Contenu du sommaire : Côte d'Ivoire, le retour de l'éléphant ?

Revue Afrique Contemporaine Mir@bel
Numéro no 263-264, 2017/3-4
Titre du numéro Côte d'Ivoire, le retour de l'éléphant ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Marc-Antoine Pérouse de Montclos p. 5-7 accès libre avec indexation
  • Côte d'Ivoire, le retour de l'éléphant ?

    • Côte d'Ivoire, le retour de l'éléphant ? : Introduction thématique - Marie Miran-Guyon p. 11-24 accès libre avec indexation
    • « Le caillou a-t-il été retiré du soulier de la République ? » : Réconciliation nationale et réformes constitutionnelles en Côte d'Ivoire - Ousmane Zina p. 25-39 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article explore les enjeux constitutionnels du processus de réconciliation en Côte d'Ivoire et privilégie l'analyse fine de la réforme constitutionnelle engagée en 2016. La Constitution a été un objet majeur des crises politiques qu'a traversées la Côte d'Ivoire depuis les années 1990. Chargée d'organiser la dévolution et l'exercice du pouvoir d'État et considérée comme la garantie de la stabilité sociopolitique du pays, la loi fondamentale a souvent été malmenée par d'âpres luttes de pouvoir, déclassée tantôt par des compromis politiques tantôt par la violence armée. Quoique constamment présente dans le débat public, la constitution ivoirienne n'a pas de véritable ancrage sociétal, à même d'en faire un contrat social inclusif. Les tentatives de modification ou de transformation de la norme suprême, menées avec beaucoup de balbutiements, parce qu'otages de calculs politiciens, ont chaque fois retardé sa réinvention et laissé un sentiment d'inachevé.
      This article examines the constitutional challenges of the reconciliation process in Côte d'Ivoire, focusing more specifically on the constitutional reforms undertaken in 2016. The Constitution has been at the centre of political crises in Côte d'Ivoire since the 1990s. Intended to structure the devolution and exercise of State power, and considered to be the protector of socio-political stability in the country, it has been frequently abused during bitter power struggles, alternatively demeaned by political compromise and armed violence. Despite its constant presence in public debate, the Ivoirian constitution has no veritable societal anchorage capable of making it an inclusive social contract. All attempts to modify or transform the supreme law have faltered due to the trappings of political calculations, delaying its reinvention and leaving a sense of unfinished business.
    • Zakaria Koné et les transformations des chasseurs dozos en Côte d'Ivoire : De la société civile comme stratégie politique - Joseph Hellweg, Nicolas Médevielle p. 41-58 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Bien que les concepts de société civile et d'État indiquent des positions sociales alternatives s'ancrant dans des institutions et des comportements différents, l'histoire récente de la Côte d'Ivoire révèle leur commune appartenance à une stratégie politique unique. Cette stratégie consiste à osciller entre ces deux positions suivant les circonstances et opportunités se présentant. Aucun groupe, sans doute, n'illustre mieux ce scénario que celui des chasseurs initiés dozos, et plus particulièrement l'un des plus célèbres d'entre eux, Zakaria Koné, dont la carrière a connu de nombreux balancements entre ces deux positions. Koné et les dozos incarnent le modus operandi de la vie politique ivoirienne contemporaine.
      Although the concepts of State and civil society are rooted in alternative social positions, with different institutions and behaviours, recent history in Côte d'Ivoire reveals their common adherence to a unique political strategy which consists of fluctuating between two positions depending on the circumstances and opportunities at hand. No group better illustrates this scenario than the experienced Dozo hunters, and more specifically one of the most famous among them – Zakaria Koné – whose career has been marked by much to-ing and fro-ing between these two positions. Koné and the Dozos embody the modus operandi of contemporary Ivoirian political life.
    • Le boom de l'anacarde dans le bassin cotonnier du Nord ivoirien : Structures de marché et prix à la production - Thomas J. Bassett p. 59-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le paysage agricole des régions de la savane ivoirienne est très différent aujourd'hui, comparé à il y a seulement vingt ans. Le changement le plus important a été l'expansion des vergers de noix de cajou et le déclin relatif de la superficie cotonnière. Cet article cherche à expliquer cette transformation agricole, en examinant la prise de décision des agriculteurs dans l'économie politique plus large de la Côte d'Ivoire et l'histoire du développement agricole de la région. Cette recherche combine des méthodes de recherche quantitatives et qualitatives à plusieurs échelles pour comprendre la dynamique de ce changement agraire. Les structures de marché contrastées et les prix à la production dans les secteurs du coton et de la noix de cajou expliquent en grande partie ce changement dans l'économie et les paysages agricoles.
      The agricultural landscape of the Ivoirian savannah regions is very different today than it was just twenty years ago. The largest change has been the expansion of cashew nut orchards and the relative decline of cotton crops. This article seeks to explain this agricultural transformation by examining the decision of farmers within the broader political economy of Côte d'Ivoire and the history of agricultural development in the region. The research combines quantitative and qualitative research methods on several scales to understand the dynamics behind this agrarian change. The contrasted market structures and producer prices in the cotton and cashew nut sectors largely explain this change in the local economy and agricultural landscape.
    • Le destin de Yacou « le Chinois » : Carrière criminelle et devenir de la Côte d'Ivoire au prisme de la prison - Frédéric Le Marcis p. 85-101 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Que nous apprend la mort de Yacou le Chinois, braqueur de banque, ancien rebelle et chef du gouvernement interne de la MACA, la plus grande prison de la Côte d'Ivoire ? À partir du récit du destin tragique de Yacou le Chinois lors d'une mutinerie dans la prison, cet article montre comment la structure du pouvoir à l'intérieur de la prison est fortement associée aux valeurs du ghetto. Il révèle de plus comment la carrière de Yacou est étroitement liée à la trajectoire nationale ivoirienne. Cette analyse de la vie dans une prison africaine met en évidence la pertinence des études carcérales pour éclairer des problèmes sociaux plus larges.
      What can we learn from the death of Yacou le Chinois (“Yacou the Chinese”), bank robber, former rebel and leader of the internal government at MACA, the largest prison in Côte d'Ivoire? This article examines the tragic destiny of Yacou le Chinois, killed in a prison riot, to show how the power structure inside the MACA prison is strongly associated with ghetto values. It highlights how the career of Yacou was closely tied to the course of Ivoirian national history. This analysis of life in an African prison showcases the relevance of prison studies for shedding light on broader social problems.
    • La politique par le bas-fond : Pouvoir local, violence milicienne et recompositions sociales dans la Côte d'Ivoire « post-conflit » - Richard Banégas p. 103-120 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      En contrepoint d'études « post-conflit », très macropolitiques, cet article envisage l'après-guerre en Côte d'Ivoire sous un angle micro-local, par un focus sur le bas-fond de Gobelet, un bidonville d'Abidjan, dont un groupe de « Jeunes Patriotes sans abri » avait pris le contrôle. L'article montre comment ces jeunes ont su manier le patriotisme pour négocier leur précarité. Il examine les conflits locaux et les compromis auxquels cette prise de pouvoir a donné lieu. Des arrangements qui indiquent que la révolution sociale du bas-fond s'est muée, après-guerre, en révolution passive. En épilogue, l'article suggère que c'est moins le changement de régime que la violence de classe de « l'Émergence » qui aura finalement eu raison de cette expérience politico-générationnelle du bas-fond de Gobelet.
      As a counterpoint to very macropolitical “post-conflict” studies, this article examines post-war Côte d'Ivoire from a micro-local perspective, via a focus on the Gobelet slum in Abidjan where a group of “homeless Young Patriots” took control. The article shows how these youth wielded patriotism to leverage their precarity. It examines local conflicts and the compromises that arose from this seizure of power. Some of these arrangements indicate that the social revolution in the slum transformed into a passive revolution in the post-war period. In an epilogue, the article suggests that more than the change in regime, it was the violence of the “Emerging” class that finally put an end to this political-generational experience in the Gobelet slum.
    • Yopougon, ensemble mais pas trop : Sociabilités des jeunes autour des jeux de hasard en Côte d'Ivoire - Hannah Schilling p. 121-139 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      À travers l'étude de cas d'un espace de paris sportifs et de jeux de hasard dans un quartier résidentiel de Yopougon à Abidjan, cet article vise à comprendre comment les disparités socio-économiques sont reproduites et légitimées par les différences morales et sociales entre jeunes Ivoiriens. Les différenciations sociales des jeunes hommes citadins en recherche d'emploi sont analysées au prisme des interactions et d'une « mise en frontières » dans un espace dédié aux jeux de hasard. Ces phénomènes s'inscrivent dans la renégociation des figures de réussite d'une classe moyenne urbaine : la mobilisation de catégories morales permet de distinguer les jeunes « diplômés joviaux » des « jeunes nousia agressifs » pour légitimer un inégal accès aux ressources sociales et économiques générées par l'espace des jeux.
      This article examines the case of a sports betting and gambling game location in the Yopougon residential district in Abidjan to understand how socio-economic disparities are reproduced and legitimated through moral and social distancing between Ivoirian youth. We analyse social differentiation amongst young urban men in search of work in the context of their interactions and the “creation of boundaries” in a space devoted to gambling games. Such differentiation is part of redefining the successful figures of an urban middle class: moral categories are mobilized to distinguish between “cheerful young graduates” and “aggressive young nousia” to legitimate unequal access to the social and economic resources generated by the gaming facility.
    • « Manger pour soi-même » en zone forestière ivoirienne : L'émancipation des jeunes ruraux de retour au village - Léo Montaz p. 141-155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les espaces ruraux ivoiriens connaissent, depuis les années 1980, un processus migratoire dit de « retour à la terre » auquel participent majoritairement des jeunes hommes revenant vers leur village paternel. À travers les parcours de vie de ces jeunes, cet article questionne les reconfigurations en cours des rapports aînés/cadets dans la zone forestière du Centre-Ouest ivoirien. En transposant l'expérience urbaine dans les villages, parfois brutalement, ces jeunes hommes proposent de nouveaux modes d'organisation qui doivent permettre à chacun de s'autonomiser ou de « manger pour soi-même », loin du mode de vie des aînés. Mais ce processus ne va pas sans d'importantes résistances qui questionnent les possibilités réelles d'autonomisation de ces jeunes.
      Since the 1980s, rural areas in Côte d'Ivoire have been the site of migratory processes involving a so-called “return to the land” which has mainly involved the return of young men to their paternal villages. This article looks at the experience of these youth to question the reshaping of relationships between older and younger generations in the west central bushland of Côte d'Ivoire. By transferring – sometimes brutally – the urban experience to villages, these young men introduce new types of organization that allow individuals to gain in autonomy and “eat on their own”, a marked difference with the lifestyle of older generations. And yet this process has met with strong resistance that challenges the real potential for these youth to emancipate themselves.
    • Une histoire politique du Tonkpi dans l'Ouest ivoirien : Marginalisation régionale et émergence de l'UDPCI - Jeremy Allouche, Hyacinthe Digbeugby Bley p. 157-176 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La formation d'un parti politique est généralement associée à des personnalités clés et/ou une idéologie politique. Rarement, en revanche, la dimension de l'ancrage territorial est prise en compte. À travers le cas du Tonkpi – ancienne région des Dix-Huit Montagnes dans l'Ouest ivoirien – sur le temps long des années 1950 à nos jours, cet article étudie la convergence entre la marginalisation politique de cette région frontalière de la Guinée et du Liberia, et l'ancrage régional d'un parti politique, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), fondée en 2001 par le général Robert Gueï. Depuis l'assassinat de ce dernier, lors du putsch de 2002, l'UDPCI se cherche une audience nationale à travers son nouveau président, Albert Mabri Toikeusse, mais reste perçue comme un parti de l'aire ethno-régionale du Tonkpi.
      The creation of a political party is generally associated with key personalities and/or a political ideology. Rarely, however, is its territorial rooting considered. This article examines the case of Tonkpi – the former Dix-Huit Montagnes region in western Côte d'Ivoire – over the long course of history from the 1950s to the present. It studies the convergence of political marginalization in this region that borders on Guinea and Liberia, and the regional rooting of a political party – the Union pour la democracy et la paix en Côte d'Ivoire (Union for democracy and peace in Côte d'Ivoire – UDPCI), founded in 2001 by Robert Gueï. Since the assassination of Gueï during a putsch in 2002, UDPCI has sought to find a national audience via its president, Albert Mabri Toikeusse, but the party continues to be perceived as an ethno-regional party from Tonkpi.
    • La Cellule 39 en Côte d'Ivoire : Processus d'identification et mobilisation d'un groupe d'ex-combattants - Kamina Diallo p. 177-196 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article s'intéresse aux combattants démobilisés ayant connu une « mobilité sociale descendante » en Côte d'Ivoire. Il se focalise sur une association de démobilisés, la « Cellule 39 » (C39), et analyse la place qu'elle occupe et la stratégie de « lutte purement administrative » qu'elle utilise dans la société ivoirienne depuis 2012. L'étude montre que l'identité collective qui s'est forgée autour du passé commun de rebelles et de l'appartenance à la C39 n'a pas pu faire disparaître les dissensions internes au groupe. L'article illustre enfin les limites de la lutte administrative dans un pays où le recours à la violence semble encore dicter les actions politiques et les modes de gouvernement des gens. Il questionne ainsi plus généralement les fragilités de la transition sécuritaire dans une Côte d'Ivoire « post-conflit » encore profondément marquée par l'instabilité.
      This article examines demobilized combatants who have experienced “downward social mobility” in Côte d'Ivoire. It focuses on a specific association of demobilized combatants – “Cellule 39” (C39) – and analyses the space it occupies and the strategy of “purely administrative struggle” it has employed in Ivoirian society since 2012. The research shows that the collective identity that was forged around the rebels' shared past and their belonging to C39 was not enough to dispel internal disagreement within the group. The article illustrates the limits of a purely administrative approach in a country where the use of violence still seems to dictate political action and the means of governing. It as such more broadly questions the fragile nature of the transition to peace in a “post-conflict” Côte d'Ivoire marked by instability.
    • Bouna, une « instabilité permanente » ? : Foncier, autorité et violence post-conflit en Côte d'Ivoire dans la longue durée - Jeremy Speight p. 197-215 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La fragilité de la paix dans la Côte d'Ivoire d'après la crise postélectorale est manifeste dans le nord-est du pays, dans la ville de Bouna et ses campagnes alentours. Depuis 2011, les tensions se sont accrues entre éleveurs peul, agriculteurs lobi et « autochtones » koulango. Fin mars 2016, les luttes pour l'utilisation des terres ont trouvé leur apogée dans un affrontement violent entre membres des communautés lobi et peul à Bouna, qui s'est soldé par plus de vingt morts, trente blessés et mille personnes déplacées. Comment expliquer la précarité de la paix post-conflit à Bouna ? Cet article historicise les causes structurelles de cette violence en analysant les évolutions des relations de pouvoir régissant l'utilisation des terres dans la longue durée.
      The fragile nature of peace in Côte d'Ivoire following the post-electoral crisis is patent in the north east of the country, in the city of Bouna and the surrounding countryside. Since 2011, tension has been on the rise between Fulani herders, Lobi farmers and Kulango “natives”. In late March 2016, the struggle over land use reached its apogee in a violent confrontation between members of the Lobi and Fulani communities in Bouna, which ended in twenty deaths, thirty wounded and a thousand displaced persons. How can the tenuous nature of post-conflict peace in Bouna be explained? This article historicizes the structural causes underpinning such violence by analysing the evolution of power relations that have structured land use over the long term.
  • Repères

  • Entretiens

    • Les forces armées de Côte d'Ivoire : portrait d'un dispositif fragile - Bruno Clément-Bollée, Marie Miran-Guyon p. 281-306 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les mutineries de 2017 ont ravivé les craintes d'un retour des armes sur la scène politique ivoirienne, alors que la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) et l'opération de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) avaient été conduites, au sortir de la crise postélectorale de 2010-2011, pour fluidifier le retour des militaires en caserne et le retour d'ex-combattants à la vie civile. Hier comme aujourd'hui, la question des forces armées reste centrale, quoique méconnue. Entretien avec le général Bruno Clément-Bollée, qui fut, entre autres fonctions, commandant de l'opération française Licorne en 2007-2008, directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère français des Affaires étrangères (2010-2013) et conseiller du directeur ivoirien de l'autorité pour le DDR (2013-2016)
      The revolts of 2017 revived fears about the return of weapons to the Ivoirian political scene despite the Security sector reform process (SSR) and operation Disarmament, Demobilization and Reintegration (DDR) conducted following the post-electoral crisis of 2010-2011 to facilitate the return of soldiers to their barracks and the return of ex-combatants to civilian life. In the past like the present, the question of the armed forces remains central albeit poorly understood. Here, we interview General Bruno Clément-Bollée who was, among other duties, Commander of the French Operation Licorne in 2007-2008, Director of security cooperation and defence at the French Ministry of Foreign Affairs (2010-2013) and consultant to the Ivoirian director in charge of DDR (2013-2016)
    • Autobiographie d'un engagement politique en Côte d'Ivoire - Yasmina Ouégnin, Marie Miran-Guyon p. 307-324 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Yasmina Ouégnin, née en 1979, a été élue députée de la commune de Cocody à Abidjan en décembre 2011. Elle siège à la première législature d'après la crise postélectorale sous la bannière du PDCI-RDA1. Fille de l'ambassadeur Georges Ouégnin, directeur du protocole d'État de 1960 à 2001, elle fait montre d'une forte personnalité et fait bouger les lignes de l'action politique. En octobre 2015, face à l'absence de débats au sein de la majorité parlementaire RHDP2 dont fait partie le PDCI, elle vote « non » au projet de loi devant instituer la IIIe République. Non retenue par son parti aux élections législatives de décembre 2016, elle est réélue en tant que candidate indépendante et crée son propre groupe parlementaire, Vox Populi.
      Born in 1979, Yasmina Ouégnin was elected deputy for the municipality of Cocody in Abidjan in December 2011. She sat in the first legislature following the post-electoral crisis under the PDCI-RDA banner. She is the daughter ambassador Georges Ouégnin, Director of State protocol from 1960 to 2001, and has proven to be a strong personality capable of shifting policy lines. Given the lack of debate within the RHDP2 parliamentary majority of which PDCI was a part, she voted against the proposed bill to create a 3rd Republic in October 2015. Dropped by her party for the December 2016 legislative elections, she was re-elected as an independent candidate and created her own parliamentary group, Vox Populi.
    • La franc-maçonnerie en Côte d'Ivoire, brève histoire des enjeux actuels - Francis Akindès, Marie Miran-Guyon p. 325-338 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La franc-maçonnerie, société initiatique discrète, reste largement méconnue en Côte d'Ivoire comme ailleurs sur le continent africain. Poncifs moraux, œillères et médisances en dressent un portrait préjudiciable souvent détaché des réalités. Un retour sur l'histoire des obédiences maçonniques en Côte d'Ivoire et sur leur rapport singulier à l'État colonial, puis national, et à l'Église, ouvre la voie à une compréhension plus distanciée des enjeux actuels de loges plurielles et concurrentielles. Entretien avec le sociologue Francis Akindès1.
      Freemasonry, the discrete initiatory society, remains largely unknown in Côte d'Ivoire, like elsewhere in Africa. Moral stereotypes, closed-mindedness and gossip etch a detrimental portrait that is often far-removed from reality. A review of the history of masonic allegiance in Côte d'Ivoire and of its unique relationship with the colonial and then national State and with the Church open the way to a more nuanced understanding of the situation of the different, competing lodges today.
  • Choses vues

    • Abobo, ADOland d'hier et d'aujourd'hui - Yacouba Konaté p. 341-364 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Abobo est l'une des treize communes qui constituent le district autonome d'Abidjan. Aux heures chaudes de la naissance et de l'implantation territoriale du Rassemblement des républicains (RDR), pour des raisons sociohistoriques, la cité d'Abobo a joué un rôle d'accueil et d'avant-garde. Cette position a été confortée durant la longue crise militaro-politique de 1999 à 2011. Une fois Alassane Ouattara parvenu au pouvoir, les habitants, et surtout les jeunes de la commune, s'attendaient à une certaine forme de rétribution de leur long et douloureux engagement. Celle-ci tardant à se manifester à la hauteur attendue, un sentiment de déception se ressent au sein des militants.
      Abobo is one of the thirteen municipalities that make up the autonomous district of Abidjan. For historical reasons, the district of Abobo served as an avant-garde and host in the early days of the rise and territorial implantation of the Rassemblement des républicains (RDR). This position was reinforced during the long military-political crisis from 1999 to 2011. Once Alassane Ouattara came to power, the inhabitants and especially the youth of the municipality expected a certain form of retribution for their long and painful support. When this return did not meet people's expectations, a feeling of deception arose amongst activists.
    • Sur les traces des capitales indécises de la Côte d'Ivoire - Jean-Luc Piermay p. 365-383 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le présent article relate un voyage en Côte d'Ivoire, d'une ville à l'autre, en particulier dans les centres urbains qui portent aujourd'hui, ou qui portèrent, un titre de capitale. Il commence à Abidjan, décrivant la transformation de la ville en une métropole composée de quartiers et irriguée par les hubs de transport. Le voyage se poursuit à Grand-Bassam, la première capitale, aujourd'hui déchue et rattrapée physiquement par la métropole ; puis à Yamoussoukro, capitale officielle qui peine à assumer son rôle. Il se termine à Bouaké, « capitale du Nord », toujours centre commercial majeur, mais ville fortement secouée par les conflits internes au pays.
      This article describes a trip in Côte d'Ivoire, a journey from one city to another, particularly in urban centres which are or used to be capital cities. It begins in Abidjan and describes the transformation of the city into a metropolis made up of districts and bourgeoning transportation hubs. The journey continues in Grand-Bassam, the first capital city, now dethroned and physically caught up by the metropolis; then Yamoussoukro, the official capital that struggles to live up to its role. It ends in Bouaké, the “capital of the north”, which remains a major commercial centre, but is also a city strongly shaken by the internal conflict in the country.
    • Cinéma et audiovisuel en Côte d'Ivoire (2002-2018) : Une aventure ambiguë - Assié Jean-Baptiste Boni p. 385-403 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Si la majorité des films ivoiriens est destinée à la télévision, des réalisateurs visent à convertir leur production pour le grand écran. Ces productions, prisées du public, sont réalisées dans un contexte sociétal particulier. En 2008, en effet, ont été créés l'Office national du cinéma de Côte d'Ivoire et le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Mais si la politique du ministère ivoirien de la Culture fait sens, elle n'en demeure pas moins tâtonnante et inaboutie. Résultat : un regard hâtif aurait tôt fait de conclure à l'immobilisme et même au recul de la production cinématographique en termes de quantité et de qualité. Pourtant, des films de bonne facture voient le jour, dans un univers dominé par le télévisuel. Cet essai dresse un état des lieux de la production cinématographique ivoirienne de 2000 à 2018.
      While most Ivoirian films are destined for television, some directors aim to convert their work for the big screen. Such films are valued by audiences but are produced in a unique societal context. Indeed, the National Film Office of Côte d'Ivoire and the Fund to support the cinematographic industry were created in 2008. But although the policy of the Ivoirian Ministry of Culture makes sense, it is nevertheless hesitant and incomplete. The result is that a quick glance would conclude that there has been a stagnation or even a decline in the quantity and quality of cinematographic production. And yet good quality films have been produced in a universe that is dominated by the televisual sector. This article offers an overview of Ivoirian cinematographic production from 2000 to 2018.
  • Notes de lecture