Théâtre des turbulences" : quand le racisme ordinaire s'immisce dans le quotidien, mine de rien, comment lutter pour un meilleur vivre ensemble - EXEMPLE A SUIVRE p. 40 Indignée par une actualité qui nous montre au quotidien que le racisme ordinaire est toujours bien vigoureux, Stella Serfaty, comédienne et metteure en scène de la compagnie « Théâtre des turbulences », a souhaité reprendre son bâton de pèlerin, avec le spectacle Des bêtises de rien du tout… (créé en 2002), pour partager à nouveau avec de nombreux habitants, des idées de liberté d'être soi, d'exister, dans le lien à l'autre. Un théâtre engagé, citoyen et politique porteur d'idées humanistes qui, au-delà de l'utopie, sont plus que jamais nécessaires !