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Titre Pratique pédagogique et classes sociales. Étude comparée de 3 écoles maternelles
Auteur Geneviève Dannepond
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 30, no. 1, 1979
Page 31-45
Résumé Pratique pédagogique et classes sociales. Rien ne garantit a priori l'uniformité des pratiques pédagogiques des institutrices de maternelles. On peut se demander si le fait que les institutrices se trouvent confrontées à des situations différentes selon les caractéristiques du recrutement social de leurs élèves n'est pas un des principes déterminants des variations éventuelles tant des objectifs qu'elles se fixent que de leurs pratiques pédagogiques. Deux modèles, l'un classique, l'autre d'innovation se distinguant par l'organisation de l'espace de la classe et par le déroulement des activités dans le temps ont été observés sur trois écoles maternel- les (sections de Grands) en 1970-1971. Lorsque les enfants sont en majorité de familles bourgeoises, les institutrices tirent parti pleinement de la pédagogie classique. Celle-ci paraît davantage plaquée sur le comportement des enfants lorsqu'ils sont en majorité de milieu populaire. Le modèle d'innovation, observé seulement avec des enfants de milieu populaire, semble répondre à certaines des difficultés du modèle classique et témoigne d'un effort pour une plus grande autonomie des élèves. On peut s'interroger sur les effets de cette tentative d'adaptation au public : renforcement des inégalités préexistantes par la modulation des attentes en fonction des élèves ou compensation de ces inégalités par les effets de pédagogies spécifiques plus adaptées.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Pedagogy and Social Class. Nothing guarantees, a priori, uniformity in the pedagogical practices of nursery school teachers, since they are confronted with different situations depending on the characteristics of the social recruitment of their students. It would thus be interesting to investigate whether this fact may not be one of the principal determinants of the possible variations both in the goals the teachers set for themselves and in their pedagogical practices. The present study is based on observations made at three nursery schools (in the classes of the oldest children) in 1970-1971. These observations revealed the existence of two models, one classical and the other innovative, which differed with respect to the organization of space in the classroom and with respect to the sequence and rhythm of activities over time. When the children came mostly from middleclass families, the teachers made full use of classical pedagogy. The latter appears to be imposed, upon the children to a much greater degree, however, when they corne mostly from a working-class background. The innovative model, observed only with the children of working-class background, seems to overcome certain of the difficulties of the classical model, and it testifies to an effort to accord a greater autonomy to the pupils. One may wonder about the ultimate effects of this attempt to adapt teaching methods to the kind of student involved. Will it lead to a reinforcement of pre-existing inequalities through the modification of the teacher's expectations according to the pupil's abilities, or will it tend, instead, to compensate for these inequalities through the benefits yielded by techniques better adapted to the pupil's needs ?
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1979_num_30_1_2657