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Résumé |
Parmi les transformations qui touchent le dispositif public de recherche français, il en est une, dans un espace situé entre savoir et politique, qui demeure inaperçue et que cet article vise à explorer : le rôle renforcé de nouveaux experts proposant sous une forme opérationnelle des compétences destinées à aider décideurs politico-administratifs et gestionnaires dans leurs actions. Issus non plus des laboratoires en sciences exactes et de la nature mais d'une fraction des sciences sociales, économiques et de gestion, parfois de formation ingénieur, ces intervenants, de statuts variés, fournissent diagnostics, concepts et outils censés accroître l'efficacité de la recherche publique. En dépit de leur aspect techniquement neutre, ces contributions, qui s'éloignent souvent du contenu scientifique, favorisent la diffusion d'une conception managériale de la recherche et de son organisation, affaiblissant l'autonomie des professionnels de la science. |