Contenu du sommaire : Histoire critique des sciences (XVIe-XVIIIe siècles)

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 136, 2017
Titre du numéro Histoire critique des sciences (XVIe-XVIIIe siècles)
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-8 accès libre
  • DOSSIER

    • Sciences, techniques, pouvoirs et sociétés à l'époque moderne - Jérôme Lamy p. 11-32 avec résumé
      L'époque moderne se caractérise par une articulation nouvelle des rapports entre sciences, techniques, pouvoirs et sociétés. Le sujet d'agrégation et de CAPES portant sur ce terme peut être traité dans une perspective critique, dont cet article fixe quelques traits principaux. C'est d'abord la question des grandes structurations sociales, économiques, politiques et religieuses qui nourrit la problématique : des approches marxistes aux analyses des formes de gouvernement par la science et la technique, ce sont des modalités singulières de captation et/ou de développement des connaissances qui émergent à l'époque moderne. Ensuite, les liens entre savoirs, lieux et corps rappellent l'importance de la matérialité des opérations de connaissance : les espaces comme les somatismes sont toujours pris dans des rapports de force qui se superposent aux orientations épistémiques. Enfin, la circulation des savoirs ainsi que leur marchandisation organisent l'espace de partage des connaissances selon des hiérarchies particulières. Au final, l'approche critique, parce qu'elle permet de ressaisir toutes les formes de production des sciences et des techniques à l'aune des pratiques de pouvoir et des formes d'organisation sociales de l'Ancien Régime, recompose la carte des points d'accumulation du capital cognitif comme ses zones de subversion.
    • Académies et encyclopédies : l'exemple méconnu d'une académie des sciences à Lyon (1736-1758) - Pierre Crépel p. 33-50 accès libre avec résumé
      On sait que l'Encyclopédie a été liée à l'Académie des sciences de Paris et à quelques autres, notamment à celle de Montpellier. On connaît moins les liens avec celles de Lyon. Or, il a existé à Lyon une académie des sciences, entre 1736 et 1758, sous le nom de « Société des conférences » de l'Académie des beaux-arts, puis sous le nom de « Société royale » à partir de 1748. Cette compagnie a fusionné en 1758 avec une académie littéraire, baptisée à moitié par antiphrase « Académie des sciences et belles-lettres ». Nous donnerons d'abord un aperçu des travaux de cette académie des beaux-arts : mathématiques, astronomie, physique, chimie, pharmacie, médecine, chirurgie, histoire naturelle, architecture, peinture, machines. Nous présenterons les soixante académiciens titulaires (lyonnais) et les cinquante-trois associés (résidant ailleurs). Nous insisterons ensuite sur les liens que cette compagnie a entretenus avec l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, mais aussi avec les jésuites et leur célèbre revue active dans les sciences, les Mémoires de Trévoux.
    • Académies, ordre social et pouvoir politique à l'âge baroque : le cas des conférences du Bureau d'Adresse - Simone Mazauric p. 51-69 accès libre avec résumé
      Parmi les différentes assemblées savantes fondées à Paris dans la première moitié du XVIIe siècle, les conférences du Bureau d'Adresse, créées en 1633 à l'initiative de Théophraste Renaudot, fondateur de la Gazette et protégé de Richelieu, présentent un intérêt particulier. Elles offrent en effet un observatoire privilégié pour découvrir une modalité originale des différents types de rapports qui ont pu se nouer entre le pouvoir politique et les nombreuses académies dont la fondation a caractérisé la période de construction de l'État dit absolu. Dénoncées par les adversaires de Richelieu comme un instrument destiné à asseoir son pouvoir, elles n'en n'ont pas moins été en effet le lieu d'une réelle liberté de questionnement, qui atteste la complexité de ces rapports.
    • La science à la cour de Versailles : mise en scène du savoir et démonstration du pouvoir (XVIIe-XVIIIe siècles) - Jérôme Lamy p. 71-99 accès libre avec résumé
      Espace spectaculaire de l'affirmation du pouvoir royal, la cour de Versailles est aussi un lieu de science. Le château a bénéficié des apports de la science géodésique et les jeux d'eau ont mobilisé des connaissances mécaniques majeures. L'implication du roi s'est révélée fondamentale : Louis XIV, par sa puissance, ne pouvait s'impliquer trop fortement sans compromettre l'autonomie des savants, Louis XV, au contraire, s'est employé à observer le ciel à de nombreuses reprises. Le corps du roi est l'objet d'une attention médicale toute particulière : la démonétisation progressive du somatisme symbolique autorise un investissement médical public généralisé. Le théâtre de la cour se prête à des manifestations scientifiques fondées sur la curiosité. Peu à peu, cependant, la force du rationnel s'impose au détriment de la spectacularisation. Enfin, le patronage évolue d'une relation personnelle entre le roi et les savants vers une administration régulée de l'usage des savoirs à des fins politiques. La science curiale constitue donc une stylisation du régime régulatoire des sciences et des techniques ; elle a contribué à structurer la façon de gouverner par et pour les savoirs.
    • Un observatoire parmi les lieux d'observation du ciel : le projet de l'Observatoire royal de Louis XIV au prisme de son nom - Dalia Deias p. 101-130 accès libre avec résumé
      Qu'est-ce qu'un observatoire ? Quels furent les premiers observatoires de l'histoire ? Dans cette étude, nous montrerons que le choix du nom « observatoire » pour l'Observatoire royal de Paris, fondé pour Louis XIV et pour l'Académie royale des sciences, ne fut pas le résultat d'une tradition dans l'usage de ce terme. À travers des études de cas, notamment des récits d'acteurs concernant la France pour la génération de savants qui précède l'Académie, nous aborderons le choix de ce nom en considérant la façon dont les espaces d'observation étaient nommés précédemment et l'utilisation du terme observatorium dans différentes langues. Le choix a été fait probablement encore une fois pour affirmer le pouvoir de Louis XIV et son primat dans le soutien aux sciences.
  • CHANTIERS

    • Les organisations sportives communistes de France (1923-2015) - Fabien Sabatier p. 133-152 avec résumé
      La trace historique laissée jusqu'à aujourd'hui par les organisations sportives communistes nationales peut s'apprécier au travers des militantismes sportifs, éducatifs et politiques premiers promus au cours du temps, en prenant soin d'en discerner les transformations majeures. Une des clefs pour saisir ce cheminement militant réside dans l'appréciation du travail d'impulsion réformatrice successif soutenu par des générations d'acteurs – parfois incarnées par un ou deux leaders charismatiques – qui surent renouveler le projet d'intervention sociale et politique de la Fédération sportive du travail, mais plus encore de la Fédération sportive et gymnique du travail. Quatre ruptures rythment l'histoire militante de fédérations qui furent toujours en lien avec le communisme français, même si une réelle distance caractérise la relation établie entre la FSGT et le PCF depuis quatre décennies. Sans proposer une histoire totale de ces fédérations affinitaires, au demeurant parfaitement illusoire, le propos vise ici à souligner la capacité d'innovation et de repositionnement sportif, idéologique et politique permanent qui caractérise la vie de ces organisations. Il présente la profonde mutation qui conduit, en un court siècle, d'un militantisme sportif révolutionnaire à la promotion d'un « sport pour tous » mondialisé, marqué de nos jours par le projet d'alter-sport.
  • MÉTIERS

    • Transmettre l'histoire
      • Exposition « L'Afrique des routes » - Catherine Coquery-Vidrovitch p. 155-157 accès libre avec résumé
        L'historienne africaniste Catherine Coquery-Vidrovitch, conseillère scientifique de l'exposition construite par Gaëlle Beaujean, responsable des collections Afrique au musée du quai Branly, présente ici les enjeux historiographiques de l'exposition « L'Afrique des routes », qui se tient actuellement dans ce musée. Elle montre combien, dans le contexte politique d'aujourd'hui, la connaissance de l'histoire de l'Afrique subsaharienne, notamment des circulations insérant les sociétés africaines dans des réseaux d'échanges intercontinentaux, est un enjeu culturel crucial.
      • Questions, remarques et témoignages d'un scientifique - Pierre Crépel p. 159-166 accès libre
  • DÉBATS

  • LIVRES LUS

  • LES CAHIERS RECOMMANDENT