Contenu du sommaire : Etrangers : la mise à l'écart

Revue Politix Mir@bel
Numéro vol. 18, no 69, mars 2005
Titre du numéro Etrangers : la mise à l'écart
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etrangers : la mise à l'écart

    accès libre
    • L'application du droit des étrangers en préfecture - Alexis Spire p. 11 accès libre avec résumé
      L'objet de cet article est d'appréhender les relations entre l'État et les étrangers à une époque où l'immigration ne constitue pas un enjeu du débat public. De 1945 à 1975, le cadre législatif régissant l'entrée et le séjour des étrangers en France reste stable et une part importante de la politique migratoire se décide aux guichets des préfectures, à l'abri de tout contrôle extérieur : à l'époque, ni les avocats, ni les associations n'interviennent dans le huis clos qui se noue entre l'administration et les étrangers. Les fonctionnaires de préfectures sont en permanence amenés à reformuler les règles de droit, les circulaires et les normes administratives, selon leur trajectoire et leur position hiérarchique. Au-delà de ces différences, ils partagent un ethos préfectoral qui structure les pratiques d'attribution de titres et influence les conditions d'intégration des étrangers dans la société d'accueil.
    • Etre interné au Larzac. La politique d'assignation à résidence surveillée durant la guerre d'Algérie (1958-1962) - Marc Bernardot p. 39 accès libre avec résumé
      Durant la guerre d'Algérie, le ministère de l'Intérieur a procédé à l'internement dans des camps de 14 000 Français algériens suspectés de soutenir les forces rebelles du FLN. Les centres d'assignation à résidence surveillée sont créés en 1958 et fermés en 1962. L'étude des archives de la Sûreté nationale, qui assure la gestion de ces centres, montre comment leur conception s'intègre dans une tradition policière de l'internement des populations jugées dangereuses, et qui date de la première guerre mondiale. Ces camps constituent un laboratoire d'une militarisation de la question immigrée et annoncent la généralisation actuelle de l'approche sécuritaire des migrations.
    • Personnel et internés dans les camps français de la guerre d'Algérie. Entre stéréotypes coloniaux et combat pour l'indépendance - Sylvie Thénault p. 63 accès libre avec résumé
      Cet article s'intéresse aux camps français de la guerre d'Algérie. En métropole comme en Algérie, ces camps ont été gérés avec un pragmatisme conduisant à la limitation du personnel embauché et recruté pour la direction, l'encadrement et la surveillance des internés. Seuls les soldats moniteurs d'action psychologique en Algérie et les civils chargés de l'action sociale dans les camps métropolitains, pendant l'un de l'autre, ont été choisis sur des critères témoignant de l'intérêt porté par les autorités à la réussite de leur mission : enrayer l'adhésion des internés à la cause du FLN. Cette conception de l'interné comme un être manipulable, cependant, est contredite par les actions de résistance et d'opposition des internés à l'intérieur des camps. En métropole, ils participent ainsi aux combats menés à l'extérieur par le FLN, tandis qu'en Algérie, siège de la guerre, ils sont fragilisés et victimes de traitements dégradants pouvant aller jusqu'aux sévices ou à la mort.
    • Le son de la guerre. Expériences africaines de l'errance, des frontières et des camps - Michel Agier p. 83 accès libre avec résumé
      Cet article examine la formation d'espaces et de modes de vie liés à la guerre, à la fuite et au confinement des personnes déplacées et réfugiées dans les espaces humanitaires. Camps de réfugiés, zones de transit, camp de déplacés et « villages » de réfugiés, ces espaces sont mis en réseau par les circulations des personnes qui fuient des situations de guerre et de violence. À partir d'une enquête auprès des réfugiés et déplacés internes en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria, on s'interroge sur les changements culturels durables engendrés par l'expérience des personnes qui ont fui durant près de quinze ans le « son de la guerre ».
    • Eléments pour une sociologie de l'exil - Smaïn Laacher p. 101 accès libre avec résumé
      Est-on encore dans une sociologie de l'immigration quand les populations qui sont étudiées par cette discipline sont des personnes entrées illégalement sur le territoire national et vivent en situation irrégulière ? Il nous semble que bien plus que dans le champ de l'immigration ordinaire, c'est dans l'existence clandestine que se donne le plus explicitement à voir ce qui est national et ce qui ne l'est pas ; ce qu'est une frontière pour les uns et ce qui ne l'est pas pour les autres ; ce qu'est un État pour les uns et ce qui n'est qu'une expérience virtuelle ou purement conceptuelle pour d'autres, etc. C'est cette population de nulle part et de partout, sans nom ni place, devenue aujourd'hui plus que jamais un enjeu politique international majeur et une affaire exclusive de l'État, qui nous intéressera tout au long de ce texte.
    • Varia
      • Au nom de la loi et de la technique. L'évolution de la figure de l'inspecteur des installations classées depuis les années 1970 - Laure Bonnaud p. 131 accès libre avec résumé
        Cet article s'intéresse à l'évolution de l'inspection des installations classées depuis le début des années 1970. Les manières contrastées de concevoir le contrôle et de l'expertise dessinent des « figures » successives d'inspecteurs. Il s'agit ainsi d'apporter une contribution à l'analyse de la mise en œuvre des politiques publiques sous l'angle de la sociologie du travail et des professions, et notamment d'envisager l'identité et le travail des « metteurs en œuvre » comme des analyseurs du changement de la politique en matière de risque industriel.
    • Lectures