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L'étude des formes glaciaires du bassin de la Meurthe supérieure permet de reconnaître des caractères morphologiques qui peuvent s'expliquer par la diversité des roches cristallines ou cristallophylliennes dans lesquelles ces formes se sont développées.

La montagne corse a constitué un domaine tout à fait marginal des glaciations quaternaires. Néanmoins, les formes et les dépôts glaciaires ont souvent une netteté de miniature à défaut d'une grande extension. Vers l'aval, le modelé glaciaire s'estompe progressivement : situer de façon précise le point d'avancée maximale reste hasardeux faute de preuves. Les glaciers sont installés sur une topographie profondément disséquée. Seul le glacier du haut Tavignano s'est étalé dans une cuvette évasée. Dans un domaine climatique de montagne méditerranéenne et dans des conditions topographiques qui imposent aux glaciers une forte pente, les facteurs structuraux et lithologiques deviennent contraignants.

Situé en Couserans, au pied même du Valier (2 838 m), le petit massif granitique du Ribérot (4 km de long sur 3,5 de large) offre au regard de larges surfaces qui s'étendent entre 1 700 m et 2 400 m. C'est un bon exemple de batholite mis en creux par l'érosion ; il est, en effet, dominé par une vigoureuse ligne de crête schisteuse ou calcaire de 400 à 600 m de commandement. Elle est sculptée dans les roches de la couverture sédimentaire primaire de la zone axiale. Le massif cristallin, avec ses pentes élevées mais douces, a donné naissance au seul glacier notable de la partie occidentale du Couserans : celui du Ribérot qui venait mourir à 650 m d'altitude seulement, après avoir parcouru une dizaine de kilomètres. Ce petit massif présente un triple intérêt morphologique : Celui de l'âge relatif de la mise en creux par rapport à la glaciation ; la mise en valeur de la fracturation par le travail de l'érosion glaciaire ; L'abondance des dalles d 'exfoliation.

Flakstady est l'avant-dernière île vers le SW de l'archipel des Lofoten. Ce morceau de socle précambrien est en position interne dans les Calédonides. L'orogenèse calédonienne est surtout responsable de cassures dans ce bâti affecté par des événements métamorphiques remontant à 2 800 et 1 800 millions d'années.

Le rôle d'un glacier sur un socle est connu, par de nombreux travaux portant, par exemple, sur la Scandinavie et l'Écosse. Dans le Massif Central, les domaines de socle englacés sont localisés en bordure des secteurs élevés qui au Quaternaire froid ont porté des glaciers. Le massif volcanique d'Aubrac a été le point de départ de glaces qui se sont étalées à l'E-N-E, sur des plateaux, atteignant 900 m d'altitude et constitués de granite porphyrolde. Des massifs volcaniques des Monts Dore, du Cézallier et du Cantal, les glaces sont venues recouvrir les plateaux d'Artense faits de schistes cristallins et de granito-gneiss. Les deux glaciers considérés n'étaient pas affectés par la même dynamique. La petite calotte, peu mobile de l'Aubrac, se distinguait du glacier de piedmont d'Artense. Dans les deux cas, les glaciers sont responsables de maintes retouches qui offrent les mêmes caractères, malgré quelques nuances qui tiennent à la dynamique propre à chacun des glaciers et à la nature du substratum.

Situées dans un cadre climatique particulièrement rude, les hautes terres granitiques de la Margeride et du Mont Lozère présentent un modelé qui a subi d'importantes retouches lors des épisodes froids du Quaternaire. Ces massifs se présentent comme de hauts plateaux limités par de grands escarpements de ligne de faille. Ils possèdent une grande uniformité lithologique surtout en Margeride où un granite porphyrolde relativement altérable, à biotite, forme l'essentiel. Les faciès sont beaucoup plus variés au Mont Lozère : porphyrolde et à grains moyens.

Le Mont Lozère fait partie de ces quelques reliefs d'altitude moyenne (1 699 m pour le Lozère, 1 567 m pour l'Aigoual, 1 912 m pour le Ventoux) reliefs déjà méridionaux, puisque tous trois proches du 44e parallèle, mais dont l'isolement même exacerbe les processus morphodynamiques. Formes et formations quaternaires témoignent de conditions climatiques sévères. Un enneigement important et étendu sur cinq mois, une amplitude considérable des températures (tant saisonnières que journalières), l'action très importante du vent, maintiennent encore actuellement sur ce sommet, une dynamique active, essentiellement nivale.

Les versants des reliefs à caractères montagneux du Nord-Ouest Limousin portent éventuellement, au-dessus des arènes en place, des formations superficielles communément et respectivement appelées : formations à blocs et arènes litées. Nombreux sont les auteurs qui admettent l'origine périglaciaire de ces formations et considèrent que le litage serait le résultat d'une gélifraction (analogie avec les grèzes calcaires), que la formation à blocs serait mise en place par solifluxion, et, enfin, que la superposition toujours dans le même ordre et la discordance fréquente entre la formation supérieure à blocs et l'arène litée sous-jacente sont une preuve d'hétérochronisme, et donc de deux épisodes périglaciaires distincts et successifs. La prise en considération de l'état de la roche, et en particulier des sols soumis à l'action périglaciaire nous paraît susceptible d'expliquer bien des points restés en suspens et de ramener, en Limousin au moins, les effets périglaciaires à une place plus modeste que celle généralement assignée.

En milieu supra-forestier, des pelouses compactes apparaissent souvent à l'état résiduel et surmontent presque toujours un matériau très fin. Ce fait a été décrit et expliqué dans de nombreuses publications (C. Troll, 1973). Mais on s'est trop peu intéressé au support minéral de ces pelouses, à son origine, aux conditions de sa mise en place et à son évolution. C'est ce que nous avons essayé de faire dans les Pyrénées orientales, sur les plas cristallins de la zone axiale, au-dessus de 2 000 m.