Contenu du sommaire : L'ONU
Revue | Après demain |
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Numéro | no 35, juillet 2015 |
Titre du numéro | L'ONU |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'ONU et la gouvernance globale - entre rêve et réalité - Pascal Lamy p. 3 Soixante-dix ans après l'adoption de la Charte qui la créa, l'ONU navigue inconfortablement entre rêve et réalité. Le rêve : une organisation de gouvernance universelle capable d'assurer la paix, elle-même produit de progrès humains, économiques, sociaux et désormais environnementaux qui impliquent un pouvoir politique global, à la mesure de la cité qu'est devenue notre planète. La réalité : un « machin » qui emploie 100 000 personnes (hors Casques bleus), plus souvent critiqué pour son impuissance que célébré pour ses succès.
- L'incendie planétaire. Que fait l'ONU ? - Alain Dejammet p. 6 Personne n'a vraiment cru à la « Fin de l'Histoire », un univers aplati par la déferlante de la connexion pour tous, où chacun pratiquerait la démocratie, la culture bio, le culte de soi ... et s'ennuierait à mourir. Mais on n'imaginait pas encore qu'aux vieilles querelles, s'ajouteraient le choix des tribus et la folie assassine des fous de Dieu. Que fait la police, c'est à dire l'ONU ?
- Les fonctions symboliques de l'ONU - Frédéric Ramel p. 10 L'ONU fait plus que contribuer à une régulation des conduites étatiques, notamment dans le domaine de la sécurité internationale. Elle promeut un ordre fondé sur des règles de droit tout en diffusant un ensemble de représentations collectives ayant comme but de fabriquer du commun. À partir de signes partagés - comme un drapeau, un emblème, un protocole, des déclarations solennelles - toute organisation cherche à construire l'image d'une communauté solidaire qui exerce en retour des effets de discipline sur ses membres.
- L'ONU et la gouvernance économique mondiale - Christian De Boissieu p. 12 Il existe un écart entre, d'un côté, l'élargissement des compétences économiques de l'ONU et des institutions dans son orbite, et, de l'autre, les limites persistantes de leur contribution à l'établissement d'une gouvernance économique mondiale digne de ce nom et à la hauteur des défis à relever.
- Multilatéralisme et puissances - François Nicoullaud p. 15 L'imposante machine multilatérale mise en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale peut être vue avec un regard désabusé, comme toujours instrumentalisée par les mêmes puissances, au service de leurs propres visées, bien qu'elles ne soient pas forcément égoïstes. Ainsi en va-t-il du droit et de la puissance dans le monde multilatéral. Étroitement imbriqués, cherchant à peser l'un sur l'autre, mais à la fin des fins, avec sans doute un avantage à la puissance.
- Conseil de sécurité et droit de veto - Bernard Goury p. 17 Au sein du pacte onusien démocratique, fondé sur l'égalité souveraine des États, le Conseil de sécurité, lui, est conforme au réalisme classique : le maintien de la paix est assuré d'abord par les membres permanents du Conseil donc, comme à l'issue de beaucoup de conflits, par la concertation entre vainqueurs, chacun dispose d'un droit de veto. Le droit de veto est critiquable, que l'on se place sur le terrain de l'efficacité ou sur celui de la représentativité.
- Le serpent de mer de la réforme du Conseil de Sécurité - Jean-Pierre Dubois p. 20 70 ans après la naissance de l'ONU, le décalage est immense entre l'état du monde et sa représentation institutionnelle onusienne figée, pour l'essentiel, depuis 1945. Deux grandes questions sont au cœur de négociations entamées... en 1979 : la contradiction entre égalité des États membres et inégalité des puissances réelles ; l'adaptation du compromis de 1945 au monde du XXIe siècle.
- Les "G" et l'archipel de la gouvernance mondiale - Bertrand Badie p. 21 La gouvernance par les « G » est un formidable instrument de conservatisme : dans le principe et la méthode, puisqu'elle confirme des puissances passées. Dans les résultats aussi puisque la pratique a montré qu'elle ne peut fonctionner que par le biais d'une connivence molle appelant au statu quo, ou par le jeu de l'exclusion. Enfin, elle concurrence, voire occulte, le multilatéralisme, là où il est essentiel au contraire de le conforter. L'échec de cette diplomatie de club dérive de la volonté forte de bloquer les transformations du système international : se concerter entre puissants reste nécessaire ; le faire dans l'ignorance des nouveaux paramètres du monde est catastrophique.
- ONU sans force, en panne de Paix et de Démocratie - Alain Joxe p. 23 On est arrivé au bout de la possibilité de maintenir une mystification : l'idée que les États luttent encore stratégiquement pour maintenir leur rôle social et la paix. Leur résistance n'est que de tactique et communication. La croissance générale de l'inégalité, avec ses massacres, est la cause finale ou même le but des doctrines de répression étatique. Une nouvelle ONU devra donc, sous peine de mort, surgir contre tous ces défis.
- Le cadre juridique de l'action des Casques bleus - Menent Savas Cazala p. 27 L'ONU, qui se voit transformée en gendarme universel de la paix, se lance dans de multiples opérations en ayant ni l'expérience ni les moyens nécessaires pour intervenir dans les crises de l'après Guerre froide. Les opérations de maintien de la paix se situent dans une zone grise entre la paix et la guerre, et ces ambiguïtés nécessitent l'élaboration d'un cadre juridique clair et prévisible pour assurer une meilleure efficacité.
- L'ONU et les ONG : l'exemple d'ATD Quart Monde - Xavier Godinot p. 29 Depuis 1991, ATD Quart Monde a obtenu le statut d'organisme consultatif de catégorie générale auprès du Comité économique et social des Nations unies, qui lui permet d'être informé et invité aux consultations dans de nombreux domaines de compétences de l'ONU.
- L'ONU et les droits de l'homme - Rachel Lucas et Rebecca Mignot-Mahdavi p. 33 Si l'étude des organes et mécanismes universels de protection des droits de l'homme met en lumière des outils importants de protection onusienne des droits de l'homme, leur efficacité peut être mise en doute lorsqu'ils sont comparés à la protection offerte par les systèmes régionaux, notamment juridictionnels.
- L'ONU face à l'enjeu de la protection de l'environnement : les flux et reflux de la coopération multilatérale - Sandrine Maljean-Dubois p. 36 En 1992, les Nations unies organisaient la Conférence sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro, deuxième grande conférence de l'ONU sur ces questions après celle de Stockholm en 1972. Qu'en dire aujourd'hui, plus de 20 ans plus tard, et trois ans après la Conférence onusienne anniversaire « Rio+20 » ?
- Charte des Nations unies - p. 40