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Titre Politiques du livre. Entretien avec Stéphane Bernard et Jacques Verlhac
Auteur Haeringer Nicolas, Lindgaard Jade
Mir@bel Revue Mouvements
Numéro no 57, janvier-mars 2009 Cultures populaires
Rubrique / Thématique
Représentations et valeurs de l'émancipation sociale
Page 110-117
Résumé Un libraire parle avec un lecteur, qui est aussi son associé : le dialogue que nous vous proposons est plus étonnant encore. Car Stéphane Bernard, fondateur de la Réserve, librairie de Mantes-la-Jolie et Jacques Verlhac, ouvrier à Renault-Flins, militant politique et syndical, se connaissent depuis plus de trente ans. Vers le milieu des années 1970, l'un s'établit en usine, très jeune, l'autre appartient au groupe de soutien extérieur qui accompagne les militants embauchés dans l'industrie automobile. Quelques années plus tard, alors que l'horizon révolutionnaire s'éloigne, ils ouvrent une librairie. Contre celles qui ordonnent leurs livres par ordre alphabétique, ils développent une véritable politique de la librairie : magasin ouvert, hétéroclite, proposant des rayons militants mais se voulant ouvert aux goûts du public. C'est aussi la conversion à l'économie de marché. Trente ans plus tard, la Réserve est toujours là, commerce vaillant et figure désormais historique de la culture en banlieue. Mais au même moment, Jacques assiste, triste et impuissant, au déclin du livre dans le monde ouvrier. Aux yeux de ses collègues, le livre est devenu au mieux un objet étranger, au pire, un ennemi. Face aux machines sur lesquelles il continue de travailler, lui poursuit sa résistance : chaque minute de lecture volée à la chaîne, est une manière de briser la cadence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOUV_057_0110