Contenu de l'article

Titre Genèse de l'État colonial. Politiques colonisatrices et résistance indigène (Malaisie britannique, Philippines américaines)
Auteur P. S. Goh Daniel
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 171-172, mars 2008 Politiques impérialistes
Rubrique / Thématique
Dossier : Politiques impérialistes
Page 56-73
Résumé Cet article dépasse le clivage entre les explications socioculturelles et néo-weberiennes de la formation des États coloniaux en se concentrant sur la figure des gouverneurs coloniaux comme principaux agents dans le processus de construction de l'État qui se joue entre la métropole et la colonie. Il montre que la résistance de la part des populations locales était un élément central de la formation de l'État qui « interférait » avec les rationalités politico-économiques et ethnographiques du gouvernement colonial telles que les conçoivent ces deux approches. Les gouverneurs interprétaient les actes de résistance à travers le prisme d'intérêts économiques et de représentations ethnographiques : ces rationalités contradictoires, qui opposaient notamment les conservateurs et les technocrates, définissent le champ de la contestation politique du gouvernement colonial. En Malaisie et aux Philippines, ces rationalités contradictoires ont produit des trajectoires étatiques contrastées, allant de la domination indirecte, par le biais du protectorat, à la domination directe, bureaucratique et centralisée dans le premier cas et dans le sens inverse pour le second. Les deux trajectoires ont vu des politiques conservatrices et technocratiques se succéder pour aboutir à des crises politiques et générer le déclin du colonialisme, au moment où la résistance prend finalement la forme des mouvements nationalistes anti-coloniaux.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper bridges the neo-Weberian and sociocultural approaches to explaining colonial state formation by focusing on colonial governors as principals in the state building process stretching between metropole and colony. I argue that native resistance was central to state formation by “interfering” in the political-economic and ethnographic rationalities of colonial governing emphasized by the two approaches respectively. Resistance was interpreted by governors in the frames of both political-economic interests and ethnographic representations, therefore creating contradictory rationalities that define the field of political contestation over colonial policy, particularly between conservatives and technocrats. In Malaya and the Philippines, these contradictory rationalities produced trajectories of contrastive state formation from protectorate indirect rule to centralized bureaucratic rule in the former and vice-versa in the latter. Both trajectories saw conservative and technocratic policies succeeding each other, culminating in political crisis and causing colonial decay, where resistance emerges finally as anti-colonial nationalist movements.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_171_0056