Contenu du sommaire

Revue Futuribles Mir@bel
Numéro no 425, juillet-août 2018
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Moisson d'été - JOUVENEL Hugues (de) p. 3 accès libre
  • Les opinions publiques arabes. Entre attachement à l'islam et à la démocratie - BRÉCHON Pierre p. 5 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les études internationales sur les valeurs des individus existent depuis près de 40 ans (1981) dans la plupart des pays européens (via les EVS, European Values Studies) et de nombreux pays du monde (via les World Values Surveys), permettant d'observer l'évolution des valeurs des populations dans de nombreux domaines (religion, famille, politique, confiance interpersonnelle, tolérance, etc.). La mise en place d'études de ce type dans les pays arabes est beaucoup plus récente (une dizaine d'années), mais elle mérite une attention particulière dans le contexte post-2001 (celui des attentats revendiqués par le terrorisme islamiste) et post-2011 (celui des « printemps arabes »). Ayant régulièrement relayé les résultats des études Valeurs européennes et occidentales, il était logique que Futuribles fasse de même avec les enquêtes relatives aux opinions publiques dans les pays du monde arabe.Pierre Bréchon, qui coordonne le volet français des EVS s'est donc penché sur ces enquêtes et, en particulier, sur l'Arab Barometer, dont il analyse ici les résultats les plus récents dans une douzaine de pays arabes. Ceux-ci confirment l'attachement des populations arabes à des valeurs très traditionnelles en matière religieuse (islam) et familiale, mais témoignent aussi de progrès à l'égard des valeurs démocratiques. À travers cet article, Pierre Bréchon donne à voir, chiffres à l'appui, les principales valeurs auxquelles sont attachées les populations de ces pays ; il montre surtout les disparités importantes existant d'un pays à l'autre et l'impact qu'ont pu jouer certains événements (tels les printemps arabes) dans l'évolution des opinions. S.D.
    International surveys of personal values have existed for almost 40 years (since 1981) in most European countries (the European Values Study or EVS) and in many countries of the world (the World Values Survey), enabling us to observe the evolution of the values of the citizenry in many areas (religion, family, politics, trust, tolerance etc.). Only in much more recent times (for some 10 years or so) have studies of this type been carried out in the Arab countries, but they are worthy of particular attention in the post-2001 context (after the attacks claimed by Islamist terrorism) and post-2011 (after the “Arab springs”). Having regularly reported the results of European and Western values studies, it was only natural for Futuribles to do the same with surveys relating to public opinion in countries in the Arab world. Hence Pierre Bréchon, who coordinates the French strand of the EVS, has examined these surveys, the Arab Barometer in particular, whose most recent findings in a dozen Arab countries he analyses here. These confirm the attachment of Arab peoples to very traditional values in religious (Islam) and family matters, but attest also to advances with regard to democratic values. With this article, Pierre Bréchon shows, with supporting statistical evidence, the main values to which the peoples of these countries subscribe. Most importantly, he shows the considerable disparities that exist between one country and another and the impact certain events (such as the Arab springs) have had on the evolution of opinion.
  • Transition écologique en France : et la géothermie ? - VARET Jacques p. 21 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans un avis publié début 2018, le Conseil économique, social et environnemental alertait sur le fait que la France ne se trouve « pas sur la bonne trajectoire pour diviser par quatre [s]es émissions de gaz à effet de serre […] en 20501 ». Malgré des objectifs ambitieux et des discours volontaristes, la concrétisation dans la pratique de la loi sur la transition énergétique ne se fait pas à un rythme suffisant. Mais la France a-t-elle fait les bons choix en la matière ? La question mérite d'être posée à la lecture de cet article de Jacques Varet, qui montre les atouts dont le pays dispose en matière de géothermie, une source d'énergie renouvelable assez largement disponible et mobilisable pour répondre à la demande énergétique liée au bâtiment, mais dans laquelle on investit (trop) peu.Cet article présente les principes de la géothermie et les avantages que procure le recours à cette source d'énergie renouvelable, en particulier pour répondre aux besoins de chauffage (voire de climatisation et de production d'eau chaude) du bâtiment — premier poste de consommation énergétique en France. Il souligne l'intérêt de ce mode de production énergétique et la simplicité qu'il y aurait à le diffuser, ne serait-ce que dans les constructions neuves et l'habitat collectif — pour autant que des mesures politiques volontaristes finissent par donner corps aux discours empreints de bonnes intentions. S.D.
    In a notice published in early 2018, the French Economic, Social and Environmental Council warned that France was not “on the right path to reduce its greenhouse gas emissions by three-quarters… by 2050.” Despite ambitious objectives and powerful speeches, the practical implementation of the law on energy transition is not happening fast enough. But has France made the right decisions in this area ? Reading this article by Jacques Varet, there are clearly grounds to ask the question, with Varet showing, as he does, the assets that France possesses in terms of geothermal energy. This latter is a source of renewable energy quite widely available and useable for meeting the energy demand associated with the building sector, but one that has seen (too) little investment. This article describes the principle of geothermal energy and the advantages of using this renewable source, particularly to meet space-heating needs (or, indeed, to power air-conditioning and hot water production), the chief category of energy consumption in France. It emphasizes how attractive this mode of energy production is and how easy it is to distribute, if only in new-build and multiple-dwelling housing, so long as speeches filled with good intentions ultimately harden into proactive policy measures.
  • Le solaire photovoltaïque à l'ère numérique. Un scénario sur les énergies renouvelables au cœur de la transition écologique - POPIOLEK Nathalie p. 35 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Nous sommes entrés dans une nouvelle ère industrielle caractérisée par une imbrication très forte des produits manufacturés, des services et du numérique, qui modifie profondément les modèles d'affaires des entreprises. Celles-ci doivent désormais se rapprocher fortement des usagers pour être à même de créer de la valeur. Dans ce nouveau contexte, Nathalie Popiolek s'intéresse au cas particulier de la filière solaire photovoltaïque (PV) et examine ici un scénario dans lequel cette filière s'adapterait à cette révolution en jouant simultanément la carte de la transition énergétique et celle du numérique.Après avoir présenté les particularités de la filière PV et la place particulière du « consom'acteur » dans l'économie « hyper-industrielle » en cours de développement, elle souligne les possibilités ouvertes sur les plans politique, technologique, économique et social par la mise en œuvre des transitions énergétique et électrique. Après un rappel des transformations en cours chez les opérateurs électriques, qui renforcent leur activité dans les services et le numérique, et des perspectives qui en découlent (ces changements ne concernant pas uniquement le consommateur final, mais toute la chaîne de valeur de la filière), Nathalie Popiolek examine le cas spécifique de la filière photovoltaïque et la possible mise en place d'un « système vertueux d'autoconsommation collective », basé sur le PV et fortement décentralisé. Elle souligne, outre la nécessaire incitation législative, le rôle clef du numérique en la matière (interfaces numériques, Internet des objets, blockchain…) et l'émergence de projets prometteurs de « jardinage électrique » (dans lesquels le consommateur peut aussi devenir producteur d'électricité). L'analyse ici proposée montre qu'un changement de modèle économique, compatible avec la transition énergétique, est possible dans cette filière, sous réserve que les acteurs politiques et industriels fassent les bons choix. S.D.
    We have moved into a new industrial era characterized by a very marked interweaving of manufactured products, services and digital technology that profoundly alters companies' business models. Companies now have to get very close to their users to be able to create value. In this new context, Nathalie Popiolek looks at the specific case of the photovoltaic (PV) solar industry and examines a scenario in which that industry might adapt itself to this revolution by playing the energy transition card and the digital card simultaneously. After outlining the particularities of the PV industry and the particular place of the active consumer in the currently developing “hyperindustrial” economy, she stresses the possibilities opened up at the political, technological, economic and social levels by the implementation of the energy and electric transitions. After reminding us of the changes under way among electricity generators, who are stepping up their activity in services and digital technology and the prospects that flow from this (these changes affect not only the end consumer, but the entire value chain), Popiolek examines the specific case of the photovoltaic industry and the possible establishment of a PV-based, highly decentralized “virtuous system of collective self-use”. She stresses, alongside the necessary legislative incentives, the key role of digital technology in this (digital interfaces, the Internet of Things, blockchain etc.) and the emergence of promising projects of “electricity harvesting” (in which the consumer can also become an electricity producer). The analysis proposed here shows that a change of economic model, compatible with the energy transition, is possible in this sector, provided that the political and industrial actors make the right choices.
  • Santé et intelligence artificielle. À propos du rapport du Conseil de l'ordre des médecins sur l'impact de la diffusion du numérique sur la pratique de la médecine - PORTNOFF André-Yves p. 53 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'intelligence artificielle (IA) fait l'objet d'une foule de publications depuis quelques années — livres, articles, rapports, numéros spéciaux, blogs… — et nul n'a pu échapper à la déferlante mettant en avant tantôt les immenses opportunités ouvertes par cette technologie, tantôt ses risques en particulier lorsqu'elle touche à l'humain au travers de ses données ou, pire, de son être physique. L'association Futuribles International a d'ailleurs coordonné, elle aussi, un vaste travail sur le sujet, dont une synthèse sera prochainement publiée dans ces colonnes. André-Yves Portnoff, qui a largement contribué à ce travail, propose ici un focus sur un récent rapport du Conseil national (français) de l'ordre des médecins, qui s'intéresse à l'impact de l'IA, mais aussi des autres possibilités offertes par le numérique (big data inclus), sur la santé (opportunités médicales, pratique de la médecine, conséquences pour les patients…). Parce que la santé n'est pas un « bien » comme les autres (ou plutôt parce qu'elle est un bien et non un produit), la diffusion du numérique dans ce secteur doit être appréhendée avec précaution, afin de préserver la nécessaire empathie à l'égard des patients. André-Yves Portnoff relève ici les principaux enseignements de ce rapport et les recommandations formulées en la matière par le Conseil de l'ordre. S.D.
    There has been a whole host of publications in recent years on artificial intelligence (AI) – books, articles, reports, special issues, blogs – and no one could have missed the tide of material emphasizing both the immense opportunities opened up by that technology and the associated risks, particularly when it affects human beings through their data or, worse, in their physical being. The Futuribles International association has itself coordinated a huge project on this subject, an overview of which will shortly be published in these pages. André-Yves Portnoff, who has made a substantial contribution to this work, offers a “focus” here on a recent report by the French Medical Council dealing with the impact of AI – and also the other possibilities offered by digital technology, including big data – on health (medical opportunities, the practice of medicine, implications for patients etc.). Because health isn't a “good” like any other (or, rather, because it is a good and not a product), the rollout of digital technology in this sector has to be handled with caution, in order to preserve the requisite empathy with patients. In this article, André-Yves Portnoff identifies the main findings of this report and the recommendations proposed by the Medical Council.
  • Les ressorts idéologiques du transhumanisme. À propos du livre de Gilbert Hottois, “Philosophie et idéologies trans / posthumanistes” - PAPON Pierre p. 61 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Popularisé outre-Atlantique dans les années 1960 (par Ray Kurzweil) et surtout à partir des années 1980 (quand un mouvement d'ampleur significative se fédère autour de ces idées), le transhumanisme préconise l'utilisation des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains, donc de pousser l'homme au-delà de sa condition humaine stricto sensu. S'appuyant sur la convergence des technologies (informatique, nano- et biotechnologies et sciences cognitives), ce mouvement gagne en vigueur au fil des avancées auxquelles on assiste depuis quelques années, notamment en matière d'intelligence artificielle. Mais qu'est-ce que le transhumanisme ? Quels sont ses fondements philosophiques et idéologiques ? Où ses partisans veulent-ils en venir ? Peut-il déboucher sur un post-humanisme, reléguant l'humain au rang de vestige historique ?Gilbert Hottois a entrepris, dans un récent ouvrage, de décortiquer les ressorts idéologiques du transhumanisme et de sa version extrême, le post-humanisme. Pierre Papon nous en livre ici les grandes lignes, tout en insistant aussi sur les limites de cette idéologie au regard des défis de moyen-long terme auxquels l'humanité est confrontée. S'il est indispensable de ne pas baisser la garde sur le plan éthique, sans doute faut-il aussi un peu démystifier : les progrès technoscientifiques sont encore trop lents pour que les projets transhumanistes prennent véritablement corps. Reste à espérer que cela dure… S.D.
    Trans-humanism, first popularized in North America in the 1960s (by Ray Kurzweil) and more particularly from the 1980s onwards (when a significantly large movement formed around these ideas), advocates the use of science and technology to improve the physical and mental characteristics of human beings, and hence to impel humanity beyond the human condition in the strict sense of the term. Drawing on the convergence of technologies (IT, nano- and bio-technologies and the cognitive sciences), that movement has been boosted by the advances we have seen in recent years, particularly in the area of artificial intelligence. But what is trans-humanism ? What are its philosophical and ideological underpinnings ? And what is its proponents' ultimate goal ? Might it lead to a post-humanism, relegating the human to the status of historical relic ?In a recent work, Gilbert Hottois set about unpicking the ideological impulses behind trans-humanism and its extreme version, post-humanism. Pierre Papon presents us with the broad outlines of that study here, while also stressing the limitations of this ideology when it comes to the medium/ long-term challenges facing humanity. If it is essential not to lower our guard at the ethical level, we should probably also engage in a little demystification : techno-scientific progress is still moving too slowly for the plans of the trans-humanists actually to be implemented. We can only hope that this continues to be the case…
  • Les nouvelles routes de la soie. Sur la nature des ambitions chinoises - PERELMAN Rémi p. 69 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Apparu à l'automne 2013, le concept de « nouvelles routes de la soie » développé par le président chinois Xi Jinping est en général présenté par les commentateurs comme une initiative de développement des transports, principalement ferroviaires, reliant la Chine à l'Europe et la Russie. Beaucoup y voient aussi une entreprise stratégique de la part de Pékin visant à ancrer la Chine dans le commerce mondial et à étendre ses ramifications dans les pays voisins. Face à de multiples interprétations, est-il possible d'avoir une idée claire de ce que sont ces « nouvelles routes de la soie » (NRS) ?Rien n'est moins sûr comme le montre ici Rémi Perelman, tant l'approche de Pékin sur ce dossier relève d'un réel pragmatisme et tant les objectifs, près de cinq ans plus tard, paraissent complexes et peu lisibles. Dans cet article très dense, issu d'une analyse prospective initialement publiée par l'association Futuribles International, Rémi Perelman présente dans un premier temps la genèse des NRS au travers des discours fondateurs et des commentaires qu'ils ont suscités. Puis il s'attache à la réalité des NRS à travers leur mode de financement, les partenariats prétendument gagnant-gagnant noués dans différents pays (eux-mêmes plus ou moins acquis à la cause), les diverses infrastructures (routières, maritimes, ferroviaires) construites ou en projet… Il insiste également sur le rôle symbolique conféré à ce « programme » par le président chinois et le parti communiste. Enfin, il esquisse les perspectives d'avenir possibles des NRS : les limites auxquelles elles pourraient se heurter, mais aussi les opportunités offertes par l'inscription du pays dans la mondialisation. S.D.
    The “One Belt and One Road Initiative (OBOR)” elaborated by Chinese president Xi Jinping, which first emerged in Autumn 2013, is generally presented by commentators as a transport development initiative, largely related to rail links connecting China to Europe and Russia. Many also see it as a strategic undertaking on Beijing's part to entrench China's place in world trade and extend its reach into neighbouring countries. Given this range of potential interpretations, is it possible to have a clear idea of what is meant by this OBOR – or Belt and Road Initiative (BRI) as it is also called ?It is not at all certain that it is, as Rémi Perelman shows here, given how genuinely pragmatic Beijing's approach is in this regard and how complex and difficult to read the objectives appear to be almost five years later. In this very closely argued article, the product of a foresight study initially published by Futuribles International, Rémi Perelman begins by outlining the genesis of the BRI, drawing on the founding statements and the commentaries to which they gave rise. He then focuses on the reality of the BRI in terms of their mode of financing, the supposedly “win-win” partnerships formed in different countries (themselves committed in varying degrees to the project) and the various (road, sea and rail) infrastructures, whether already built or “in the pipeline”… He also stresses the symbolic role assigned to this programme by the Chinese president and Communist party. Lastly, he sketches out the possible future prospects for the BRI : the limits there may be to their impact, but also the opportunities offered by the country positioning itself solidly within a globalized world.
  • Tribune européenne

    • Insécurité européenne : la France très exposée ? - DREVET Jean-François p. 101 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Relations tendues avec la Russie et la Turquie, menaces terroristes impliquant les relations avec l'Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient, possible confirmation du Brexit conduisant au départ d'un État membre important en matière de défense, recul de l'implication des États-Unis dans l'Alliance atlantique… : depuis quelques années, le contexte relatif à la sécurité de l'Union européenne évolue. Censée assurer les conditions du maintien de la paix sur le continent européen, voire au-delà, l'Union se trouve dans une situation sinon plus précaire, du moins plus préoccupante s'agissant de la préservation de la sécurité de ses États membres et de ses frontières. Elle est en train d'en prendre conscience, comme l'indique l'adoption en mars 2018 d'une « feuille de route pour la mise en œuvre de la coopération structurée permanente ». Mais les progrès de la défense européenne seront-ils assez rapides pour faire face à la multiplication des risques ? Surtout, cette coopération permettra-t-elle à la France de partager la charge à la fois financière, géopolitique et matérielle de la défense européenne qu'elle assume aujourd'hui dans une très large mesure et dont elle n'a plus forcément les moyens ? Telles sont, entre autres, les questions posées dans cette tribune qui milite pour un nouvel élan européen en matière de défense et de sécurité. S.D.
      Tense relations with Russia and Turkey, terrorist threats involving relations with Sub-Saharan Africa and the Middle East, prospective confirmation of Brexit leading to the departure of a member state that is important in defence terms, reduced US involvement in the Atlantic Alliance : for some years, the context in which EU security is achieved has been evolving. The Union, which is supposed to provide the conditions for keeping the peace on the European continent – if not, indeed, beyond it – finds itself in a situation which is, if not precarious, at least more worrying so far as the preservation of the security of its member states and borders is concerned. As is shown by the adoption, in March 2018, of a “Roadmap for the Implementation of Permanent Structured Cooperation”, the EU is coming to realize this. But will advances in European defence come quickly enough to cope with the increased range of risks ? Most importantly, will this cooperation enable France to share the – financial, geopolitical and material – defence burden which, to a very large extent, it bears today and cannot necessarily afford ? These are among some of the questions posed in this column, which argues strongly for a renewed effort on European defence and security.