Titre | Pologne 2005-2006. « Révolution morale » et conservatisme économique | |
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Auteur | Collewet Marion, Danzon Antoine | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1056, juillet-août 2006 Europe centrale et orientale 2005-2006 | |
Page | 75-102 | |
Annexes | Bibliographie, Chronologie, Tableaux | |
Mots-clés (matière) | corruption croissance économique droite gouvernement inflation investissement étranger opposition politique parti politique politique économique politique étrangère pouvoir politique privatisation relations bilatérales résultats électoraux situation économique vie politique | |
Mots-clés (géographie) | France Pologne | |
Résumé |
Si la Pologne est accoutumée à
l'alternance depuis 1990, les
élections législatives et présidentielle de septembre 2005 ont surpris tous les observateurs par
l'ampleur du raz-de-marée de
droite, avec le triomphe, dans les
deux cas, du très conservateur
parti Droit et justice (PiS). Les
suites politiques furent inattendues : la coalition prévue entre
ce dernier et la droite libérale,
Plateforme civique (PO) avorta
brutalement, amenant la formation par le PiS d'un gouvernement minoritaire, dans lequel
entrèrent en mai 2006, la très
catholique et radicale Ligue des
familles polonaises (LPR) et la
populiste Autodéfense (Samoobrona), dont les deux leaders
sont devenus vice-Premiers
ministres. Imprévisible aussi fut
le renvoi, début juillet 2006, du
très populaire Premier ministre,
K. Marcinkiewicz et la nomination à sa place par le Président,
Lech Kaczynski, de son frère
jumeau, Jaroslaw, par ailleurs
président du PiS. Divers facteurs
expliquent le laminage de la gauche et l'arrivée d'une droite dure
: le rejet des «affaires» politico-financières et de la corruption,
des ex-communistes toujours en
place, le souhait d'un plus grand
contrôle démocratique sur les
institutions, d'une meilleure
répartition des richesses et de la
défense de la Pologne, menacée
par le libéralisme et Bruxelles.
Mais au nom de la «révolution
morale», et contre la corruption,
le gouvernement s'est d'abord
attaché à «contrôler» et «nettoyer» : les médias, les services
publics et l'administration, les
anciennes privatisations et les
banques... Enfin, si des mesures
sociales dites de saupoudrage
ont été prises, la politique économique ne semble pas la préoccupation première du nouveau
Président : les privatisations et la
réforme des finances publiques
sont par exemple en panne. Quant
aux relations avec Bruxelles, les
actes risquent de ne pas suivre
les paroles anti-européennes,
puisque les fonds structurels
alloués pour 2007-2013 seraient
très satisfaisants et que Varsovie
compte sur l'UE pour la soutenir
face à Moscou. L'économie polonaise a, pour sa part, bousculé
tous les pronostics, puisque sa
croissance se rapproche des 5 %,
sous l'effet de l'accélération de
la demande intérieure. Ces bons
résultats ne s'accompagnent pas
d'une reprise de l'inflation et le
déficit budgétaire, de même que
la dette, demeurent à peu près
contenus. Cependant, les importants déséquilibres qu'engendre
l'absence d'une politique dynamique, demeurent entiers, en particulier en matière de chômage et
d'inégalités régionales. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Poland
“Moral Revolution”
and Economic
Conservatism
While Poland has become accustomed to alternating governments since 1990, the extent of
the landslide to the right with the
triumph of the very conservative
Law and Justice Party (PiS) in
both the legislative and presidential elections in September 2005
surprised all observers. The
political consequences were
unexpected : the envisaged coalition between the latter and the
liberal right Civic Platform (PO)
failed brutally, and the PiS formed
a minority government, into
which the very catholic and radical League of Polish Families
(LPR) and the populist Self
Defense (Samoobrona) whose
two leaders became vice prime
ministers, entered. Also unforeseeable also was the dismissal of
the very popular Prime Minister,
K. Marcinkiewicz, in early July
2006, with President Lech
Kaczynski's nomination of his
twin brother and PiS president,
Jaroslaw, to replace him. The
sharp decline of the left and the
arrival of the hard-line right can
be explained by various factors :
a rejection of politico-financial
“affairs” and corruption, of ex-Communists still in place, a desire
for greater democratic control
over institutions, as well as for
an improved distribution of wealth
and the defense of Poland,
threatened by liberalism and
Brussels. Under the auspices of a
“moral revolution” and to counter
corruption, the government began
by moving to “control” and to
“clean up” : the media, public
services, the administration, old
privatizations and the banks, etc.
Lastly, although diffuse social
measures were undertaken, economic policy does not seem to
be the new President's main
concern, despite the announced
reform of public finances. As
concerns relations with Brussels,
actions are unlikely to follow on
the anti-European rhetoric as
structural funds allocated for
2007-2013 seem to be very satisfactory and Warsaw counts on
EU support to confront Moscow.
The Polish economy upset all
forecasts with growth nearing
5 %, due to accelerated domestic
demand. These positive results
have not been accompanied by a
return to inflation, while the
budget deficit and the public
debt remain under control.
However, substantial imbalances
resulting from the absence of
dynamic policy, in particular
with regard to unemployment
and regional inequalities, persist. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_064_0075 |