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Titre L'"étrange défaite" du divorce ? (1940-1946)
Auteur Julie Le Gac
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 88, octobre-décembre 2005 Varia
Page 49
Résumé Dès le 2 avril 1941, le régime de Vichy adopte une loi nouvelle sur le divorce et la séparation de corps. Le divorce symbolise à bien des égards les dérives imputées à la Troisième République et jugées responsables de la défaite. Le redressement de la nation française passe par une réforme des mœurs, favorisée par une réforme du Code de la famille axée, en l'occurrence, sur la multiplication des délais imposés aux couples souhaitant divorcer. La logique politique de cette nouvelle législation se heurte toutefois à la logique de la guerre, qui provoque l'éclatement des familles. Le nombre de divorces prononcés chute au début de l'Occupation pour ensuite connaître une lente progression jusqu'en 1944 où il retrouve presque son niveau d'avant-guerre. La magistrature, d'abord encline à appliquer de manière stricte la loi du 2 avril 1941, se détache progressivement de l'esprit de la Révolution nationale. À la Libération, la législation relative au divorce est assouplie par l'ordonnance du 12 avril 1945, qui accompagne l'explosion du nombre de divorces, caractéristique d'une sortie de guerre. Toutefois, tout comme pour le gouvernement de Vichy, la stabilité et la moralité de la famille constituent les piliers de la reconstruction de la France. Ainsi, en matière de divorce, la continuité des idées prend le pas sur la volonté de rupture affichée par la Quatrième République.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais As of April 2, 1941, the Vichy regime adopted a new law on divorce and the separation of persons. In many respects, divorce symbolized the loss of control that the Third Republic was considered responsible for and that was considered responsible for the defeat. Setting the French nation straight meant a reform of morals, helped along by a reform of the Family Code, based on, in this case, increasing the time imposed on couples who wanted to get divorced. The political logic of this new legislation went up against the logic of war that made families split. The number of divorces pronounced dropped at the beginning of the Occupation and then slowly moved up to be, in 1944, almost at the same rate as pre-war. Judges were first inclined to apply the April 2, 1941 law strictly but then progressively moved away from the national revolution. At Liberation, divorce laws were relaxed by the April 12, 1945 ruling that accompanied the explosion in the number of divorces, characteristic of the end of war. However, just as for the Vichy government, the stability and morality of the family constituted the pillars of French reconstruction. Thus in divorce matters, continuity won over the attempt at change that the Fourth Republic put forward.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_088_0049