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Revue Revue économique Mir@bel
Numéro vol. 29, no. 3, 1978
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Eléments et hypothèses pour une interprétation synthétique de l'inflation - Serge Barthélémy p. 421-463 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Comprendre l'inflation, ce n'est pas seulement identifier un ou plusieurs facteurs qui, en un certain lieu et en un certain temps, peuvent expliquer la hausse des prix. C'est rendre compte de façon suffisamment complète de « l'allure du phéno­mène », c'est-à-dire de sa géographie mouvante et de sa variabilité dans le temps. Prises isolément, les principales théories sont impropres à cet usage. Les unes manquent de généralité et ne sont guère applicables aux cas d'inflations massives et durables ; les autres à l'inverse veulent trop prouver : à les suivre, on ne com­prend pas qu'il y ait si peu d'inflation et si rarement. Un double mouvement s'impose donc : ― prendre pour guide l'idée la plus générale que l'on peut se faire de la fonction remplie par l'inflation, et celle-ci apparaît alors comme un mécanisme réducteur d'incohérence qui concilie faits et décisions a priori incompatibles ; ― étudier avec précision le « contenu d'incohérence » de chaque phase inflationniste. De puissants facteurs inflationnistes de nature structurelle étaient en place dès la fin de la deuxième guerre mondiale. D'autres facteurs, plus transitoires, en ont contrarié l'effet : réserves de main-d'œuvre, marges de progrès technique, état des rapports entre producteurs et utilisateurs de ressources naturelles. L'ame­nuisement de ces marges et certains accidents politiques majeurs — en particuliers la guerre du Viet Nam — ont remis en cause l'équilibre existant. Des mécanismes de généralisation et d'amplification, principalement monétaires, sont alors entrés en jeu. Actuellement, les voies de sortie de l'inflation sont difficiles : l'apparition spontanée de nouveaux facteurs limitatifs est peu probable. Les politiques nationales sont soumises à des nécessités contradictoires et leur succès paraît impliquer une' marge de liberté suffisante à l'égard de la contrainte extérieure ; cette marge ne peut exister pour l'ensemble des pays concernés, sauf si de nouvelles solutions de financement des soldes déficitaires pouvaient être instaurées. Encore faudrait-il, dans la perspective du long terme, que la reprise de la croissance ne détourne pas de donner des solutions aux problèmes fondamentaux qui concernent les rapports de l'homme avec la nature.
    Factors and assumptions for a synthetic interpretation of inflation Understanding inflation does not mean simply identifying one or more factors which, in a given place and ai a given time, can explain rising prices. It means accounting in a sufficiently complète manner for the « behaviour » of the phenomenon, i.e. its shifting topography and it variability in time. When viewed singly, the chief existing theories cannot do this adequately. Some of them are not sufficiently comprehensive and are scarcely applicable save in cases of heavy and lasting inflation ; conversely, other theories try to prove too much : in the light of such theories we fail to understand why there is so Utile inflation and why it occurs so seldom. Therefore, a twofold approach to the problem is indispensable : (1) take as a guiding principle the most general idea we can have concerning the function of inflation, in which case it appears as a mechanism which reduces inconsistencies and reconciles facts and desicions which a priori are incompatible, and (2) make a precise study of the « inconsistency content » of each inflationary phase. Powerful inflationary factors of a structural nature existed as early as the closing phase of World War Two. Yet other more transient factors thwarted the effects of these general factors : manpower reserves, margins of technological progress, relations between producers and consumers of natural resources. The dwindling of these margins and certain major political accidents — particularly the Viet Nam war — jeopardized the existing equilibrium. At this point, generalizing and amplifying mechanisms — mainly monetary — went into action. At present, the paths leading out of inflation are rocky : the spontaneous advent of new limiting factors is rather improbable ; national policies are subject to contradictory imperatives and their success seems to imply a sufficiently wide margin of freedom with respect to outside constraints. Such a margin cannot exist for ail countries concerned, unless new solutions for financing debit balances can be instituted. Even them, from the long-run standpoint, the resumption of expansion should not divert our efforts from the task of solving the fundamental problems of man's relations with Nature.
  • Energie, croissance et calcul économique - Jacques Percebois p. 464-493 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    sont relativement élevés, ce qui signifie en d'autres termes que le contenu énergétique du PNB est une variable maîtrisable. De nombreux concepts destinés à éclairer la prise de décision en matière de sélection des sources d'énergie (le coût d'usage, le coût des risques, etc.) doivent en outre être explicitement intro­duits dans la mesure où les méthodes traditionnelles de calcul économique ne permettent pas de prendre en considération nombre d'aspects qualitatifs.
    Energy, growth and economic analysis This article intends to show that energy-economie growth relationship is insufficiently explored, particularly at the structural level. A number of methodological tools are available, or have to be worked out, to estimate the substitutions which may be operated among the main energy sources, on the one hand, between the « energy » factor and the other factors of production, on the other hand, and thus enable to bring out the elements explaining these structural shifts. Such an approach then shows that the degrees of freedom enjoyed by the major decision-makers at the level of technological choices are relatively high, which means, in other words, that the energy contents of GNP are a controllable variable. A lot of concepts needed to enlighten dedsion-mdking with regard to the selection, of energy sources (user-cost, risk-bearing cost, etc.] must, besides, be explicitly introduced inasmuch as traditional methods of economic analysis do not allow to take into account a good many qualitative aspects.
  • La politique de prix de la firme multiproduits - H. Tézenas du Montcel, Daniel Soulié p. 494-513 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Toutes les entreprises sont multiproductrices, c'est-à-dire offrent différents biens ayant entre eux des liens techniques et commerciaux complexes. L'objet de cet article est d'étudier l'effet de ces liens sur la fixation des prix. A partir du cas simple du monopole produisant et vendant deux biens, on montre que l'existence de relations entre les produits, tant au niveau de la demande qu'à celui du processus de production n'est pas sans conséquence. L'entreprise désirant tirer profit de ces liaisons est conduite à adopter une politique de prix différente de celle de firmes indépendantes fabriquant chacune l'un des produits concernés. Ce comportement, tantôt favorable, tantôt nuisible au consommateur, suggère que les avantages de l'intégration, les justifications de la décentralisation, voire les politiques de la concurrence ne peuvent s'étudier qu'en faisant référence à la composition de l'offre des entreprises.
    Pricing policy of the multiproduct firm The multiproduct firm supply different goods with complex technical and commercial links between them. The subiect of this papers is to study the effects of those links on pricing policy. Starting with the simple case of a monopoly selling and producing two goods, the relations between the products, due to demand or to the production process, is not without importance. A firm wanting profit from these relations will adopt a pricing policy which is different from the policy of two independant firms selling just one the products. This stance which is sometimes in the customer's interest and sometimes not, means that the benefits of integration and of decentralization (even competition policy in general), cannot be studied if the composition of the firm output is ignored.
  • Indices de concentration et pouvoir de monopole - David Encaoua, Alexis Jacquemin p. 514-537 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En dépit du recours habituel, en économie industrielle, aux mesures de concen­tration industrielle comme moyen d'estimer empiriquement le pouvoir de mono­pole, il n'exista pas d'analyse théorique qui établisse un lien général entre indices de concentration et degré de monopole. Les auteurs de cet article ont d'abord explicité certaines propriétés que doivent vérifier une mesure de concentration et une expression du pouvoir de monopole global au sein d'une branche composée de producteurs ayant chacun un taux de marge bénéficiaire mesuré par l'indice de Lerner. Sur cette base, ils montrent ensuite que la plupart des mesures de concentration, y compris l'entropie pour laquelle il n'existait pas jusqu'ici de justification théorique, ont un lien direct avec le degré de monopole, dans le cas de plusieurs modèles de concurrence oligopolistiquqe (modèles de Cournot-Nash, de la firme dominante, de l'oligopole différencié). Le recours à la propriété entropique de décomposition leur permet également de distinguer entre le rôle de la concentration au sein d'une classe (de firmes ou de produits) et le rôle de la concentration entre les classes, pour déterminer le pouvoir de monopole existant dans une branche.
    which all measures of concentration and indexes of aggregate monopoly power derived from the Lerner index, should possess. On this theoretical basis, they have demonstrated that within the confines of varions oligopoly models (non-cooperative Cournot-Nash, price leadership, differentiated oligopoly models), the main measures of concentration, including the entropy measure, can be related to indexes of aggregate degree of monopoly. Using the property of the entropy measure according to which it can be decomposed into additive elements, the authors have also disentangled the respective roles of concentration within a class of firms (or products) and between classes, in the determination of mono­poly power.
  • Présentation thématique et formalisée de « La richesse des nations » - Jacques Fontanel p. 538-564 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'auteur se propose à la fois : ― de réparer l'injuste oubli dans lequel la littérature économique française a tenu le « père de l'économie politique » à l'occasion du deuxième centenaire de la publication de La Richesse des nations ; ― de donner, grâce à la clarté et à la concision du langage mathématique, une présentation pédagogique originale des grands thèmes de la pensée d'Adam Smith ; ― de montrer, par les différentes lectures d'auteurs connus, les graves ambiguïtés de La Richesse des nations ; ― d'affirmer la grande valeur heuristique des contradictions de la pensée d'Adam Smith. L'auteur conclut en montrant le rôle essentiel de Smith sur l'ensemble de la réflexion économique.
    Thematical and mathematical presentations of « wealth of nations » The author has four objectives : ― to put right the unfair omission of Adam Smith's thought by French economic literature at the time of the Second Century Anniversary of Wealth of Nations ; ― to offer, owing to the light and the conciseness of the mathematical language, a pedagogical presentation of Adam Smith's great thems ; ― to point out, owing to the different readings of many known authors, the severe ambiguities of Wealth of Nations ; ― to affirm the heuristic value of Smith's contradictions. In conclusion, the author points out the essential influence of Adam Smith on two century of economic literature.
  • Le profit d'équilibre est-il nul ? - Christian Bidard p. 565-573 accès libre
  • Notes bibliographiques

  • Ouvrages reçus - p. 590 accès libre
  • Résumés des articles/abstracts - p. 591-595 accès libre