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Titre La position française : des difficultés d'être un bon "latino"
Auteur Michel Tatu
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 47, no. 2, 1982
Rubrique / Thématique
Amérique centrale
Page 319-324
Résumé La position française : des difficultés d'être un bon "latino", par Michel Tatu L'Amérique du Centre et du Sud offre un terrain d'application privilégié au corps de doctrine traditionnel de la gauche française, mariage de marxisme et de christianisme social. A ses aspects idéologiques s'ajoute le réalisme politique. Pour François Mitterrand, le rapprochement avec les mouvements activistes et révolutionnaires du continent latino-américain est un double investissement : au service des intérêts français, mais aussi des intérêts bien compris de l'Occident. Pour celui qui a réussi chez lui à faire du parti communiste un satellite docile, il n'est pas interdit de se juger "plus fort que le communisme". Depuis les élections au Salvador néanmoins, le Parti socialiste et le gouvernement français adoptent un profil bas à l'égard de l'Amérique centrale. Un réexamen s'impose à propos d'une politique qui ne satisfait vraiment personne, ni à gauche, ni au centre de l'échiquier politique. La question essentielle est de savoir à partir de quand un mouvement peut être considéré comme "communiste" et "irrécupérable", l'expérience du Vietnam constituant un précédent traumatisant. Un autre élément de réexamen est constitué par la relation avec l'Amérique latine dans son ensemble. Est-il plus important de maintenir de bons rapports avec tel ou tel mouvement révolutionnaire ou avec le reste du continent ? Le soutien apporté par la France à la Grande-Bretagne dans le conflit des Malouines n'a pu que détruire le peu que la nouvelle politique à l'égard de l'Amérique centrale avait pu construire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Latin America: The French Dilemma, by Michel Tatu For the French Left, whose tradition incorporates both Marxist and Christian ideas, Latin America is an area of special interest both ideologically and in terms of political contact. For François Mitterrand, "rapprochement" with activist and revolutionary movements is a double investment, serving both French and general Western interests. Someone who has succeeded in making the French Communist Party a docile satellite may well judge himself "stronger than Communism". Since the elections in El Salvador, however, the Socialist Party and the French Government have adopted a low profile with regard to Central America. A reexamination is required of a policy which satisfies neither the left or centre of the political spectrum. The importance of correctly assessing when a movement has become "irrecuperably communist" was traumatically demonstrated in Vietnam. It is also necessary to judge whether it is more important to maintain good relations with particular revolutionary movements or with Latin America as a whole. French support for the United Kingdom in the Falkland conflict can only destroy what little has been built up by the new policies in Central America.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1982_num_47_2_3131