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Titre Futur émirat du Caucase ?
Auteur Mathey Raphaëlle
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1065, janvier-février 2008 La Russie et les autres pays de la CEI en 2007
Rubrique / Thématique
Azerbaïdjan 2007
Page 92-105
Mots-clés (géographie)Azerbaïdjan Etats Unis Haut Karabakh Russie Turquie
Mots-clés (matière)développement économique droits de l'homme énergie fossile / hydrocarbure réforme relations diplomatiques terrorisme
Mots-clés (organismes)Organisation du traité de l'Atlantique Nord - OTAN Union européenne - U.E.
Résumé L'Azerbaïdjan a connu des résultats économiques remarquables en 2007, avec une croissance de plus de 20 %, et une situation financière saine. Mais les réserves connues d'hydrocarbures ne laissent au pays qu'une quinzaine d'années pour mettre en place une économie solide et diversifier le secteur industriel. Le pays s'est affirmé comme un maillon régional essentiel dans les transports, notamment de l'énergie, vers l'Europe. En investissant, via son fonds pétrolier de 2,5 milliards de dollars, dans de nouvelles voies d'acheminement, il ne fait que conforter sa position, en offrant des possibilités de contournement de la Russie. L'ambitieux président Aliev compte par ailleurs faire de son pays un pôle high-tech, une sorte de «hub» des technologies de l'information, avec pour conseiller Bill Gates en personne. Mais ce boom a sa face cachée, même si, officiellement, le nombre d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté aurait été ramené à 16 % contre 49 % en 2003 et si les dépenses sociales ont été augmentées de 30 % en 2007. L'inflation reste élevée, de plus de 20 %, les prix de transports et de l'électricité ont connu des hausses de 30 % et 50 % respectivement et la revalorisation des salaires et des pensions est loin de compenser la hausse des prix à la consommation. Dans ces conditions, l'enrichissement évident du pays, grâce à la manne pétrolière, n'encourage pas les autorités à trop libéraliser l'économie, ni à engager de plus amples réformes démocratiques. Calme et stabilité restent les maîtres mots : pour cela, le Président s'est attaché à renforcer les positions des membres de son clan. Profitant de l'héritage laissé par son père, Heydar Aliev, il a su s'imposer dans le contexte géopolitique régional et sur la scène internationale, sans faire trop de concessions. En jouant à la fois la carte du modernisme et du nationalisme, il est candidat à sa propre succession en 2008, tout en lançant une campagne de «collecte spontanée» de signatures en faveur de l'extension du mandat présidentiel de cinq à huit ans.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Azerbaijan Future Emirate of the Caucasus ? Azerbaijan enjoyed remarkable economic results in 2007, with growth at over 20 %, and a healthy financial situation. Known oil reserves, however, leave the country only about fifteen years to set up a solid economy and to diversify the industrial sector. The country is an essential regional transport link, for energy in particular, towards Europe. While investing its 2.5 billion dollars in oil revenues in new transport routes, it is consolidating its position by providing ways of going around Russia. Its ambitious president I. Aliev also hopes to make his country a high tech pole, a kind of information technology hub, with Bill Gates as its advisor. This boom has, however, its dark side ; even if the official number of inhabitants living below the poverty line has been brought down to 16 % compared with 49 % in 2003, welfare expenditures increased by 30 % in 2007. Inflation remains high at over 20 %, transportation and electricity rose 30 % and 50 % respectively, while wage and pension revalorizations far from compensate for the rise in consumer prices. Under these conditions, the country's enrichment through oil manna does not encourage the government to liberalize the economy too much, nor to engage in greater democratic reforms. Calm and stability remain the key words : for that, the President has endeavored to reinforce the positions of his clan members. Benefiting from the heritage left by his father, Heydar Aliev, he has become irreplaceable in the regional geopolitical context and on the international scene, without making too many concessions. By playing both the modernism and nationalism cards, he is expected to succeed himself in 2008, launching “a spontaneous” signature collection campaign for the prolongation of the presidential term from five to eight years.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_077_0092