Titre | Incarcérer un mineur : de la personnalité de l'adolescent aux enjeux identitaires des magistrats | |
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Auteur | Léonore Le Caisne | |
Revue | Cahiers internationaux de sociologie | |
Numéro | vol. 124, janvier-juin 2008 A la rencontre de la personne | |
Rubrique / Thématique | A la rencontre de la personne |
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Page | 103-126 | |
Résumé |
Un travail de terrain ethnographique dans un grand tribunal pour enfants de la région parisienne sur la décision d'incarcérer des mineurs, fait apparaître l'utilisation de critères stricts qui réduit considérablement la prise en compte de la personnalité et de l'histoire des jeunes infracteurs placés en détention provisoire. Ainsi débarrassée de l'adolescent, la décision d'incarcération devient facilement l'objet de positionnements identitaires des magistrats (substituts et juges). Derrière les motivations officielles se cachent en effet toujours des motifs d'ordre relationnel, des défenses de position et d'identité entre les substituts (Parquet) et les juges pour enfants (Siège). Lorsqu'ils décident ou non d'incarcérer un mineur, les magistrats mobilisent donc moins leur sens du bon et du juste envers l'adolescent et son infraction, qu'ils ne s'engagent à partir des constructions identitaires qui leur permettent de se situer à l'intérieur de leur corps. Dès lors, la personne qui compte est moins le jeune infracteur que le magistrat qui décide de son destin. Ce qui va à l'encontre du principe phare de l'Ordonnance de 1945 qui régit la justice des mineurs, et recommande avant tout la prise en compte de la « personnalité » du mineur. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CIS_124_0103 |