Contenu du sommaire : Grammaticalization and (Inter)Subjectification in African languages

Revue Africana Linguistica Mir@bel
Numéro No 18, 2012
Titre du numéro Grammaticalization and (Inter)Subjectification in African languages
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Grammaticalization and (Inter)Subjectification in African languages

    accès libre
    • Grammaticalization and (inter) Subjectification in African languages - Devos M., Van der Wal J. p. 3
    • Grammaticalization and subjectification in the semantic domain of possibility in Kirundi (Bantu, JD62) - Bostoen K., Mberamihigo F., Schryver G.-M. de p. 5-40 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le présent article est la première étude systématique de l'expression de la possibilité en kirundi, plus précisément de ses marqueurs verbaux. La possibilité est considérée traditionnellement comme un des components principaux du domaine sémantique de la modalité. L'approche onomasiologique de ce sous-domaine de mode a résulté dans l'identification de quatre marqueurs verbaux de potentialité, c'est-à-dire les auxiliaires -bâsh-et -shóbor-, le semi-auxiliaire -shóbok-et l'affixe TAM -oo-. Ces quatre marqueurs de possibilité manifestent différents degrés de grammaticalisation suivant la série du verbe complet > auxiliaire > affixe. La grammaticalisation dans le domaine structurel semble être corrélée au changement sémantique, dans et hors du domaine sémantique de la possibilité. Les verbes relatés -shóbor-et -shóbok-, qui n'ont plus ou peu d'usages lexicaux, couvrent entièrement le domaine sémantique de la possibilité contrairement à -bâsh-qui retient des usages lexicaux clairement différents (‘ être actif, être en bonne santé') et qui exprime seulement la possibilité inhérente aux participants. L'affixe de conjugaison -oo-, couvrant le domaine sémantique de la possibilité dans son entièreté et ayant développé d'autres valeurs modales et non modales, manifeste la généralisation sémantique la plus avancée. En outre, -oo-a subi la subjectivation la plus forte dans le domaine sémantique de la possibilité et a même développé différents usages intersubjectifs. Par conséquent, le marqueur de possibilité le plus grammaticalisé en kirundi a non seulement subi la généralisation sémantique la plus forte, mais sa valeur sémantique est aussi la plus (inter) subjectivée.
      This article is a first systematic study of the expression of possibility in Kirundi, more specifically of its verbal markers. Possibility is traditionally seen as one of the core components of the semantic domain of modality. The onomasiological approach of this modal sub-domain has resulted in the identification of four verbal potential markers, i. e., the auxiliaries -bâsh- and -shóbor-, the semi-auxiliary -shóbok-, and the TAM affix -oo-. These four markers of possibility manifest different degrees of grammaticalization along the full verb > auxiliary > affix cline. Grammaticalization in the structural domain seems to be correlated with semantic change, both within and beyond the semantic domain of possibility. The related verbs -shóbor- and -shóbok-, which have no or little remaining lexical uses, cover the entire semantic domain of possibility in contrast to -bâsh- which has still clearly distinct lexical uses (‘ to be active, to be healthy') and only conveys participant‑inherent possibility. The inflectional affix -oo-, covering the entire domain of possibility and having developed other modal and non-modal meanings, manifests the most advanced semantic generalization. Moreover, -oo- underwent the strongest subjectification within the semantic domain of possibility and even developed different intersubjective uses. Hence, the most grammaticalized marker of possibility in Kirundi not only underwent the strongest semantic generalization, but its meaning is also the most (inter) subjectified.
    • -ile and the pragmatic pathways of the resultative in Bantu Botatwe - Crane T.M. p. 41-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le suffixe -ile, commun dans les langues bantu, présente dans de nombreuses langues et particulièrement dans les langues du groupe appelé Bantu Botatwe, des problèmes interprétatifs complexes. Ces dernières langues, tout en montrant que le suffixe a suivi une trajectoire de grammaticalisation assez commune, allant du résultatif à l'antérieur, au perfectif ou au passé simple, montrent aussi que le suffixe y assume de nombreuses fonctions dans la structure informative. Ainsi en totela (K41), le suffixe assume un rôle essentiel pour la pertinence du discours, alors qu'en tonga (M64), sa présence contredit ou corrige une proposition du contexte discursif. Le présent article soutient l'hypothèse selon laquelle ces fonctions et toutes celles que présente -ile dans le groupe Bantu Botatwe, peuvent être dérivées à partir d'une origine résultative et que, pour la reconstruction sémantique de -ile en bantu, il devrait être tenu compte de la nature pragmatique et structurante du résultatif lui-même.
      The Bantu suffix -ile, common across Bantu, has intricate interpretive patterns in many languages, and especially in the languages in the group known as Bantu Botatwe. While showing evidence for the common grammaticalization pathway from resultative to anterior to perfective or simple past, the -ile suffix in these languages also has numerous information-structuring functions. For example, in Totela (K41), the suffix is crucially linked with discourse relevance, while in Tonga (M64), it contradicts or revises a proposition in the discourse context set. This paper argues that these and all other functions seen with -ile in the Bantu Botatwe languages can be derived from a resultative origin, and that the pragmatic, information‑structuring nature of the resultative itself should be taken into account in semantic reconstructions of the -ile suffix in Bantu.
    • Bantu DO/SAY polysemy and the origins of a quotative in Shangaci - Devos M., Bostoen K. p. 97-132 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article décrit la variabilité fonctionnelle du verbe -ira en shangaci et tente d'en définir le sémantisme lexical. Synchroniquement, le verbe -ira doit plutôt être considéré comme un «verbe quotatif » , mais l'étude comparative montre qu'à l'origine il s'agissait d'un verbe d'action générique. L'hypothèse avancée est que son usage fréquent dans le discours rapporté peut mener à une polysémie faire/ dire et même le transformer en un verbe déclaratif générique.
      This paper describes the functional versatility of the verb -ira in Shangaci and tries to define its lexical semantics. Synchronically the verb -ira is best regarded as a quotative verb but comparative research indicates that its origins lie in a generic action verb. It is shown that frequent use in a reported discourse construction can lead to do/ say polysemy and can even result in a semantic change to a generic speech verb.
    • The expression of epistemic modality in Ewe - Gbegble N., Nuyts J. p. 133-168 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article présente une étude descriptive des moyens d'exprimer la modalité épistémique en ewe parlé standard (Kwa, Niger-Congo).
      This paper offers a descriptive study of the means of expressing epistemic modality in spoken standard Ewe (Kwa, Niger-Congo).
    • Clause-final negative markers in southeastern Bamana dialects: a contact-induced evolution - Idiatov D. p. 169-191
    • Semantic-pragmatic change in Bantu -no demonstrative forms - Nicolle S. p. 193-233 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      On trouve, dans plusieurs langues bantu, des démonstratifs constitués d'un accord de classe nominale et d'un radical démonstratif de type -no, ou d'une forme phonologiquement similaire. Le radical * nó, marquant la proximité du locuteur, a été reconstruit en proto-bantu. Dans une étude portant sur 99 langues bantu, tous les démonstratifs en -no indiquent une plus grande proximité par rapport au locuteur que tout autre démonstratif attesté dans chacune des langues. Dans cet article, j'étudie un ensemble de sens additionnels associés aux démonstratifs en -no dans différentes langues, ainsi que la perte, totale ou partielle, de son sens spatio-déictique. Ces différents sens sont corrélés à des différences dans leur portée sémantico-pragmatique qui va d'une entité à une proposition et, enfin, à une unité discursive plus large. Ils sont ensuite analysés comme représentant différentes étapes évolutives dans un processus diachronique.
      Demonstrative forms consisting of a noun class concord plus a demonstrative root -no (or a phonologically very similar form) are found in a number of Bantu languages. The root *-nó indicating proximity to the speaker has been reconstructed for Proto-Bantu, and in a survey of 99 Bantu languages almost all of the -no demonstrative forms indicate a closer degree of proximity to the speaker than any of the other demonstratives attested in each language. In this paper, I consider a range of additional meanings associated with -no demonstrative forms in various languages, and the loss (partial or complete) of spatial-deictic meaning. These changes are correlated with differences in semantic-pragmatic scope (from scope over an entity, through scope over a proposition, to scope over a larger discourse unit), and will be analysed as examples of different stages in a diachronic process.
    • Space, time, condition: grammaticalisation of a demonstrative in Makhuwa - van der Wal J. p. 235-259 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article décrit les divers contextes dans lesquels le démonstratif éloigné de classe 16 ‘vale' est employé en makhuwa. La diversité synchronique de sa distribution suggère que le pronom a suivi un développement diachronique du type suivant : à partir d'un démonstratif locatif, il a glissé du domaine spatial au domaine temporel comme indicateur d'une séquence temporelle pour ensuite devenir un marqueur de l'hypothétique dans certaines propositions conditionnelles. Un résultat supplémentaire de ce processus de grammaticalisation pourrait être l'emploi de vale dans des contextes qui paraissent marquer la supposition.
      This paper describes the various contexts in which the Makhuwa class 16 distal demonstrative vale is used. The synchronic diversity in the distribution of vale suggests a diachronic development of vale from a locative demonstrative, via the temporal domain and indicating a temporal sequence, to a marker of hypotheticality in certain conditional clauses. An additional influence on this grammaticalisation process may be the use of vale in contexts that seem to mark supposition.
    • Concurrence entre critères morphologiques et critères sémantiques dans les accords de classe : le cas du jóola banjal - Bassène A.C. p. 261-277 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans beaucoup de langues à classes, seul est attesté l'accord morphologique entre le nom et ses déterminants ou entre le nom et le verbe. En jóola banjal (langue atlantique parlée au Sénégal) ce phénomène est attesté, mais il existe des conditions particulières dans lesquelles le critère sémantique l'emporte sur le critère morphologique. Cette présentation vise donc à présenter en détails cette situation de concurrence entre accord morphologique et accord sémantique tout en faisant un inventaire qui s'efforce d'être exhaustif des noms qui présentent ces particularités.
      Many noun class languages display morphological agreement between the noun and its modifiers or between the noun and the verb. In Jóola Banjal (an Atlantic language spoken in Senegal) this phenomenon is also attested but there are instances where semantic criteria overrule morphological ones. This paper describes in detail the competition between morphological and semantic agreement in Jóola Banjal and presents an exhaustive inventory of the nouns that take part in it.
    • The development of copulas in Kol - Henson B.J. p. 279-314 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En kol, une langue du bantu classée A80, la copule de base est bò. C'est un réflexe du proto-bantu * bá signifiant «habiter, être, devenir » . Toutefois, en plus de bò, le kol atteste quatre autres copules : jì, mé, ndé et túg. L'article étudie comment la classe lexicale ‘ copule' est définie en kol, comment l'espace sémantique et les fonctions syntaxiques sont répartis entre ces cinq copules et comment ces dernières se sont développées. Il est intéressant de noter que les évolutions qui ont conduit à ces copules novatrices ont eu d'autres aboutissements dans certaines langues voisines (Heath 2003a, b et Beavon 1983, 1991).
      The basic copula bò in Kol, a Narrow Bantu (A80) language, is a descendant of the Proto-Bantu * bá meaning ‘ dwell, be, become.' However, in addition to this copula, Kol has an additional four copulas : jì, mé, ndé and túg. This paper will discuss how the lexical class ‘ copula' is defined for Kol, how the semantic space and syntactic functions are divided between these five copulas, and how these copulas have developed. Interestingly, the development paths that led to these innovative copulas in Kol have resulted in other possibilities in neighboring languages (Heath 2003a, b and Beavon 1983, 1991).
    • Tone cases in Otjiherero: head-complement relations, linear order, and information structure - Kavari J.U., Marten L., Van der Wal J. p. 315-353 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'otjiherero a un système de flexion tonale du nom appelé ‘ cas tonals'. Ce système permet de différencier les noms selon le contexte syntaxique, notamment les cas qu'on appelle ‘ complément' et ‘ par défaut'. Les noms marqués comme cas ‘ complément' ne se trouvent qu'immédiatement après le verbe et seulement dans un sous-ensemble d'aspects verbaux. Le groupe de noms qui peuvent prendre le cas ‘ complément' inclut des objets directs et indirects, des noms adverbiaux, des sujets anticipés et des sujets postposés au verbe. On rencontre donc le cas ‘ complément' avec différents noms, indépendamment de leur fonction grammaticale, du moment qu'ils sont placés immédiatement après le verbe. Il existe deux arguments qui permettent de montrer que le système est (historiquement) lié à la structure informative. Tout d'abord, on ne trouve pas de cas ‘ complément' dans les propositions relatives ou avec les noms déplacés par dislocation. Ensuite, les noms qui suivent un verbe au négatif factitif-habituel peuvent être marqués, soit comme cas ‘ complément', soit comme cas ‘ par défaut', selon qu'ils sont focalisés ou non. À partir de la fonction et de la distribution des cas ‘ complément', l'article suggère qu'il existe un parallélisme étroit entre le système de cas tonals et le système d'alternances conjoint-disjoint qu'on trouve en tswana. Les deux systèmes impliquent un marquage prosodique, ne s'observent qu'à certains temps, marquent la relation entre un verbe et le nom qui le suit immédiatement indépendamment de sa fonction grammaticale, sont limités à un domaine structurel comme la proposition et sont liés à la focalisation et à la structure informative. L'article ne propose pas de reconstruction détaillée, mais il suggère que les deux systèmes, celui des cas tonals et celui de l'alternance conjoint-disjoint, sont des exemples de structure informative grammaticalisée. L'étroite similarité entre les deux systèmes permet de penser qu'ils ont une fonction commune et peut-être même une origine historique commune.
      Otjiherero has a system of tonal nominal inflection, or ‘ tone cases', through which nouns in different syntactic contexts are distinguished, including the so-called ‘ complement' and ‘ default' cases. Complement case marked nouns are found only when immediately following the verb, and only in a subset of tense-aspects, and the set of nouns which can take complement case includes direct and indirect objects, adverbial nouns, raised subjects and inverted subjects. Complement case is thus found on different nouns irrespective of grammatical function, as long as they are placed immediately after the verb. In addition, there are two pieces of evidence to show that the tone case system is (historically) related to information structure. First, complement case is not found in relative clauses or on dislocated nouns, and second, nouns following a verb in the negative factive-habitual tense can take either default or complement case depending on whether the noun is in focus. Based on the function and distribution of complement cases, the paper proposes that there is a close parallel between tone cases and verbal conjoint-disjoint alternations such as found in Tswana. Both systems involve prosodic marking, are only found with some tenses, mark the relation between a verb and an immediately following nominal irrespective of grammatical function, are restricted to structural domains such as clauses, and are related to focus and information structure. While the paper does not present a detailed reconstruction, it proposes that both tone cases and conjoint-disjoint systems are instances of grammaticalised information structure, and that the close similarities between the systems are indicative of a common function, and possibly of common historical origin.
    • La diphtonguaison dans les langues bantu B70-80 (Bandundu, RDC) : typologie et classification historique - Muluwa J.K., Bostoen K. p. 355-386