Titre | Revendications des expulsés et réparations de guerre | |
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Auteur | Gabel Markus | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1049, mai-juin 2005 Allemagne-Est | |
Rubrique / Thématique | Allemagne - Pologne |
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Page | 30-41 | |
Annexes | Bibliographie | |
Mots-clés (géographie) | Allemagne Pologne | |
Mots-clés (matière) | deuxième guerre mondiale expulsion histoire indemnisation revendication | |
Résumé |
Depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale, de nombreux
traités internationaux ou bilatéraux ont consacré le droit à
dédommagements et réparations
aux victimes de guerre et des
persécutions nazies, aux travailleurs forcés, aux personnes
spoliées de leurs biens, ayant
subi des dommages matériels et
physiques, etc. L'Etat allemand
de son côté (après avoir réglé sa
dette de guerre, prélevée dans
les zones d'occupation après
1945), ainsi que de nombreuses
fondations et entreprises, ont,
depuis lors, versé des réparations, qui se chiffrent en dizaines
de milliards d'euros, aux Etats
victimes et à leurs ressortissants,
à la «Conference on Jewish
Material Claims against Germany».
On aurait pu croire à la liquidation des dettes de l'Allemagne.
Or, en 2004, a resurgi une
ancienne revendication, qu'on
avait cru oubliée, venue des
«expulsés» : avec la défaite de
l'armée nazie, 12,5 millions
d'Allemands ont dû quitter, de
1944 à 1950, des territoires où
ils étaient installés depuis des
dizaines, voire des centaines
d'années, en Europe centrale et
orientale, dans les pays baltes,
en Ukraine et en Biélorussie.
Mais c'est de Pologne, que partirent, vers la RFA ou la RDA, la
majorité d'entre eux, à la suite
de la modification de ses frontières et des décisions des Alliés.
Regroupés en associations, ils
réclament des réparations. Si la
Fédération allemande des expulsés, regroupant 2 millions de
personnes, demande indemnisation à l'Etat allemand lui-même,
une minorité très active, la
Preussische Treuhand, s'adresse
à l'Etat polonais, pour obtenir
des dédommagements et la restitution des biens confisqués,
revendication peu audible sous
le régime communiste, mais
reprise avec véhémence depuis
1990. Le Parlement polonais s'y
est opposé farouchement, sauf à
recevoir en contrepartie des
réparations, supérieures à celles
déjà obtenues et jugées insuffisantes. Problème : un document,
datant de 1953, inspiré par
Moscou, stipulait l'abandon de
toutes les revendications de la
Pologne. L'imbroglio juridique
est total, tant au regard du droit
international, que de ce que stipulent les divers accords et traités
en tous genres, faisant ou non
référence aux droits des expulsés. Reste la solution politique,
les deux gouvernements, allemand et polonais, étant plutôt
pour l'option «zéro», c'est-à-dire pour clore le chapitre des
revendications mutuelles, qu'elles
émanent des citoyens ou des
Etats. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Germany - Poland
Demands from Expellees
and War Reparation
Since the end of the Second
World War, a number of international and bilateral agreements
have granted victims of war and
Nazi persecution, forced labour,
those whose wealth was seized
or those who suffered material or
physical injuries, etc., the right
to receive damages and reparations. The German government
(after having settled its war debt,
taken from the zones occupied
after 1945) as well as numerous
foundations and companies have
since paid out reparations
amounting to tens of billions of
Euros to victim countries and
citizens, and the Conference on
Jewish Material Claims against
Germany. It would seem that
these debts had been paid in full.
However, in 2004, a longforgotten demand resurfaced, that of
the «expellees». With the defeat
of the Nazi army, between 1944
and 1950,12.5 million Germans
were forced to leave territories in
Central and Eastern Europe, the
Baltic countries, the Ukraine and
Belarus, where they had lived
for dozens or even hundreds of
years. The majority left from
Poland for the DDR or GDR following on border changes and
Allied decisions. Formed into
associations, they are demanding
reparations. Germany's Expellees
Federation consists of 2 million
persons is asking for indemnities
from the German government,
while a very active minority, the
Preussische Treuhand, is making
claims to the Polish government
to obtain payments and the restitution of confiscated property, a
demand which had been barely
audible under the communist
regime, but has resurfaced forcefully since 1990. The Polish parliament is strongly opposed,
unless it receives the reparations
greater than those already received and considered to be insufficient. Problem : a Moscowinspired document dating from
1953, stipulates that Poland
relinquishes all demands for
reparations. The legal quagmire
is enormous in terms of international law as well with regard to
agreements and treaties of all
types which do or do not make
reference to expellee rights. The
only option is a political solution, while Germany and Poland
favor the «Zero Option», hoping
to close the chapter on both citizen and government demands. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_053_0030 |