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Titre Les hommes d'affaires et les arts en France au XIXème siècle
Auteur Albert Boime
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 28, no. 1, 1979
Page 57-75
Résumé Les hommes d'affaires et les arts en France au 19ème siècle Les collections qui deviennent au 19ème siècle un élément de statut social pour les financiers et les industriels et sont, dans la première moitié du siècle, moins l'expression d'un goût personnel qu'un moyen d'imiter l'aristocratie sont la principale médiation à travers laquelle a pu s'exercer l'influence des hommes d'affaires sur les artistes. On trouve dans ces collections des tableaux de toutes les époques mais l'art hollandais du 17ème siècle est particulièrement représenté et son influence a été dominante sur la peinture française de l'époque. Progressivement cependant, les collections tendent à exprimer la personnalité de leurs propriétaires et l'art d'avant-garde l'emporte sur l'art ancien ou académique. La multiplication des écoles de peinture et le culte de l'originalité ont ainsi un débouché et une source dans les attentes des collectionneurs de la fin du siècle. I. de Camondo et J. Dollfus par exemple sont des amateurs de tableaux impressionnistes, les grands couturiers, Poiret, Doucet, J. Lanvin commanditent les Fauves. Toutefois le mécénat s'exprime aussi, au 19ème siècle, sous d'autres formes, moins nobles mais peut-être plus décisives pour les artistes : les éditeurs de livres illustrés (de qualité courante ou de bibliophilie) fournissent aux artistes un moyen de se faire connaître et des ressources quotidiennes. Ce sont surtout les marchands de tableaux qui deviennent les intermédiaires principaux entre les peintres et les amateurs d'art. Leur rôle comme celui des collectionneurs n'est pas moins symbolique qu'économique. Cadart par exemple fut à l'origine du renouveau de l'eau-forte. Durand-Ruel fit connaître les Impressionnistes en Amérique. Vollard soutint Cézanne et offrit de nouveaux moyens d'expression à ses peintres. Spitzer et Bing furent les véritables promoteurs du mouvement de «l'Art Nouveau» et du renouveau des arts décoratifs vers 1900. Ces multiples rencontres mettent en question l'imagerie traditionnelle du bourgeois philistin et de l'artiste maudit.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais ger Das Mäzenatentum von Geschäftsleuten im 19. Jahrhundertger ger Die Sammlungen der Finanzleute und Industriellen, Anfang des 19. Jahrhunderts zu einem Moment des sozialen Status werdend und in der ersten Hälfte des Jahrhunderts noch weniger Ausdruck persönlichen Geschmacks als vielmehr Mittel zur Nachahmung der Aristokratie, wurde in der Folge zum wesentlichen Vermittlungsglied bei der Einflußnahme der Geschäftsleute auf die Künstler. Zwar fînden sich unter den Gemäldesammlungen Bilder aus allen Epochen, doch ist holländische Kunst aus dem 17. Jhdt. sehr stark vertreten, wie diese ja überhaupt einen vorherrschenden Einfluß auf die französische Kunst dieser Zeit ausübt. Mehr und mehr jedoch geraten diese Sammlungen zum Ausdruck der Persönlichkeit ihrer Eigentumer. Damit einher geht der Sieg avantgardistischer Kunst über die herkömmliche oder akademische. Die steigende Zahl der Malschulen und der Originalitätskult finden so in den Erwartungen der Sammler des ausgehenden Jahrhunderts sowohl Ursprung wie Aufnahmeträger. J. deger Camondo und J. Dollfus z.B. sind Liebhaber impressionistischer Bilder, während die großen Couturiers, Poiret, Doucet, J. Lanvin ihr Geld in die Fauves stecken. Indessen nimmt das Mazenatentum im 19. Jhdt. auch andere, weniger noble aber fur die Künstler vielleicht umso entscheidendere Formen an : Verleger illustrierter Bücher (herkömmlicher Qualität wie auch bibliophiler Ausgaben) geben den Künstlern neben finanziellen Mitteln auch Gelegenheit, bekannt zu werden. Zu zentralen Vermittlern ewischen Künstler und Kunstliebhaber werden insbesondere die Kunsthändler. Ihre Roue ist wie die der Sammler ebenso symbolischer wie ökonomischer Natur. Cadart z.B. hat wesentlichen Anteil an der Erneuerung der Radierung. Durand-Ruel macht die Impressionisten in Amerika bekannt. Vollard unterstützt Cézanne und bietet seinen Malern neue Ausdrucksmittel. Spitzer und Bing werden zu echten Förderern der «Neuen Kunst» und der neuerlichen Blute des Kunstgewerbes um 1900. Diese vielfäger ltigen Vernüpfungen und Begegnungen stellen das herkömmliche Bild vom philisterhaften Bourgeois und vom verfemten Künstler nachhaltig in Frage.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1979_num_28_1_2640