Contenu du sommaire : Economie administrée

Tout au long de ses trente ans d'histoire, la balance des paiements d'Israël a été déficitaire. Jusqu'en octobre 1977, le contrôle des changes était en cours et les quelques dévaluations officielles étaient, en fait, suppléées — sous couvert d'impôts et de subventions — par de fréquentes petites dévaluations. Ces pro­cédés ont soulevé d'intenses débats parmi les économistes. Les arguments principaux portaient sur les avantages d'un contrôle des changes ainsi que sur le procédé de dévaluation. Les opinions différaient, en particulier; quant à l'efficacité relative de grandes dévaluations occasionnelles comparées à des dévaluations de moindre importance mais plus fréquentes. Quelles que soient les conclusions de ces débats, l'importance des taux d'inflation de ces dernières années a entraîné la nécessité de dévaluations de plus en plus fréquentes et jusqu'à l'adoption d'un système de change flottant.

L'intervention gouvernementale, dont le but est d'encourager l'investissement, et en particulier l'exportation, est un phénomène commun dans plusieurs pays industrialisés et dans presque tous les pays sous-développés. Cet article analyse les prix implicites des échanges extérieurs dans l'économie israélienne induits de l'aide et les incitations gouvernementales à l'exportation. Nous présentons plusieurs méthodes pour le calcul du prix des échanges extérieurs et procédons à l'analyse comparative de l'effet de ces incitations sur la profitabilité de la firme d'une part, et d'autre part, celle de la profitabilité du projet pour l'économie. Nous commençons par une étude en condition de certitude et poursuivons par une étude en condition d'incertitude.

Le secteur public joue, de par sa taille, un rôle essentiel dans la politique écono­mique française. Les objectifs sont relativement clairs : régulation conjonctu­relle et aménagement du marché. Toutefois, là gestion peu rigoureuse de cet outil a conduit à une dégradation rapide depuis 1973 : accroissement des concours budgétaires aux entreprises publiques ; détérioration de la situation financière de ce secteur, du fait notamment du retard tarifaire, de l'évolution rapide de la masse salariale et de l'explosion des investissements. Pour y remédier, il est proposé de procéder à une réforme de la tutelle et à une politique industrielle plus active.

Les institutions de crédit en France comprennent à la base trois secteurs : un secteur commercial dont l'activité est assuré à plus de la moitié par des banques appartenant à l'Etat ; un secteur mutualiste et coopératif, dont l'établissement dominant est dirigé par l'Etat ; un secteur totalement public composé du Trésor, de la Caisse des Dépôts et Consignations et d'une multitude d'autres établissements, dont les critères d'attribution et les conditions des crédits sont spécifiques. Au niveau des refinancements, l'intervention de la Banque de France, établisse­ment public, est indispensable au bouclage des circuits. Mais elle ne peut pas utiliser tout son pouvoir pour exercer à ce niveau la politique monétaire, qui emploie plutôt actuellement une action directe sur certains volumes de crédits.

Quand l'offre de monnaie est stable, les agents économiques veulent employer la monnaie comme unité de compte dans leurs contrats futurs ; par conséquent, H faudrait, quand il se produit des perturbations monétaires, préserver les contrats émis en termes nominaux. C'est pourquoi ce sont les changements irréguliers de la politique monétaire qui devraient être neurtalisés (par une sorte de liaison au stock de monnaie ou au revenu national) plutôt que les changements aléatoires du taux d'inflation (par le moyen de l'indexation).

Les techniques afférentes à la fonction de production Cobb-Douglas sont utilisées dans cette étude empirique de la productivité et de l'affectation de ressources dans le secteur de production du Kibboutz. Parmi les hypothèses examinées, il y a celle, d'opinion courante, selon laquelle les kibboutzim n'appliqueraient pas les critères du marché utilisés par les firmes opérant en économie de marché. Les estimations présentées suggèrent toutefois que cette opinion est sans fondement. En fait, les kibboutzim n'affectent pas des ressources à des activités où la valeur du produit marginal s'avère inférieure aux prix courants du marché. Les estimations révèlent encore qu'il existe un écart important entre les productivités mar­ginales de facteurs dans l'agriculture, et celles enregistrées dans l'industrie manufacturière. Ceci a servi sans doute de facteur majeur dans la poussée vers l'industrialisation des années 1960. L'écart entre la valeur du produit marginal du travail et les taux de salaires pratiqués sur le marché, explique pourquoi les kibboutzim, contrairement à leurs principes, embauchent. Les économies d'échelle enregistrées viennent à l'appui de la théorie traditionnelle du kibboutz, suivant laquelle un rapport positif existerait entre dimension et efficience économique.

La politique des revenus en France est l'un des instruments par lesquels la nation a choisi de réguler les revenus au stade de leur formation. Cet article indique comment l'idée en fut lancée en France, ses principales caractéristiques, l'importance des taux de croissance de la productivité et des considérations rela­tives à l'équité. On explique pourquoi l'idée ne fut pas mise en pratique faute de consensus. On résume enfin les procédés par lesquels les gouvernements successifs ont tenté pragmatiquement de briser l'engrenage inflationniste prix-salaires.