Titre | La "synthèse" chrétienne : dépassement vers l'"au-delà" | |
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Auteur | Jean Tavares | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | vol. 34, no. 1, 1980 | |
Page | 45-65 | |
Résumé |
La «synthèse» chrétienne : dépassement vers l'«au-delà»
Le Centre catholique des intellectuels français (CCIF) a été l'institution la plus représentative de l'intelligentsia catholique française de la fin de la guerre jusqu'aux années 70. Dès 1947 il rompt avec la méthode de confrontation apologétique et entame une stratégie de dialogue avec le champ intellectuel, en organisant des débats entre intellectuels, croyants et incroyants. Ce dialogue visant à établir une synthèse entre la pensée religieuse et la pensée profane, le CCIF a voulu être présent «sur tous les fronts» de la pensée contemporaine : il a abordé tous les débats intellectuels de son temps, dans tous les secteurs du champ intellectuel (philosophique, littéraire, économique, politique, scientifique, etc.). L'évolution des sujets traités accompagne l'évolution du champ intellectuel, de la période philosophique et humaniste de l'après-guerre à la période de domination technocratique des années 60. Mais une comparaison plus poussée entre les thèmes abordés par le CCIF et les tables des matières des revues Esprit et Les Temps Modernes révèle que l'attention relative accordée par les catholiques aux différents sujets intellectuels variait selon l'importance de l'enjeu pour les positions de foi. La «synthèse» reste chrétienne (il s'agit d'une synthèse «sui generis» obtenue par le seul dépassement de l'antithèse profane), et le «dialogue» ne se distingue de l'apologétique que par sa méthode car ses finalités restent la défense de la foi et la promotion de 1'«humanisme chrétien». Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The «Christian» Synthesis : over Boundaries towards the «Beyond»
The Catholic Centre for French intellectuals (CCIF) has been the most representative institution for the French Catholic intelligentsia from the end of the war right up to the 1970's. As early as 1947 it broke with the method of confrontation based on apologetics and started on a strategy of dialogue with the intellectual field as a whole, by organising debates between intellectuals, believers and unbelievers. Through this dialogue, which aimed to establish a synthesis between religious and profane thought, the CCIF meant to be in the forefront of contemporary debate : it tackled all the intellectual discussions of the day, in every sector of intellectual activity (philosophy, literature, economy, politics, science, etc). The changes in subject matter were in keeping with the changes of emphasis within the intellectual field, from the philosophie and humanistic period of the post-war era to that of technocratie dominance in the 1960's. But amoredetailed comparison between the topics tackled by the CCIF and the tables of contents found in the periodicals Esprit and Les Temps Modernes reveals that the degree of attention granted by the Catholics to the various subjects of discussion differed according to how far positions of faith were at stake in these discussions. Therefore, this «synthesis» remains a Christian one, a form of sui generis synthesis achieved merely by stepping outside and beyond the profane antithesis. The «dialogue» is distinguishable from normal forms of apologetics by its method alone, as its ultimate aims remain the defence of the faith and the promotion of «Christian humanism». Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1980_num_34_1_2090 |