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Titre La planification des sciences sociales
Auteur Michael Pollak
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 2, no. 2-3, 1976
Page 105-121
Résumé Les changements intervenus dans le champ des sciences sociales ne peuvent être compris indépendamment des évolutions politiques, économiques et sociales, dont elles sont tributaires. Différentes réformes d'organisation de la recherche, l'évolution du financement et la différenciation des modes de financement indiquent l'intention de mieux lier les sciences sociales aux préoccupations gouvernementales et administratives. Ces pressions se traduisent différemment en sciences économiques, fortement liées à la politique économique surtout depuis l'établissement de la planification, et en sociologie, plus fortement sollicitée par une demande sociale depuis le début des années 1960. Mais les effets sur l'évolution intellectuelle de ces disciplines s'expliquent tout d'abord par leur place au sein du champ scientifique : celle des sciences économiques près du pôle du pouvoir, celle de la sociologie près du pôle intellectuel. L'expansion très forte de la recherche pendant les années 1960 a eu tendance à confirmer et renforcer l'évolution des sciences économiques dans les institutions scientifiques les plus proches du pôle du pouvoir économique et politique. En sociologie, cette expansion a tout d'abord facilité sa démarcation par rapport à ses disciplines-mères, la phil sophie et l'histoire (ce qu'on peut montrer par la prolifération de publications proprement sociologiques). Mais les conflits "internes" de la discipline indiquent un conflit politique qui -à la longue- pourrait préparer le glissement de la sociologie vers une discipline appliquée au service du gouvernement et de administration.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Planning and the social sciences. The changes which have occurred in the field of the social sciences can not be understood without consi dering the political economic and social developments on which they depend. Various reforms pertaining to the organization of the field along with modifications in its financing and the differentiation in the modes of this financing indicate desire on the part of the authorities to link the social sciences more closely to government and administrative concerns. These pressures manifest themselves differently in the economics, which has been firmly tied to the domain of economical politics, especially since the in troduction of central planning, than in sociology which since the 1960's has been more urgently sollicited to respond to social needs The effects on the intellectual development of these disciplines, howewer, are to be explained, first of all, by their respective positions in the field of science : that of economics being near the pole of political and economic power, and that of sociology near the intellectual pole. The very rapid expansion of research during the confirmed and strengthened the tendency of economics to become incorporated into the scientific institutions closest to the pole of political and economic power. In sociology, this expansion at first enabled the sub ject to mark itself off more clearly from its parent disciplines, philosophy and history (a development that can be seen in the proliferation of properly so ciological publications). Its "internal" conflicts, however, point to the existence of political conflict which, in the long run, could bring about its gradual transition into a discipline employed mainly in the service of the government and the administration.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1976_num_2_2_3455