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Revue Revue économique Mir@bel
Numéro vol. 29, no. 2, 1978
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'équilibre des agents économiques dans l'espace - Jean-Claude Milleron p. 237-260 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les modèles d'équilibre général ne comportent pas d'hypothèse explicite quant à la localisation des agents économiques. En fait, la localisation des agents est considérée comme donnée et l'on peut considérer qu'elle est prise en compte à travers une définition convenable des ensembles de production ou des ensembles de consommation. Néanmoins, si l'on veut que le choix d'une localisation soit contrôlée par les agents, il est bien connu que l'on rencontre de sérieuses difficultés liées aux non-convexités. Une telle représentation est nécessaire pour construire une théorie adaptée aux biens publics locaux : dans ce cas, on ne peut bénéficier d'un bien public qu'en choisissant une localisation dans laquelle ce bien public est disponible. Ce modèle est un cas polaire des modèles classiques d'équilibre général. Les biens sont fixes, en ce sens qu'ils ne peuvent circuler d'une localisation à une autre. Seuls les agents peuvent circuler et ils choisissent la meilleure localisation au regard de leur propre bien-être. L'article comporte trois parties. En premier lieu, on s'efforce d'analyser comment le bien-être individuel varie quand le nombre des personnes dans une localisation donnée varie. C'est, en quelque sorte, le vieux problème de l'optimum de population. La seconde partie est consacrée à la définition de concepts adaptés d'équilibre et de stabilité. On donne en particulier des conditions classiques d'existence et de stabilité. Dans la dernière section, on étudie l'optimalité au sens de Pareto et l'on montre que la transposition des concepts classiques appelle des précautions. Par exemple, on peut mettre en évidence des équilibres stables qui ne sont pas optimaux au sens de Pareto ; d'où une nouvelle difficulté dans l'interprétation de l'argument bien connu de Tiebout.
    A concept of spatial equilibrium of economic agents In general equilibrium models, there is no explicit assumption concerning the location of the économicagents. In fact, it is considered as given and it rnay be
  • Apriorisme et théorie économique - Claude Meidinger p. 261-290 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    II peut sembler paradoxal d'écrire sur l'apriorisme à une époque où l'empirisme paraît être de rigueur. Cependant, à l'occasion d'un examen critique de l'apriorisme en général et des arguments de ses partisans économistes en particulier, surgit une notion fondamentale, celle d'une pratique correcte de la réfutation. L'article affirme la nécessité d'un examen sérieux des conventions méthodologiques de réfutation qui sont employées par les économistes.
    It may be strange to write about Apriorism at a time of high Empiricism. However, when looking from a critical point of view on Apriorism and in particular on the arguments of its advocates in Economic Sciences, we must necessarily recognize the importance of a correct practice of refutation. The necessity of a serious study of the methodological conventions of refutation is here affirmed. considered as taken into account through a suitable définition of production or consumption sets. However, if one wants thé choice of a location to be controlled by the agents, it is a well knouw fact that one has serious difficulties with non-convexities. Such a representation is necessary to build a meaningful theory of local public goods : in such a case one can enjoy a public good only by choosing a location in which this public good is available. This model has to be considered as a polar case with respect to the classical models of general equilibrium. The commodities are fixed, in thé sensé that they cannot be moved from one location to another. Only the agents can move, and they chose the best location from the point of view of their own welfare. There are three parts to this paper. First I try to analyse how the individual welfare changes when the number of people in a given location changes. This is, in some sense, the old problem of the optimal population. The second part is devoted to defining suitable concepts of equilibrium and stability. Standard conditions of existence and stability are presented. In the last section, I study Pareto optimality, showing the necessity of being careful when transposing classical concepts. For instance, there are stable equilibria which are not Pareto optima ; this creates new difficulties in interpreting the well known argument by Tiebout.
  • Rotation du capital circulant et rentabilité - Hugues Bertrand, Alain Fauqueur p. 291-331 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de cette étude est d'analyser le capital circulant dans son contenu productif (travail, salaires, matières consommées, prix, durée de rotation...), et non plus dans le résultat apparent de son contenu comme, par exemple, des quantités en stocks multipliées par des prix. Il s'en dégage un certain nombre de résultats utiles pour l'analyse du court-moyen terme : le contenu productif des stocks permet de relier ceux-ci de façon dynamique aux opérations de production, de répartition et de financement, et de formaliser autant de liaisons avec ces opérations que de modes de formation des prix retenus. L'attention portée à la dimension temporelle permet de distinguer et de formaliser le lien entre la durée chronologique intuitive, et la durée effective de rotation du capital. Elle permet aussi d'examiner le sens des liaisons entre rentabilité et crois­sance, en fonction de la période d'observation retenue. Le passage « micro-macro », qui ne saurait provenir de la simple généralisation ou agrégation des données individuelles, livre d'intéressants résultats, notamment sur la formation des prix, provenant du fractionnement du capital en entités autonomes. Parmi les applications possibles de ces résultats, l'étude propose une meilleure appréhension du problème de l'appréciation sur stocks, et fournit un instrument de prévision de la variation de stocks.
    Rotation of working capital and profitabilite The purpose of this study is to analyse working capital in terms of productive input (labour, wages, consumed goods, prices, length of rotation, etc...), and not only with references to the apparent effects of that content, i.e. stock quantifies that are multiplied by prices. A number of usefull, conclusions for short and medium term analysis can be singled out. The productive input of the stocks makes it possible to associate the latter in a dynamic manner to the production, distribution and financing operations ; it allows as well to formalise as many relationships with these operations as there are schemes of price formation. The emphasis given to the temporal aspects of the process makes it possible to single out and formalize the link between the intuitive chronological time-span and the actual macroeconomic amount of time that the rotation of capital requires. Such an approach also makes it possible to study the meaning of the relationship between profitability and growth with respect to the period of observation. The « micro-macro » transposition tvhich cannot be explained by a mere généralisation or combination of individual factors alone, can provide interesting results particularly regards the formation of prices araising from the fragmentation of capital into autonomous quantifies. According to the study, some of the possible applications suggested by the results are a better understanding of stocks appréciation and the availability of an instrument for forecasting stocks variations.
  • Egalité des revenus, inflation et stagflation - Philippe Robert p. 332-372 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'inflation et, plus encore, la stagflation, constituent le fléau de l'économie moderne. L'opinion est très généralement répandue selon laquelle l'inégalité sociale est l'une des causes principales de l'inflation. Or, l'observation de l'évolution économique de 1962 à 1972 des onzes pays de l'OCDE pour lesquels l'étude de Malcolm Sawyer, « La répartition des revenus dans les pays de l'OCDE » 1 donne une évaluation du niveau d'égalité sociale, montre que les pays les plus égalitaires (Pays-Bas, Suède, Norvège, Grande-Breta­gne) sont ceux où l'inflation et la stagflation ont été les plus fortes, faisant appa­raître des taux de corrélation relativement élevés entre ces phénomènes. On en est dès lors conduit à conclure que l'inégalité des revenus n'est pas la cause de l'inflation, et même, à se demander à l'inverse si l'égalité des revenus n'est pas un facteur d'inflation et de stagflation. En effet, l'égalisation des revenus diminue l'incitation à l'effort et donc réduit la croissance et la production, ce qui est une cause d'inflation et de stagflation ; mais surtout, elle réduit l'épargne longue des ménages, ce qui est aussi une cause d'inflation et de stagflation. L'investissement est ou non inflationniste selon qu'il est ou non financé par l'épargne des ménages. Dans les onze pays observés, il existe des relations de corrélation négative entre, d'une part, l'épargne des ménages et la stagflation, d'autre part, l'égalité des revenus et l'épargne des ménages. Quels sont les remèdes ? Toutes les mesures tendant à développer l'épargne longue des ménages telles que celles des capitalismes populaires américain et allemand ou des mesures plus contraignantes d'emprunt salarial obligatoire.
    Income equal1ty, inflation and stagflation Inflation and still more stagflation are the main plague of modem economy. Public opinion generally believes that income unequal distribution is one of the main cause of inflation. The observation of the economic evolution 1962-1972 in the eleven OCDE countries studied by Malcolm Sawyer in « Income distribution in OCDE countries » 1 shows that the more egalitarian countries (Holland, Sweden, Norway and United-Kingdom) are those where inflation and stagflation are the highest, showing correlation rather tight between these economic phenomena. This leads to conclude that income inequality is not a cause of inflation, and even on the contrary to question whether income equality is not a factor of inflation and stagflation.
  • La décomposition des systèmes productifs - Jean-François Goux p. 373-394 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article a pour but de montrer que l'analyse d'un système productif national ne doit pas se borner aux situations d'interdépendance et de dépendance mais doit aussi prendre en compte l'existence de sous-ensembles de branches indépen­dants. L'étude de cas, à partir du Tableau des Echanges Interindustriels français, montre qu'effectivement il existe concrètement des sous-systèmes indépendants qui peuvent être considérés de manière isolée. Une telle conclusion est d'un intérêt fondamental en politique économique.
    Decomposition of productive systems The aim of this paper is to show that the analysis of a national productive system should not deal only with the dependence and interdependance situations but it must also take into account the existence of independent subsets of branches. The case study based on the input-output matrix of the France shows that empirical input-output tables do indeed have independent subsystems which may be treated in isolation. This conclusion is of a fundamental intei-est for the economic policy.
  • Une présentation critique de la rente ricardienne : un amendement (à propos d'un article de Paul Vidonne) - Guido Candela p. 395-401 accès libre
  • Réponse à Guido Candela - Paul Vidonne p. 402-404 accès libre
  • Notes bibliographiques

  • Résumés des articles/abstracts - p. 407-411 accès libre