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Titre Allongement de l'espérance de vie, croissance et retraites
Auteur Thierry Chauveau, Rahim Loufir
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 50, 1994 Revue de l'OFCE n°50
Page 29-64
Mots-clés (matière)croissance démographique démographie espérance de vie méthodologie personne retraitée politique sociale population prestation sociale solidarité technologie
Mots-clés (géographie)France
Résumé Les conséquences de diverses mesures de politique économique pour limiter la hausse des cotisations-retraite et mieux les répartir entre les générations ont déjà fait l'objet d'une étude publiée dans cette Revue (Cf. n° 47 octobre 1993). Cette étude faisait appel à la simulation dynamique d'un modèle à générations imbriquées qui, comme tous ses prédécesseurs, souffrait d'un handicap « technique », l'espérance de vie des individus y était supposée constante (et égale à 80 ans). L 'objet de ce nouveau travail est de présenter les résultats obtenus, pour la première fois, en s' affranchissant de cette hypothèse c'est-à-dire en « collant » exactement aux projections démographiques effectuées par la Banque mondiale. Le nouveau scénario démographique est beaucoup moins favorable que naguère ; le taux de dépendance enfants/actifs baisse désormais très peu et le taux de dépendance retraités/actifs s'élève encore plus vigoureusement de sorte que la proportion d'actifs dans la population totale, après avoir légèrement crû, diminue de façon substantielle. Il s'ensuit qu'à l'horizon 2050, les agrégats par tête corrigés du progrès technique diminuent de façon sensible, alors qu'ils s'élevaient naguère très légèrement, et que l'augmentation des prélèvements obligatoires est substantiellement plus marquée dans le nouveau scénario. Si le compte central désormais retenu est moins « rose » que l'ancien, la nouvelle description des effets des variantes de politique économique n'est pas très différente de l'ancienne. L'intérêt de la nouvelle étude ne se limite pas, néanmoins, à une simple réévaluation de résultats antérieurs : elle apporte un éclairage nouveau sur deux questions importantes : Nous effectuons, tout d'abord, une comparaison systématique entre l'option « maintien des prestations » — c'est-à-dire le maintien du taux de remplacement — ei l'option polaire « maintien des cotisations » — c'est-à-dire du taux de ces cotisations. Dans un cas comme dans l'autre, le système actuel de retraites est maintenu, mais l'effort de solidarité entre les générations y est réparti de façon très différente. Le corollaire d'une politique relativement généreuse à l'égard des retraités — c'est la première option — est une hausse considérable des prélèvements obligatoires et en particulier des taux de cotisation retraite. Avec la seconde option le taux de remplacement — et par conséquent le niveau de vie relatif des retraités — baisse de façon marquée : c'est la conséquence du maintien à leur niveau initial des taux de cotisation. De plus, si la variante « maintien des prestations » est plus équitable que celle du « maintien des cotisations », elle accentue la différence de bien- être, à une date donnée entre les retraités et les actifs. Soulignons, enfin, que les évolutions des agrégats économiques et celles du « bien-être moyen » sont, d'un compte à l'autre assez proches même si l'avantage va à la variante « maintien des cotisations » (la production par tête, corrigée du progrès technique n'y baisse que de 6 % à l'horizon 2050 contre 12 % dans l'autre cas). L'autre question abordée dans cette étude est celle des interactions entre croissance et évolution du système de retraites. Contrairement à une idée répandue, l'accélération du rythme, supposé ici exogène, du progrès technique ne permet nullement de résoudre les problèmes d'équité, ni ceux liés à l'augmentation potentielle des taux de prélèvements obligatoires. Ce rythme joue, au contraire, un rôle important dans l'analyse de la « soutenabilité » des options institutionnelles. Si l'on s'impose comme règle du jeu l'absence de baisse de pouvoir d'achat des prestations retraite, l'option « maintien des cotisations » n 'est envisageable que si la croissance est au moins de 1,25 %, les gains de productivité ne pouvant, en deçà de ce seuil, compenser les effets négatifs de la baisse du taux de remplacement; l'option «maintien des prestations» s'accommode d'une croissance beaucoup plus faible (0,45 %) de sorte qu'il existe une assez grande asymétrie entre les deux options étudiées. Est-il utile d'ajouter que l'augmentation du rythme du progrès technique exerce des effets très marqués sur la croissance et le bien-être ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Lengthening of Life Expectancy, Growth and Pensions Thierry Chauveau, Rahim Loufir In the computable general equilibrium models with overlapping generations, it is usual to hold the life expectancy constant. In this paper, we get rid of this unrealistic hypothesis by introducing a variable life expectancy. Such a change allows us to use directly the demographic projections for studying the economic transition of some institutional and technical scenarios relating to the French public pension system. First of all, we compare two polar scenarios : the first one consists in maintaining the current replacement rate, and the second one consists in maintaining the current pension contribution rate. Mac- roeconomic aggregates as well as welfare criteria are then examined. On the top of that, we consider to what extent the rythm of technical progress can influence the evolution of the public pension system. Finally, we proceed to a sensitivity analysis of the previous version of our model (see Revue de l'OFCE n° 47) in the light of a variable life expectancy.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1994_num_50_1_1373