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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro vol. 67, no 2, avril 2017
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • De quoi le contexte est-il le nom ? : Critique de l'usage de la notion de contexte en sociologie électorale - Julien Audemard p. 271-289 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article propose une lecture critique des travaux qui, depuis quelques années en France, revendiquent un retour à l'analyse contextuelle des comportements électoraux, schéma explicatif présenté comme un moyen de renouveler l'analyse des votes. Nous proposons tout d'abord de revenir sur la définition de cette approche essentiellement anglo-saxonne et dont les modèles théoriques n'ont été que très peu interrogés par la science électorale française. Nous resituons dans un second temps le « retour français au contexte » dans ce cadre international et soulignons un paradoxe : ce mouvement n'a jusqu'ici pas été beaucoup plus favorable à l'importation de ces modèles théoriques.
      What lies behind context?
      This paper offers a critical review of works who claimed, since few years in France, a return to a contextual approach of electoral behaviors, a framework generally presented as a mean to renew electoral analysis. First, we propose a definition of this approach, mainly developed by Anglo-Saxon researchers, that produced theoretical models that have been little questioned by French electoral science. Second, we put back this “return to context” movement in French electoral analysis within the international framework of contextual approach. We finally underline a paradox: this movement has not been favorable for the importation of these theoretical models in French electoral studies.
    • Qu'est-ce que la guerre ? : Une réinterprétation de la « Formule » de Carl von Clausewitz - Adrien Schu p. 291-308 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article entend montrer que la célèbre Formule clausewitzienne – « la guerre est une simple continuation de la politique par d'autres moyens » – peut être interprétée de façon à soutenir trois conceptions antagonistes de la guerre, qui se retrouvent toutes dans la littérature et dans l'œuvre même de Clausewitz. Ainsi, la Formule permet de penser la guerre comme un moyen d'action à la disposition des groupes organisés, comme l'affrontement d'ensemble de deux armées rivales et, finalement, comme l'une des phases alternatives du commerce entre groupes sociaux. Nous soutiendrons l'idée selon laquelle ces trois définitions se rattachent en fait à trois concepts distincts : la violence armée, la confrontation violente des armées et la guerre, respectivement.
      On the nature of war
      This article intends to demonstrate that Clausewitz's famous Formula – “war is merely the continuation of politics by other means” – can be interpreted as supporting three antagonist conceptions of war, which are found all three in the literature and even in Clausewitz's major book. The Formula leads us to think of war as a political means at the disposal of organized groups, as the overall confrontation of two rival armies, and, eventually, as one of the alternative phases of the commerce between social groups. We support the idea that those three definitions can actually be connected to three distinct concepts : armed violence, the violent confrontation of armies, and war, respectively.
    • Pour une approche sociologique des guerres civiles - Adam Baczko, Gilles Dorronsoro p. 309-327 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les similitudes structurelles entre les guerres civiles contemporaines suggèrent la possibilité d'une approche comparative. Celle-ci est potentiellement une contribution intéressante à la sociologie générale, car les ruptures violentes – en débanalisant le quotidien – rendent visibles, a contrario, ce qui fonde l'ordre social. Cependant, le paradigme dominant, « néopositiviste », est en échec en raison des apories de la TCR et d'un travail empirique limité. Après une critique de ces théories, les auteurs proposent une définition des guerres civiles contemporaines comme la coexistence sur un même territoire national de différents ordres sociaux entretenant une relation violente. Différents aspects d'un programme de recherches sont ensuite présentés : la variation de la valeur des capitaux, le gouvernement des populations et les transformations des dispositions individuelles.
      For a sociological approach to civil wars
      The structural similarities between contemporary civil wars suggest the possibility for a comparative approach, which would open up promising avenues for general sociology. Indeed violent ruptures – by detrivializing daily routines – make visible, through contrast, the very foundations of social order. However, the dominant neopositivist paradigm fails to offer an adequate theory because of the intrinsic limits of the Rational Choice Theory and an overreliance on quantification. Following a critic of this approach, we lay out our definition of civil wars, namely the coexistence on the same national territory of competing social orders engaged in a violent relationship and the questions that form the outline of a research program : the variation of the value of capitals, the government of populations and the transformation of individual dispositions.
    • Privatisation et fragmentation de la violence en Colombie : L'État au centre du jeu - Jacobo Grajales p. 329-348 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Une littérature abondante a récemment mis en cause les approches des rapports entre la violence et l'État en termes de faiblesse étatique. L'analyse fine des relations entre groupes armés et institutions étatiques fait plutôt apparaître des formes d'accommodement ou de délégation. Tout en prenant ces acquis théoriques comme point de départ, cette contribution analyse un cas « extrême », dont les caractéristiques diffèrent des cas les plus étudiés. À travers l'étude des milices paramilitaires colombiennes, ce texte analyse comment la multiplication des violences n'aboutit pas à une mise hors-jeu de l'État, mais plutôt à la réaffirmation de sa centralité.
      Privatization and fragmentation of violence in Colombia
      Scholarship equating pervasive violence and state weakness has been recently and convincingly criticized by a growing body of literature. A finer sociological look at the links between states and non-statutory armed groups rather reveals relations of bargaining and delegation. While taking these conclusions as a point of departure, this contribution studies a “borderline” case, which presents divergent characteristics with most of the existing works. Though the study of paramilitary militias in Colombia, this contribution provides an analysis in which high-intensity violence does not marginalize the state, but on the contrary entails the reinforcement of its central role.
  • Chronique bibliographique : approches historiques du politique