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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 149, décembre 2016
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'équivalent patrimonial des droits à la retraite en France : Méthodologie et mesure à partir de l'échantillon inter-régime de retraités - Christophe Daniel, Jesus Herell Nze Obame, Bruno Séjourné, Anne Lavigne, Christian Tagne, Stéphane Mottet p. 5-45 accès libre avec résumé
    L'objectif de cet article est de développer une mesure de l'équivalent patrimonial des droits à retraite des assurés à la retraite avec les données de l'Échantillon Inter-régime de Retraités (EIR) de 2008. Contrairement aux données des enquêtes Patrimoine, les EIR fournissent une information exhaustive sur les conditions de liquidation des droits acquis par les assurés affiliés à l'ensemble des régimes de retraite et exposés aux réformes des retraites. Au niveau agrégé, avec un taux d'actualisation à 2 %, le montant total des engagements envers l'ensemble des retraités de tous les régimes de retraite s'élève à 4 765 milliards d'euros, soit 23,5 années de prestations de droits directs versées en 2008. Au niveau microéconomique, l'ampleur des engagements envers les assurés à la retraite varie d'un régime à l'autre et dépend de l'âge de liquidation, du sexe, et des conditions de liquidation qui, jusqu'en 2008, sont différentes entre les régimes des salariés du privé et ceux de la fonction publique.
  • Les propriétés dynamiques et de long terme du modèle ThreeME : Un cahier de variantes - Gaël Callonnec, Gissela Landa Rivera, Paul Malliet, Aurélien Saussay, Frédéric Reynès p. 47-99 accès libre avec résumé
    ThreeME est un modèle macroéconomique d'équilibre général calculable multisectoriel d'inspiration néo-keynésienne, conçu pour évaluer les impacts macroéconomiques des politiques publiques, notamment énergétiques et environnementales. Cet article propose une analyse des propriétés dynamiques et de long terme du modèle ThreeME. Plusieurs variantes ont été conduites : une modification du prix du pétrole, des cotisations employeurs, de la TVA, des investissements publics ou encore l'introduction d'une taxe carbone. Pour chacune d'entre elles, nous montrons l'impact de la spécification de l'équation de salaire (en comparant les résultats simulés avec une courbe Wage Setting et de Phillips). Nous comparons aussi les résultats de ThreeME avec ceux du modèle MESANGE ainsi que deux versions de ThreeME (version standard et hybride).
  • Travail rémunéré et travail domestique : Une évaluation monétaire de la contribution des femmes et des hommes à l'activité économique depuis 30 ans - Hippolyte d'Albis, Carole Bonnet, Julien Navaux, Jacques Pelletan, Anne Solaz p. 101-130 accès libre avec résumé
    À l'aide des Comptes de transferts nationaux, cet article quantifie les évolutions par âge et par sexe de la production domestique et des revenus du travail rémunéré en France sur la période 1985-2010. Il montre que si la participation plus importante des femmes au marché du travail a permis d'accroître leur contribution dans les revenus du travail rémunéré, leur contribution à la « production globale », définie comme la somme des revenus du travail rémunéré et de la production domestique « monétisée » au salaire minimum, a peu augmenté sur la période (passant de 43 % à 46 % entre 1985 et 2010 pour les femmes de 25 à 55 ans). Cette stabilité s'explique par les évolutions relatives des temps de travail rémunéré et domestique des femmes et des hommes. Les heures annuelles sur le marché du travail ont baissé pour les deux sexes, mais cette tendance à la baisse a été en partie compensée pour les femmes par une participation accrue. Parallèlement, ces dernières se sont massivement désengagées de la sphère domestique, les hommes n'ayant modifié que marginalement leur implication domestique. Le temps de travail total des femmes a ainsi plus baissé que celui des hommes tout en lui demeurant supérieur. Néanmoins, une heure de production domestique étant par hypothèse moins « valorisée » qu'une heure de travail rémunéré, ces évolutions n'ont finalement pas modifié la contribution des femmes à la « production globale ».
  • Commerce vertical et propagation des chocs de prix : Le cas de la zone euro - Marion Cochard, Guillaume Daudin, Sandra Fronteau, Christine Rifflart p. 131-166 accès libre avec résumé
    La décomposition des chaînes de valeur internationales est un aspect important de la mondialisation. Partant d'une hypothèse d'inflation par les coûts, nous examinons la propagation des chocs d'offre sur les prix à partir des tableaux Input-Output mondiaux. Le modèle de Leontief adapté dans le cadre d'une économie monde nous permet d'analyser empiriquement l'impact de chocs de change et de productivité sur la zone euro et sur le reste du monde lorsque ces chocs émanent de la zone euro. Nous montrons que la diffusion des chocs opère principalement au premier tour et dépend de la part des inputs importés dans la production ou les exportations. En outre, les chocs de change sont en partie compensés par une modification des prix des inputs ce qui, en cas d'appréciation, limite la perte de compétitivité. L'ampleur de cette compensation n'est pas négligeable et elle est d'autant plus élevée que les pays de la zone euro sont ouverts. Elle est ainsi plus forte pour l'Allemagne (avec une élasticité des prix d'exportation à un choc de l'euro de -9 %) que pour la France (-8 %). L'impact des chocs de productivité est plus important que celui des chocs de change en raison d'un effet de résonance domestique avant leur diffusion internationale. Parmi les grands pays, l'Allemagne est celui qui bénéficie le plus des chocs positifs de productivité émanant des PECO hors zone euro : dans ce cas, l'élasticité de ses prix d'exportation est de 6 % contre 2,5 % pour la France.
  • L'arbitrage entre le salariat et le travail indépendant au prisme des théories de la firme : Une analyse économique des pratiques de CROWDWORKING - Bernard Baudry, Virgile Chassagnon p. 167-189 accès libre avec résumé
    Cet article s'intéresse à une nouvelle forme d'organisation du travail, le crowdworking. Cette expression désigne le travail réalisé à partir de plateformes en ligne qui permettent à des individus d'accéder (via internet) à des organisations (ou à des individus) pour résoudre des problèmes spécifiques et offrir des produits et des services en échange d'une rémunération. Notre problématique consiste à s'interroger sur le potentiel de développement de cette pratique et à repérer les enjeux que le crowdworking met en exergue pour l'analyse économique. Pour ce faire, nous analysons la question de l'arbitrage entre le salariat et le travail indépendant au prisme des grandes théories de la firme en distinguant deux catégories de plateformes, celles qui font appel à du travail peu qualifié et celles qui mobilisent du travail qualifié. Nous montrons que la théorie économique permet de dégager trois variables de cet arbitrage : la nature des actifs humains engagés, la séparabilité des tâches, et la nature des connaissances. L'étude de ces trois variables donne à voir une dynamique d'organisation du travail qui devrait, en principe, rester favorable au salariat donc à l'entreprise.