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Titre L'expansionnisme libyen : Machrek, Maghreb et Afrique noire
Auteur Arnold Hottinger
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 46, no. 1, 1981
Page 137-149
Résumé L'expansionnisme libyen : Machrek, Maghreb et Afrique noire, par Arnold Hottinger Héritier d'une génération qui voulait contribuer au développement du mouvement panarabe, le jeune officier Kadhafi, devenu chef de l'Etat libyen en 1969, avait pour idée directrice de toute son action : rejoindre le président Nasser et réaliser entre l'Egypte et la Libye une fusion qui revêtirait une portée symbolique. Même après la mort de Nasser, il persévérera dans cette tentative, essayant même de forcer la décision du président Sadate. Les divergences d'objectifs entre les deux hommes entraînèrent un changement total dans la politique de Kadhafî, désireux désormais d'agir de façon indépendante, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Sur le plan intérieur, la transformation révolutionnaire de la société allait être confiée en 1976 à des comités révolutionnaires, police politique, répressive et activiste, entièrement dévouée au chef de l'Etat. Sur le plan international, tout en continuant à rechercher l'union avec les Etats voisins, la Libye s'est orien tée vers le soutien aux mouvements de libération ou d'opposition, soutien qui s'est traduit par la création de camps d'entraînement en territoire libyen et par la fourniture d'armes et d'argent. Le but de la politique de Kadhafi reste de regrouper les Etats du Maghreb et de lutter contre Israël. Un régime égyptien fort constitue un obstacle de taille à cette politique. Les projets actuels de fusion avec le Tchad s'inscrivent dans cette stratégie globale d'encerclement. Mais, à aller vers le Sud, Kadhafi risque de connaître des échecs, d'autant plus que cette politique d'aventure commence à être fortement contestée par l'opinion publique intérieure.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Libyan Expansionism: Machrek, Maghreb and Black Africa, by Arnold Hottinger The heir of a generation that wanted to contribute to the development of panarabism, the young officer Kadhafi, once he became the Chief of the Libyan State in 1969, had one guiding principle: to join President Nasser and carry out, between Egypt and Libya, a fusion of a symbolic value. Even after Nasser's death, he persevered in his attempt, trying to impose it on President Sadat. The divergence of objectives between the two men led to a complete change of policy for Kadhafi who began to act in an independent manner, both domestically and internationally. On the domestic front, the revolutionary transformation of society was placed in 1976 in the hands of revolutionary committees and the political police, both repressive and activist and totally devoted to the Chief of State. On the international front, Libya, while still searching for union with neighboring States, began supporting foreign liberation and opposition movements, by creating training camps in Libya and by sending weapons and money. Kadhafi's political goal is to regroup the Maghreb States and to fight against Israel. A strong Egypt constitutes a major obstacle to such a policy. The present project of fusion with Chad is part of this global strategy of encirclement. But in his Southern venture, Kadhafi runs the risk of failure, all the more so as this adventurous policy is beginning to be strongly contested by Libya's internal public opinion.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1981_num_46_1_3047