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Titre Les milieux d'affaires dans la structure de la classe dominante vers 1900
Auteur Christophe Charle
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 20, no. 1, 1978
Page 83-96
Résumé Les milieux d'affaires dans la structure de la classe dominante vers 1900. L'image de la classe dominante vers 1900 en France est difficile à préciser, en raison de l'apparition de multiples «élites» concurrentes : hommes d'affaires, universitaires, hommes politiques, hauts fonctionnaires, dont les origines sociales, les idéologies et le pouvoir social semblent très différents, au point qu'on hésite à parler d'une classe dirigeante. On peut pourtant, à partir d'un échantillon stratifié des individus occupant les positions dominantes dans les principaux champs, mettre en évidence une structure relativement unifiée qui s'ordonne autour de deux pôles : le pôle économique et le pôle intellectuel. L'hérédité sociale croît avec la proximité du pôle économique, alors que le niveau d'études s'élève à proximité du pôle intellectuel. Mais des phénomènes de fusion entre le champ économique et le champ administratif apparaissent dès cette époque avec le pantouflage de certains hauts fonctionnaires dans les grandes affaires. Cette attraction exercée par le champ économique sur les autres champs est le plus important mécanisme de domination de la fraction dominante de la classe dominante sur les autres fractions. Elle explique que les milieux d'affaires semblent un résumé de la classe dominante, avec ses petits-bourgeois montés en grade, ses fonctionnaires sortis du rang, ses intellectuels de liaison et ses héritiers dont la surface sociale est supérieure à celle de toutes les autres catégories.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Business World and the structure of the dominant class around 1900. It is difficult to present a well-defined image of the dominant class in France around 1900, due to the existence of a number of competing « elites » : business men, academies, politicians, and high officials. The social origins, idelogolies, and social power of these groups seem very different, so much so that one hesitates to speak of a simple governing class. Nonetheless, it is possible, on the basis of a stratified sample of individuals who occupied dominant positions in the principal fields, to display a relatively unified structure, organized around two poles : economic and intellectual. Inherited social status increases with proximity to the economic pole, while the level of studies attained increases with proximity to the intellectual pole. As early as this period, however, we can detect some degree, of fusion between the economic field and the administrative field with the entry of certain high officials into the major business firms. This attraction that the economic field exereized on the other fields is the most important of the mechanisms by which the dominant fraction of the dominant class maintained its supremacy over the other fractions. Moreover it also explains, why the business community seems to constitute a microcosm of the dominant class, including within itself petty bourgeois who had «succeeded», officials who had risen to the top of the administrative hierarchy, intellectuals who shuttled between their own world and the business world, and, finally, a number of heirs of leading families whose social profile was superior to that of all the other categories.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1978_num_20_1_2593