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Titre Intermédiations financières sur un marché globalisé
Auteur Olivier Passet
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 52, 1995 Revue de l'OFCE n°52
Page 137-172
Résumé La multiplicité des représentations du marché financier global aboutit souvent à une juxtaposition de logiques difficilement conciliables. Cet article part du constat, que les divergences de lecture de la finance mondiale relèvent d'abord des différences de niveau et de fréquence d'observation des phénomènes étudiés. Le contraste est saisissant entre la représentation la plus agrégée, celle des déséquilibres courants globaux, qui tend à formaliser le marché global comme le lieu d'équilibrage de l'épargne et de l'investissement des nations sur la base de déterminants réels (stade de développement, structure démographique, besoin de financement public...), et les approches les plus désagrégées en termes de transactions brutes où la volatilité, le surdimensionnement et le bruit prévalent. La balance des paiements, dont la présentation s'organise autour de l'équivalence comptable entre solde des transactions courantes et solde des flux de capitaux reflète cette ambivalence. Comment concilier alors la volatilité extrême des transactions, hypersensibles à un système de prix dont on peut douter de l'efficience, et l'apparente polarisation des flux d'épargne ? Le marché global demeure un espace hiérarchisé imparfaitement intégré. Une représentation géographique et institutionnelle des circuits de flux bruts de financement, permet de montrer la réalité des liens qui s'instaurent entre débiteurs et prêteurs. Elle rend compte d'une plus grande dispersion des dépendances financières que ne le suggère l'étude des flux nets. Elle restitue aussi les différences d'influence des agents. A ce niveau d'observation, trois éléments contribuent à la polarisation des flux financiers : — les décalages temporels dans la mise en œuvre de l'internationalisation des portefeuilles des investisseurs institutionnels — l'hétérogénéité des stratégies d'investissement et d'endettement des agents nationaux, avec une spécificité marquée du Japon — la localisation des intermédiaires financiers qui influe sur l'orientation des flux d'épargne. L'emprise financière décrite ici, loin d'être déstabilisatrice, participe à la polarisation et à la relative inertie des besoins de financement que décrit le haut de la balance des paiements.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Financial intermediations on a glogal market Olivier Passet The multiplicity of global financial market models leads to a juxtaposition of partial representations which are hardly reconcialable. This paper emphasizes how the level of aggregation and the frequency of observations influence these models. Aggregated representations, which focus on current account balances, tend to formalize the global markets as an equilibrium between savings and investment on the basis of real determinants (development levels, demographic structure, public deficits...). These approaches contrast with disaggregated ones, which focus on gross transactions, where hypertrophy, volatility and noise prevail. The balance of payments, which is based on the equality between current account transactions and capital account flows reflects this ambivalence. Therefore, how do we justify the great volatility of capital flows, hypersensitive to the price system, whose efficiency is doubtful, and the polarization of saving flows ? Global markets remain an hierarchical and imperfectly integrated area. A geographical and institutional representation of gross financial circuits allows one to perceive the concrete links between debtors and creditors. Financial interdependencies appear more dispersed than suggested by the net flows analysis. From this point of view, three main factors contribute to orientate financial flows : — different timings in the internationalization of institutional investors' portofolios — heterogeneity of national investment and indebtness strategies, especially in Japan — location of financial intermediaries. The financial influence shown here, contributes to the orientation of financial saving flows between nations, and to the relative inertia of current account imbalances.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1995_num_52_1_1388