Contenu du sommaire : L'enfance dans l'Antiquité

Revue Archives de philosophie Mir@bel
Numéro tome 80, no 4, octobre-décembre 2017
Titre du numéro L'enfance dans l'Antiquité
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - La rédaction p. 627-628 accès libre
  • L'enfance dans l'Antiquité

    • L'enfance dans l'Antiquité - Jérôme Laurent p. 629-632 accès libre
    • Figures présocratiques de l'enfant. La συμμετρία et le jeu - Anne-Laure Therme p. 633-657 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si les fragments présocratiques semblent d'abord déprécier la figure désordonnée et immature de l'enfant, la critique porte surtout sur l'incapacité de certains adultes à se comporter comme tels. L'enfance est un état de germination voué à être dépassé, et n'est pas tant privation (d'ordre, de mesure, de raison) que promesse d'un devenir que l'adulte a la responsabilité de nourrir. Une croissance harmonieuse exige une éducation ajustée à ce qu'est et peut l'enfant, la συμμετρία étant cause d'ἁρμονίη, d'où l'importance du jeu, qui allie plaisir, respect de limites et maîtrise de règles. Le paradigme faisant de l'enfant un κόσμος en formation se renverse quand Héraclite (fr. 52) et Empédocle (fr. 100) donnent à penser l'univers et l'accès à la sagesse dans des énigmes mettant en scène des enfants jouant.
      Presocratic Figures of the Child. Συμμετρία and Gaming
      If Presocratic fragments first seem to depreciate the disordered and immature figure of the child, it's mainly to criticize the obvious inability of some adults to act as such. Childhood is a state of germination appealing a beyond, not so much defined as a privation (of order, measure and reason) than as a promise of becoming which has to be fed by adults. A harmonious growth needs an education fitted to what children are and can, for συμμετρία causes ἁρμονίη, explaining the significant role of gaming, which allies pleasure with the respect of limits and the mastering of rules. The paradigm of the child as a forming κόσμος is reversed by Heraclitus (fr. 52) and Empedocles (fr. 100) when they invite us to understand the universe and the way to wisdom through puzzles involving children playing.
    • La valeur de l'enfance chez Aristote - Laetitia Monteils-Laeng p. 659-676 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En dépit de son « naturalisme », l'éthique aristotélicienne ne valorise guère la figure de l'enfant. Non conforme à la nature (kata phusin), l'enfant doit plutôt être rectifié dans ses tendances spontanées. Obsédé par le plaisir, il serait presque déréglé par nature. Parce qu'elle est rationnelle donc humaine seulement en puissance, Aristote ne retient de l'enfance que les déficiences. L'enfant est maladivement faible, physiquement disproportionné, et surtout étranger à la raison. Il semble plus proche de l'animal que de l'homme mature. Questionner la valeur de l'enfance nous invite à redéfinir ce que nous entendons par « naturalisme » quand nous parlons de l'éthique d'Aristote.
      Aristotle's Perception of Childhood
      Despite its “naturalism”, Aristotle's ethics does not emphasize the goodness of child. Not in accordance with nature (kata phusin), impulsive movements of child must be rectified. Obsessed by pleasure, child is almost intemperate by nature. Because childhood is rational and human only potentially, Aristotle just underlines its weakness. Child is pathologically weak, physically disproportionate, and above all irrational. He seems to be closer from animal than from a mature man. Examine childhood and its value leads us to explore what we call “naturalism” when we talk about Aristotle's ethics.
    • L'enfance chez les stoïciens. L'histoire d'un ratage - Valéry Laurand p. 677-698 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La nature, selon les stoïciens, programme les hommes, dès leur naissance, pour devenir vertueux et les équipe en conséquence. Paradoxalement, l'enfant, animal en devenir humain, n'a pas encore part à la raison et ne peut, malgré l'éducation la meilleure possible, que devenir déraisonnable et manquer de sagesse. Dans cet article, je me propose d'écrire l'histoire stoïcienne d'un échec : celui du développement de l'enfant en adulte raisonnable, en cherchant à comprendre à la fois ses raisons et sa nécessité, depuis avant la naissance jusqu'à la transformation – nécessaire – de l'enfant en « adulte » phaulos, défectueux, méchant, pervers, insensé.
      Childhood in Stoicism. An History of a Failure
      For the Stoic philosophers, human beings are from their birth programed and provided consequently by nature. Paradoxically, a child, because he is an animal budding human, does not partake reason yet and, despite of the best possible education, can only become unreasonable and lack wisdom. In this paper, I aim to write the Stoic history of a failure: that of the child's development into reasonable adulthood. I try to understand the reasons of the failure but also its necessity, from before childbirth to the – necessary – transformation in an “adult” phaulos, i.e. faulty, vicious, perverted, and insane.
    • Les troubles de la petite enfance selon Proclus - Jérôme Laurent p. 699-709 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'âme n'est pas pour Proclus l'entéléchie d'un corps organisé. Elle est différente du corps auquel elle préexiste. Aussi l'enfance n'est-elle pas un commencement radical, mais la transition entre deux existences, le moment du plus grand trouble quand, à la naissance, les sensations provoquent l'oubli des vies antérieures.
      Turmoils of Early Childhood according to Proclus
      According to Proclus, the soul is not the entelechy of an organic body. It is different from the body it pre-exists. Therefore, Childhood is not a complete beginning but the transition period between two existences, the moment of the greatest turmoil when, at birth, the sensations lead to the oblivion of the previous live.
    • Des catégories de l'âme ? : À propos d'un certain aristotélisme du jeune Augustin - Kristell Trégo p. 711-731 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article porte sur l'usage des catégories héritées d'Aristote pour penser l'âme humaine dans l'œuvre d'Augustin, en s'appuyant sur deux dialogues écrits à la suite du séjour à Cassiciacum : le De immortalitate animae (qui revient sur le modèle de l'inhérence des accidents en un sujet) et le De quantitate animae (qui s'interroge sur la substantialité de l'âme et la manière dont on peut lui reconnaître une quantitas).
      Are there Some Categories of the Soul? About the Aristotelism of the Young Augustine
      This paper examines Augustine's use of the Aristolelian categories to describe the human soul. We consider two dialogues written after his stay in Cassiciacum: the De immortalitate animae (and the idea that accidents are in a subject) and the De Quantitate animae (which deals with the soul's substantiality and its quantity).
    • Un enjeu interne à l'école cartésienne : les formes substantielles selon Descartes, Malebranche et Arnauld - Dan Arbib p. 733-753 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Il s'agit ici d'interroger la radicalité du rejet des formes substantielles chez Descartes et ses successeurs, notamment Malebranche et Arnauld. Après avoir rappelé les motifs cartésiens de ce rejet et l'exception que constitue le corps propre, exception qui permet de dégager les traits d'un « aristotélisme critique » propre à Descartes (§ 1), nous étudions sa radicalisation malebranchiste au-delà des limites fixées par Descartes lui-même (§ 2) ; il ne reste à Arnauld qu'à confondre « être représentatifs » et « formes substantielles » pour prendre Malebranche à nouveau en défaut (§ 3). Ainsi, loin d'être une évidence partagée par les cartésiens, le rejet des formes substantielles constitue un enjeu interne à l'école cartésienne.
      Substantial Forms according to Descartes, Malebranche, and Arnauld
      The question here is to question the radicality of the rejection of substantial forms in Descartes and his successors, notably Malebranche and Arnauld. After recalling the Cartesian motives of this rejection and the exception that constitutes the human body as linked to the soul – an exception which makes it possible to distinguish the features of a “critical Aristotelianism” proper to Descartes – (§ 1), we study its Malebranchist radicalization beyond the limits fixed by Descartes himself (§ 2); it remains for Arnauld only to confuse the “representative beings” and “substantial forms” to take Malebranche again in default (§ 3). Thus, far from being an evidence shared by the Cartesians, the rejection of substantial forms constitutes an internal stake in the Cartesian school.
  • Notes de lecture

  • Bulletin de littérature hégélienne XXVII(2017) - p. 773-802 accès libre
  • Bulletin de Bibliographie Spinoziste XXXIX : Revue critique des études spinozistes pour l'année 2016 - p. 803-833 accès libre