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Revue Revue d'économie industrielle Mir@bel
Numéro no 151, 3ème trimestre 2015
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • ‪Création des pôles de compétitivité et salaire des ingénieurs‪ - Claire Bonnard, Jean-François Giret, Philippe Lemistre p. 11-36 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La création des pôles de compétitivité en France a permis un investissement massif dans des projets de R&D dans certains territoires. S'appuyant sur le développement de synergie entre les entreprises, les centres de recherche et les établissements de formation, ces pôles devraient favoriser une politique de ressources humaines propice à l'innovation. Notre recherche propose d'examiner l'effet de la création de ces pôles sur le salaire des diplômés des écoles d'ingénieurs. Une méthode de « différence de différence » avec appariement est utilisée pour comparer les rémunérations des jeunes diplômés avant et après la création des pôles. Les résultats montrent des effets positifs de la création des pôles sur les salaires des jeunes ingénieurs, notamment lorsqu'ils travaillent dans la R&D.
    ‪The creation of competitiveness clusters in France has facilitated a massive investment in R&D projects in certain regions. ‪Based on the development of synergies between companies, research centers, and training institutions, these clusters should encourage a human resources policy conducive to innovation. Our research proposes to examine the effect of the creation of these clusters on the salaries of graduates from engineering schools. A difference-in-difference method including matching is used to compare graduate salaries before and after the creation of clusters. The results show the positive effects of the creation of the clusters on young engineers' salaries, especially when they work in R&D.
  • ‪L'affectation de la richesse créée : un des facteurs explicatifs du différentiel de compétitivité entre entreprises françaises et entreprises allemandes cotées‪ - Olivier Cretté, Eric Fimbel, Catherine Karyotis, Claude Ducouloux-Favard p. 37-69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article met en évidence le poids d'une combinaison de facteurs juridiques, culturels et comportementaux pour expliquer le différentiel de compétitivité des sociétés cotées en France et en Allemagne, à partir d'une comparaison des pratiques et d'une analyse complémentaire de cas symptomatiques. Les données empiriques montrent une radicale différence dans les structures et les pratiques de répartition de la richesse créée dans les entreprises cotées. En France, on enrichirait d'abord l'actionnaire, puis on affecterait à l'entreprise. En Allemagne, on mettrait d'abord en réserve pour investir, et on distribuerait aux actionnaires ensuite. Analysant les données et pratiques des sociétés cotées sur les indices SBF 120 et DAX 100, l'article montre que les effets de ces deux hiérarchisations sur le différentiel de compétitivité des entreprises sont durables.
    ‪This paper emphasizes a combination of legal, cultural, and behavioral factors in order to explain the competitiveness gap between French and German listed companies. We compare practices and study symptomatic cases. Empirical data show sharp differences in structures and the practices for spreading wealth within listed companies. In France, it is only after profits are distributed to shareholders that the company is considered; in Germany, profits are put aside before being distributed to shareholders. By analyzing the data and practices of companies listed on the SBF 120 and DAX 100 indexes, we conclude in this paper that these different practices have a sustained effect on the competitiveness gap.‪
  • ‪Structure de marché, incitations à investir et réglementation dans le secteur des télécommunications en Afrique subsaharienne‪ - Mathurin Founanou p. 71-99 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans cet article, nous analysons la structure optimale du marché dans le secteur des télécommunications dans le cadre du processus de privatisation et de libéralisation. Dans de nombreux pays en Afrique subsaharienne, les marchés des télécommunications ont été ouverts à de nouveaux opérateurs pour instaurer la concurrence. Le gouvernement peut contrôler l'entrée de nouveaux opérateurs en vendant aux enchères les droits d'exploitation. Deux situations sont concevables à l'issue de la procédure : un régime de monopole ou un régime oligopolistique. Nous mettons en évidence les effets des politiques de réglementation dans chaque situation en l'absence et en présence de la corruption du régulateur. Nous montrons que l'amélioration du bien-être social dépend des décisions d'investissement des entreprises, de l'intensité de la concurrence et du coût des fonds publics.
    ‪In this article, we analyze the optimal market structure in the telecommunications sector within the framework of privatization processes and of liberalization. In many countries in sub-Saharan Africa, telecommunications markets were opened to new operators to introduce competition. The government can control the entry of the new operators by auctioning the right to operate. We explore two possible outcomes of the decision to open the market in this way: monopoly and oligopoly. We highlight the effects of the regulation policies of the two contexts in the absence of and with the presence of corruption on the part of the regulator. We show that increases in social welfare depend on investment decisions, the strength of competition within a given sector, and the cost of public funds.‪
  • ‪Effets des innovations technologiques et organisationnelles sur la productivité : une extension du modèle CDM‪ - Olfa Hajjem, Pierre Garrouste, Mohamed Ayadi p. 101-125 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de ce papier est d'étudier l'efficacité de l'activité d'innovation des entreprises françaises, à partir des Enquêtes Communautaires sur l'Innovation 2006. Nos résultats suggèrent, en premier lieu, que les décisions d'investir en R&D et d'acquérir des machines et des logiciels dépendent de l'exposition de l'entreprise à la concurrence internationale, de son recours à la protection par les droits de propriété, de sa taille et de l'impulsion par la demande. Les montants investis sont déterminés par l'appartenance à un groupe, la coopération technologique, les sources d'information et le financement public. En deuxième lieu, il est avéré que les différents types d'innovation (en produit, en procédé, organisationnelle et en marketing) ne sont pas déterminés de la même manière et qu'il y a une interdépendance et une simultanéité entre les innovations technologiques et non technologiques. En troisième lieu, nos résultats montrent que les innovations surtout en procédés, organisationnelle et en marketing ont des effets significatifs et positifs sur la productivité des entreprises françaises. Les innovations en produit et en procédé favorisent davantage la productivité si elles sont accompagnées par des innovations organisationnelles et en marketing et vice versa.
    ‪The aim of this paper is to study the performance of French companies' innovation activity with data from the 2006 Community Innovation Survey. ‪Our results suggest, first, that decisions to carry out R&D and to acquire equipment and software depend on the company's exposure to international competition, appropriability conditions, and demand pull, as well as on its size. The amounts invested in R&D are determined by group membership, technology cooperation, information sources, and public funding. Second, we found that different types of innovation are not determined in the same way and that there is an interdependence and simultaneity between technological and non-technological innovations. Third, our results show that process, organizational, and marketing innovations have a significant positive effect on French firms' productivity. Product and process innovations promote better productivity if they are accompanied by organizational and marketing innovations and vice versa.
  • ‪Brevet et innovation : comment restaurer l'efficience dynamique des brevets ?‪ - Christian Le bas, Julien Pénin p. 127-160 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La justification habituelle du brevet d'invention est basée sur ses bonnes propriétés dynamiques. Au prix d'une inefficience statique, le brevet incite les entreprises à innover et à diffuser leurs connaissances et donc encourage l'innovation et accroît le bien-être à long terme. Ce travail, basé sur une revue de la littérature récente, montre que le brevet peut pourtant avoir un impact négatif significatif sur la dynamique d'innovation. Nous montrons que cela est dû, non pas aux propriétés intrinsèques du système de brevet, mais plutôt à certaines de ses dérives qui font qu'un trop grand nombre de brevets sont délivrés dans certains secteurs et que l'information brevet peut être de mauvaise qualité. Lorsque ces deux éléments sont combinés, ils expliquent en grande partie les problèmes générés par les systèmes de brevet contemporains tels que le « hold-up » (les « trolls de brevet »), la tragédie des anticommuns (« royalty stacking ») et les coûts de transaction élevés sur les marchés des technologies. Nous concluons en discutant des réformes qui permettraient de faire en sorte que le brevet redevienne pleinement un instrument d'efficience dynamique.
    ‪The main rationale of the patent system is based on its dynamic efficiency. ‪By providing firms with incentives to invest in R&D and to disclose their knowledge, patents encourage innovation and increase social welfare in the long run. In this work, which reviews the most recent literature on patents, we show that patents can have a significant negative impact on the dynamics of innovation. We show that this is not due to the intrinsic properties of the patent system but to some of its recent evolutions that mean that, nowadays, too many patents are granted in some industries and that patent information is bad. The combination of those two elements explains most of the problems induced by modern patent systems such as hold up (patent trolls), anti-commons (royalty stacking), and high transaction costs in markets for technology. We conclude by discussing patent reforms that could solve those problems and ensure that the patent system once again becomes an instrument of dynamic efficiency.